samedi 7 mai 2011

La forêt des 29

Deux destins qui se croisent, une seule fois. Deux hommes que tout oppose. Djambo, le premier, est un villageois mal aimé par sa mère, moqué par ses pairs, expert à se fondre dans le paysage. Le second, Bika, est un riche prince soldat, prêt à conquérir l'Inde, furieux d'avoir été chassé par son père et déterminé à prendre sa revanche. Si Bika se durcit sans cesse, se moque du peuple et ne vit que pour sa gloire, Djambo se détache petit à petit du monde. Cela ne semblait pas évident au début. Car il croise des chemins divers : la magie, l'amour, l'amitié. Ce cheminement spirituel nous reste assez obscur...
Car Djambo, ce petit garçon méprisé, devient le fondateur d'une communauté, une drôle de secte, les Bishnois. Ceux-ci ont pour principes de vie ces "29" du titre, qui est aussi la traduction de leur nom. 29 principes qui ordonnent leur monde et leur vie. Principes alimentaires, vestimentaires, moraux...
Et cette forêt ? Nous n'y sommes pas encore car sachez que la première partie constitue un roman initiatique, celui de Djambo. La seconde et plus courte partie conte véritablement le drame de la forêt.
300 ans après la mort de Djambo, le maharaja de Jodhpur a besoin de chaux. Il envoie donc ses soldats couper des arbres des terres bishnois. Et là, c'est une tragédie. Je vous laisse la découvrir dans le roman mais sachez simplement qu'il s'agit d'un véritable massacre.
J'ai aimé cette partition du livre, qui raconte finalement deux histoires. L'histoire d'un homme et sa construction. L'histoire d'un peuple et d'un événement particulier.
Ce que j'ai moins aimé, ce sont les allusions, notamment dans la quatrième de couverture à la "conscience écologique". Certes, les Bishnois peuvent être considérés comme l'un des premiers groupes écologistes mais les comparaisons avec notre époque me semblent un peu exagérées. Mais bon, ce n'est qu'un détail. 
C'est bien le premier livre d'Irène Frain qui me plait vraiment. J'avais quelques craintes par rapport à de précédentes lectures mais franchement, l'écriture est agréable, l'histoire également !



4 commentaires:

  1. Pas tentée tout de même, de lire Irène Frain.

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  2. Chère Praline,

    Merci de votre commentaire si positif. J'en suis très touchée.

    Je me permets de vous apporter simplement une indication sur la quatrième de couverture: oui, Djambo peut être véritablement onsidéré comme le précurseur de l'écologie moderne. C'est un fait historique incontesté.
    Je suis retournée sur place , eu Ninde, avec une journaliste du Figaro -Magazine il y a un mois, et, devant les réalisations que Djambo avait faites, notamment à Rotu, où elles sont toujours là cinq siècles après ( plantations d'arbres, notamment, et un immense lac pour retenir l'eau ) la journaliste - une femme d'expérience peu encline à se laisser embobiner — s'est exclamée: " Mais Dajmbo était un ingénieur agronome avant la lettre! "

    On ne peut pas mieux dire, à mon avis. Car Djambo était un pré-scientifique, il a eu l'intuition de ce qu'on appelle de nos jours la chaîne écologique, et mieux encore, de l'asepsie; enfin, et surtout il a voulu étendre à la Nature le principe de justice, instituant ainsi l'idée, et surtout la pratique, d'une écologie humaniste...

    Le grand photographe Franck Vogel, qui a vécu avec les Bishnoïs plus longtemps que moi, en est également convaincu...Allez voir la fresque monumentale ( 130 m de long et 5 m de haut) qu'il leur consacre dans le tunnel du tapis roulant entre le métro et la gare Montparnasse et vous verrez ( vous pouvez aussi la visionner sur le Net en tapant son nom sur Google...) et voyez aussi son film sur France 5 le 11 juin à 18 heures, vous en serez, je crois; convaincue.

    Pardonnez-moi d'être si longue, mais je parle ici au nom de mes amis Bishnoïs, et je voudrais défendre leur apport essentiel depuis 5 siècles, à la réflexion humaine mondiale sur les rapports de l'homme et la Nature.

    Je suis très heureuse, en tout cas, que mon livre vous ait plu...

    Amitiés,

    Irène FRAIN

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  3. POST SCRIPTUM:

    Peu familière de la démarche, je ne savais pas comment m'identifier; donc je suis allée au plus simple et me suis enregistrée comme "anonyme' .
    Vos lecteurs comprendront, je l'espère que c'est l'auteur qui est intervenu pour apporter cet éclairage...

    Irène FRAIN

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  4. Merci pour ce passage et ces informations.

    A vrai dire, ce n'est pas spécialement la conscience écologique des Bishnois que je mets en doute mais plutôt la petite phrase "Une réponse aux enjeux écologiques de notre temps" sur la quatrième de couverture. Si je suis assez convaincue par la persistance de cette façon de vivre et de penser parmi ces hommes et ces femmes, je suis assez sceptique quant au fait qu'elle puisse faire des émules... Mais vous avez raison, mon argumentaire était un peu léger !

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