Un grand merci au Livre de Poche et au Théâtre de la Bastille qui m'ont très gentiment invitée à ce spectacle ! Le moral des ménages est adapté et mis en scène par Stéphanie Cléau à partir du roman éponyme d'Eric Reinhardt.
Sur une scène qui s'éclaire de façon très progressive à mesure qu'avance la pièce, Manuel, incarné par un Mathieu Amalric épatant, nous parle de son enfance. Il est entouré des femmes de sa vie, sa mère, sa femme, ses maîtresses, son amoureuse de lycée, sa fille... Un rôle protéiforme endossé par la charmante Anne-Laure Tondu. Manuel revient sur la relation de ses parents : lui, un homme piétiné par ses patrons et ses collègues, elle, une femme toujours insatisfaite. Adulte à son tour, Manuel est artiste. Il dénigre ses parents avec la cruauté et la violence d'un enfant déçu.
On retrouve dans cette pièce quelques motifs obsessionnels de Reinhardt : l'automne, la médiocrité, l'argent, la classe moyenne, la consommation, l'humiliation, etc. Et l'on écoute une belle langue, qui n'est pas précisément celle de Reinhardt. On retient surtout la présence de Mathieu Amalric, qui éclipserait presque Anne-Laure Tondu sans la scène finale. Il est fascinant dans sa haine de la médiocrité, du conformisme, dans sa réaction par rapport à ce que sont ses parents. C'est un personnage qui interroge et confronte le spectateur à ses propres choix et à sa propre construction. Et qui renvoie aux problématiques et aux positionnement de différentes générations. Quant à la mise en scène, elle est plutôt agréable et se veut originale : grand dressing, jeux de lumière...
Un spectacle de circonstance puisqu'il parait que le moral des français est au plus bas ! Par contre, je ne promets pas que cette pièce leur mette beaucoup de baume au cœur, elle est plus noire que drôle.
Les chouquettes, c'est toi qui les a faite ?
RépondreSupprimerOui !
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