C'est une collègue qui m'a prêté ce court ouvrage de Robert Scholtus. Le lâcher prise est à la mode, vous l'avez sans doute remarqué. Mais de quoi s'agit-il exactement ? Et est-ce réellement une bonne idée de lâcher prise ? A travers un parcours dans la tradition chrétienne, le théologien nous invite à une autre forme de confiance, entre volontarisme et abandon.
Lâcher prise, surfer sur la vague d'une société liquide, n'est-ce pas consacrer une démission ou n'est-ce pas parfois juste se lâcher, sans penser qu'il s'agit d'indifférence à l'autre ? N'est-ce pas une défaite que de renoncer à des idées, à des engagements même si la mode est à l'éternel présent ?
Petit détour par le volontarisme et ses excès, par le mouvement et l'hyperactivité si intense que seule la démobilisation ou le retrait de la course puissent y répondre. Puis on en vient à l'abandon, à l'abandon à Dieu, qui lui aussi peut-être si excessif à vouloir détruire le moi, détruire l'amour propre et la volonté, voire le désir qu'il conduit à une "âme morte". C'est finalement par Thérèse de Lisieux et Charles de Foucauld que l'on commence à s'approcher d'une autre forme de lâcher prise, l'acceptation de son humanité, la confiance et la reconnaissance que chacun a besoin des autres, ne se suffit pas à lui-même. C'est là qu'on commence à parler d'amour et d'abandon dans l'amour, par amour :
"Il faut aimer pour s'abandonner, tout comme il faut s'abandonner pour aimer"
"Crois en Dieu comme si tout le cours des choses dépendait de toi, en rien de Dieu. Cependant mets tout en œuvre en elles, comme si rien ne devait être fait par toi, et tout par Dieu seul.""Il manquera toujours au lâcher prise tel qu'il se comprend aujourd'hui de se renoncer lui-même comme volonté et comme méthode pour n'être plus que cette joyeuse disponibilité à laquelle Dieu nous abandonne"
"Ce m'est tout un que je vive ou je meure,Il me suffit que l'amour me demeure"
Il y a un mode d'emploi ?
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