Robert Cantarella et Frédéric Fisbach proposent dans cet essai une analyse de la politique culturelle française et une présentation du CENTQUATRE.
Le propos débute avec le budget accordé au patrimoine bâti, vieilles pierres sans vie, au détriment du patrimoine vivant (le livre date de 2009). Le drame, assurent nos auteurs, c'est que toute la France devient un musée et se fige dans son passé. Tiens, ça ne vous rappelle pas Houellebecq ?!
Alors, on reprend au début, à la naissance du ministère de la culture. Et aux ambitions qui l'ont guidé de Malraux à Albanel. Et ça c'est plutôt chouette. On redécouvre l'envie de démocratiser la culture dans les années 60 et d'encourager la création artistique, en toute liberté. On s'interroge sur ce qu'est l'art et le divertissement. On déplore une politique culturelle utilitariste. Et après ce panorama qui égratigne quelques noms, on passe au CENTQUATRE.
Les deux metteurs en scène écrivent ici comment leur anti-musée a mûri. Ils ont construit un projet, passé des sélections, avant d'être retenus par la mairie de Paris pour donner vie à ce qui était une entreprise de pompes funèbres. Ils ont parlé aux habitants, ils ont pris le pouls du 19e arrondissement, rencontré les associations et présenté leur idée : faire du CENTQUATRE un lieu de création dans lequel le public pourrait suivre voire participer aux œuvres.
Cet essai se lit comme un roman : il est très bien écrit et son sujet est captivant. Il propose une véritable démocratisation culturelle sans passer par le divertissement ou l'affadissement de l'art. Et ça, c'est remarquable !
Aujourd'hui, les deux metteurs en scène ont cédé leur place à la tête de l'établissement. Leur ambition demeure-t-elle ?
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