Pour le challenge de l'Irrégulière, je me suis replongée dans Ronsard. Pour moi, c'était un peu le poète de l'amour par excellence. En réalité, c'est plutôt le mal-aimé qui se plaint sans cesse des rigueurs de sa belle, qui ne daigne lui jeter un regard.
Du coup, j'ai aussi lu Sonnets et madrigals pour Astrée, une autre de ses belles. Ou peut être celle de Béranger du Gast, son amant, à qui Ronsard aurait prêté sa plume. C'est toujours ce même ton, plaintif et à la limite de l'adoration éperdue, menaçant parfois. Jamais il n'est question de plénitude de l'amour mais toujours des douleurs du coeur.
Le tout est empli de références à l'antiquité, à la mythologie, aux astres, à éros et à sa piqûre qui dure, etc. Il faut dire que les noms des deux miss s'y prêtent bien.
Pour tout vous dire, j'avais un souvenir plus enchanté de Ronsard. Mais j'ai trouvé qu'il utilisait les mêmes recettes régulièrement...
Alors un petit sonnet pour la route !
XXXVI
Pour la douleur qu'Amour veut que je sente ,
Ainsi que moi, Phébus, tu lamentais,
Quand amoureux et banni tu chantais
Près d'Ilion sur les rives de Xanthe.
Pinçant en vain ta lyre blandissante ,
Fleuves et fleurs et bois tu enchantais,
Non la beauté qu'en l'âme tu sentais,
Qui te navrait d'une plaie aigrissante.
Là de ton teint tu pâlissais les fleurs,
Là les ruisseaux s'augmentaient de tes pleurs,
Là tu vivais d'une espérance vaine.
Pour même nom Amour me fait douloir,
Près de Vendôme au rivage du Loir,
Comme un Phénis renaissant de ma peine.
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