jeudi 28 juillet 2016

The woman in white

Woman in whiteCela faisait un bout de temps que ce livre de Wilkie Collins était inscrit sur ma Lal comme un incontournable de la blogo. Moyennement emballée par le bonhomme, j'ai pris mon temps pour passer le pas. Et puis, mois anglais oblige, j'ai commencé à lire... Bon, je n'ai pas fini en temps et en heure, et j'ai beaucoup tardé pour cette publication, ce qui est assez significatif de mon intérêt pour ce roman que j'ai trouve un peu lent et poussif.

On cherche un maître de dessin à Limmeridge House. Le jeune Walter Hartright postule et est retenu pour donner des cours à Laura et Marian. Il est aussi chargé de la collection de gravures de Frederick Fairlie, leur oncle. Les jours coulent, heureux mais Laura et Walter sentent qu'ils tombent amoureux alors que Laura est déjà promise à un ami de son père. Walter se retire, inquiet. Il faut dire que Laura a reçu une lettre anonyme qui dépeint Sir Percival Glyde, le promis, comme un triste sire. L'auteur de la lettre, échappée de l'asile et vêtue tout de blanc, a d'autant plus de mal à se faire entendre que Sir Glyde paraît tout à fait sympathique. Laura se marie et part en voyage de noces. C'est au retour que tout se corse et que sa chère sœur pressent un complot. Sans entrer dans les détails, sachez que c'est une affaire montée par un italien rusé, le conte Fosco. Et que c'est Hartright qui la dénouera.

Avec des ambiance qui rappellent le gothique, Collins monte un roman à plusieurs voix dont l'intrigue, complexe voire tordue, est un peu trop facilement résolue par le héros, comme par le lecteur. On n'est pas dans un policier hyper évident non plus mais l'auteur nous laisse pas mal d'indices. Les personnages sont assez agaçants, surtout Laura, et finalement peu attachants. Il manque un peu d'inattendu, de nuances de caractères, entre le très méchant et le trop gentil (voire niais) et surtout, pour moi, il manque de l'âme et du cœur à cette histoire.

Challenge classique

vendredi 15 juillet 2016

Circulos en el agua

Sous-titré "la vida alterada por la palabra" est un écrit spirituel de Dolores Aleixandre. Il est divisé en quelques chapitres dont les noms sont chaque fois tirés de la Bible.

C'est un parcours qui invite à revaloriser des moments forts comme le Notre Père, la naissance du Christ, les paroles des évangélistes... Contant parfois sa propre expérience de foi, notre théologienne donne quelques outils pour revenir à la simplicité de la prière, de la contemplation. Elle nous donne ainsi des verbes à appliquer à notre prière pour se laisser surprendre et se risquer à espérer. Elle nous invite à revenir à la simplicité de l'enfance : le besoin premier, c'est d'aimer et d'être aimé ! Mais aussi de créer et de se sentir utile, de trouver son identité et son chemin, et d'exprimer ce qu'on vit.

Il y a aussi tout un chapitre sur Marie et sur les fruits de l'esprit : la tolérance, la bonté, l'humour et la générosité. Mais le chapitre le plus intéressant à mes yeux fut celui ci "Algunas mujeres de las nuestras nos han sobresaltado" qui parle de notre société qui oublie les 2/3 de l'humanité, ou vivre l'évangile est un défi. À travers de l'attitude des femmes de l'évangile se dessine un chemin, un modèle et un repère pour notre société en recherche de sens et de justice.

Les derniers chapitres sont étonnants à mes yeux mais intéressants aussi car ils s'interrogent sur le rôle de la femme aujourd'hui dans l'église.
Parfois, c'est presque du féminisme ! En tout cas, cela va contre une interprétation machiste de la Bible où la femme serait subordonnée à l'homme. Elle questionne également la hiérarchie ecclésiale, montrant la complémentarité d'avoir des hommes et des femmes au sein des "directions"dans l'Eglise et déplorant que celle-ci ne se coupe d'une moitié de ses membres. 

Une petite citation pour vous donner une idée (il y aurait pu en avoir bien d'autres mais allons à l'essentiel):
"Porque es en la praxis misma de Jesus donde hemos descubierto que la fe cristiana
- es desestabilizadora de los estereotipos y modelos mundanos;
- es inclusiva de todo lo marginal y lo segregado;
- es descalificadora de cualquier pretension de dominio de unos hermanos sobre otros"

Enfin, l'ensemble se clôt avec trois contes sur l'apprentissage et la patience dans l'évangélisation.

Antonello da Messine, Virgen

mercredi 6 juillet 2016

Le pays de la liberté

Ken Follet n'est décidément pas ma tasse de thé. Bien sûr, comme avec le précédent, je me suis laissée prendre par son aventure, mais j'ai été plus qu'agacée par ses personnages, par les rebondissements et par la langue. 

Le plot ? Nous sommes en Ecosse à la fin du XVIIIe siècle dans une zone où l'on exploite du charbon. Pour les Hallim et les Jamisson, rien n'est plus naturel que d'avoir des mineurs, réduits à l'esclavage, pour les enrichir. Sauf que l'un d'eux (et forcément, c'est notre héros, Mack) sait écrire et penser. Il a ainsi appris que cet esclavage pouvait être illégal. Quand il le proclame le dimanche à l'église, ça passe moyen auprès des maîtres. Et ça donne envie à Lizzie Hallim d'aller faire un petit tour à la mine. Lizzie, c'est la casse-cou qui sait tirer mieux qu'un homme, qui est curieuse, qui se déguise pour accéder à ses désirs, qui a envie de jouir. Bref, pas trop le style qui plait aux mecs tranquilles. Et c'est bien entendu les aventures de Mack y Lizzie que nous suivons, de l'Ecosse en passant par Londres jusqu'en Virginie. Je n'en dis pas beaucoup plus. Pour les curieux, la quatrième de couv' est un bon spoiler.

Alors, pourquoi ça m'a agacée ? En premier lieu pour la langue plate. Effort zéro. Ensuite pour les stéréotypes: les descriptions des héros, de leur corps, de leurs désirs... Ils sont forcément trop beaux, trop musclés, trop sensibles, trop intelligents, trop parfaits malgré leurs conditions terribles (l'un est esclave et l'autre est une femme). Enfin, pour la façon sans surprise dont tout se déroule toujours chez Follet : tu sens trop venir l'auteur. Bref, ça aurait pu me plaire en lecture de vacances mais après toute cette belle littérature anglaise, c'est décevant. 

Canaletto, Londres