jeudi 21 juillet 2011

Le Capitaine Pamphile

Ce roman de Dumas ne ressemble absolument pas à un Dumas. C'est plutôt un roman anglais de la fin du XVIIIe à mes yeux. Pourquoi ?
Déjà parce qu'il y est beaucoup question d'animaux. Que notre héros est un marin qui pratique l'escroquerie. Qu'on se croirait plus dans un roman de piraterie que dans un roman d'aventures... Bref, pas spécialement le genre historico-aventuro-sentimental auquel Dumas m'a habituée. 

En 1830, à Paris, une tortue que sa promptitude fera nommer Gazelle, est sauvée de la mort par un noble parisien. Lequel va lui faire rejoindre l'animalerie de son ami Descamps, peintre de son état. Celui-ci possède déjà une grenouille et un petit singe. 
Les histoires terribles de ces animaux dans l'atelier d'un peintre (histoires qui finissent souvent assez mal et avec une morale comme : la gourmandise mène à la crise de foie) alternent avec le récit héroïque des aventures du capitaine Pamphile, qui a ramené certaines bestioles du bout du monde.
Celui-ci est un sacré coquin : rusé, fort, habile commerçant, pirate, ... Il touche un peu à tout ! 
Entre le glacial atelier et les mers du sud, nos narrations se succèdent et se font échos, entre mini drames animaliers et grands drames humains. 

Une lecture distrayante mais pas spécialement mémorable pour moi. Un ovni.



mardi 19 juillet 2011

Luka et le feu de la vie

Cette histoire fait suite à Haroun et la mer des histoires. Hélas, un peu bêtement, j'ai commencé dans le désordre, et ce n'était pas faute d'avoir le livre. 

Luka est le petit frère d'Haroun, fils de Soraya et Rachid, le conteur extraordinaire. Luka est un jeune garçon qui se réfugie plus au pays des jeux vidéos que des contes mais qui est tout de même fort sensible à leur poésie et aux énigmes qu'ils posent. 
Et heureusement ! Car lorsque son père s'endort subitement, le jeune garçon va se retrouver projeté dans une réalité parallèle, qui mêle jeux vidéos et contes, boutons de sauvegarde et énigmes, pertes de vies et divinités, épreuves d'agilité, de vitesse, d'intelligence etc. 

Quel est la récompense visée ? Sauver la vie de son père dont le sommeil n'est pas ordinaire et s'approche de plus en plus de la mort. 
Pour cela, le jeune homme doit affronter des très méchants, s'allier à de très rusés, à de très malins et très sympathiques personnages comme la princesse Soraya d'Outremont.
Va-t-il parvenir à dérober le feu de la vie ? A devenir un second Prométhée ? 

Ce livre est particulièrement prenant et entraînant. Il reprend les standards des jeux vidéos et évoque les jeux de plateforme : Luka doit trouver des vies, sauvegarder, le paysage change après chaque niveau, etc. 
C'est très original à la lecture et finalement assez rigolo. Pour les non addicts, ce n'est pas non plus gênant. Et puis ce qui est super, c'est le melting polt des mythologies.

Bref, une chouette rencontre avec Salman Rushdie. Par contre, je ne suis pas certaine que cet opus soit le plus représentatif de son oeuvre.

lundi 18 juillet 2011

Ce que l'art nous empêche de voir


J'ai choisi ce livre un peu par hasard. Je ne sais pas trop si je dois vous le recommander. 

Darian Leader fait de la psychologie de l'art et je dois avouer que ça ne m'a pas toujours convaincue. Voire rarement.

L'analyse démarre du vol de la Joconde en 1911. Pourquoi le tableau en acquiert-il un tel succès alors qu'il est, bien entendu, absent ? Quel intérêt de regarder un emplacement vide ? La recherche de D. Leader tourne autour du sens de l'art pour le spectateur, du sens de l'art pour l'artiste. Il s'attarde un peu sur Léonard de Vinci. Et puis ça part un peu dans tous les sens. Un petit mot sur l'abstraction, sur le dessin d'enfant, sur le musée... Pas mal sur la tromperie, la dissimulation etc

Ce qui est sympathique et assez original, c'est cette promenade dans l'Antiquité, la Renaissance et le contemporain. Mais ça me semble parfois tiré par les cheveux.
Moins sympa que prévu.

samedi 16 juillet 2011

Manet à Orsay !!!

Pour aller voir cette expo qui affichait des heures de queue, je l'ai joué finaude. C'est le matin du 14 juillet, juste après l'ouverture, que j'ai pu entrer et prendre ma place sans même avoir à patienter. A l'intérieur, il y avait déjà quelques personnes mais ça se calmait une fois la chronologie initiale dépassée.

Bon l'idée c'était la modernité. Autant vous le dire tout de suite, l'exposition est plus une rétrospective qu'un questionnement sur le moderne. Il vaut mieux le savoir pour ne pas être trop déçu.

L'exposition est à la fois chronologique et thématique. On commence par le coté académique avec Couture. Delacroix est certes présent en pointillés pour la modernité... Baudelaire apporte aussi cette touche. Mais de façon peu convaincante. Puis boom, deux bombes dans la même salle, sans explication, sans préavis, sans justification : Olympia et le Déjeuner sur l'herbe. Soit. 
On croise ensuite des peintures religieuses : plutôt étonnantes pour le coup. Et ça continue : voyages, proximité impressionniste (là encore, précipitation dans la démarche), portraits, natures mortes, peinture d'histoire... 
Le soucis, c'est que la démonstration semble très peu étayée. On a l'impression de coupes brutales dans le raisonnement. Peut être le catalogue pallie-t-il ce manque ? 

Alors pourquoi y aller si ce n'est pas pour se questionner ? D'abord pour le rassemblement de belles oeuvres, plus ou moins connues, plus ou moins mises en relation habituellement. Ensuite, pour prendre conscience de la force du peintre dans toutes les disciplines de l'art. Enfin, parce que certaines introduction donnent envie de creuser plus loin...

Il faut vous presser, ce sont les derniers jours !

vendredi 15 juillet 2011

Otello

Chers lecteurs, je dois vous partager une grande joie. Figurez-vous qu'après des mois sans opéras, j'ai enfin pu assister à l'un d'eux mercredi dernier. Cap sur Bastille pour une soirée magnifique (et au deuxième rang, svp, merci les tarifs jeunes/dernière minute) !
Version avec Tamar Iveri, Aleksandrs Antonenko, Sergei Murzaev... et M. Armiliato pour mener tout ce petit monde.
Je vous la fait courte, Otello c'est le drame de la jalousie. Revenu d'un combat, Otello retrouve son épouse avec joie. Mais les insinuations de Iago lui font soupçonner une idylle entre sa belle Desdemona et le capitaine Cassio. 
Vocalement parlant, j'ai trouvé tout le monde en demi teinte, Iago assez bon sur son Anti-Credo, Otello parfois faiblard (et toussant, ceci peut expliquer cela) et Desdemona... sans plus. Très chouette cependant dans son Ave Maria.
Coté décor, rien de très fou. Le jeu sur les voiles et les images météorologiques plutôt sympa. Par contre les miroirs brisés, les bureaux gigantesques, le feu de joie et les écrans blancs... Bof, bof. Sans parler de la vivacité inexistante des personnages. Peu de déplacements. Tous figés : pas terrible.
Et pourtant, je suis sous le charme de cette histoire, de ces voix, de ces images. Car musicalement, j'ai trouvé cet opéra admirable. Émue, encore. 

jeudi 14 juillet 2011

Demon Inside : Tente-moi

Échaudée par ma précédente expérience vampiresque, je traînais un peu les pieds pour me plonger dans ce tome 2 de la saga Demon Inside par Parker Blue. Pourtant, j'ai bien plus apprécié cette lecture que la précédente. Plus d'humour, des phrases chocs comme "Va sucer ton sang ailleurs", une héroïne succube qui gère encore mal ses émotions... Bref, pas énormément d'innovations mais un coté sympathique.

Val Shapiro est donc une humaine avec du sang de démon, de succube plus précisément. Du coup, les mecs ont plutôt du mal à lui résister, ou plutôt à résister à Lola, le nom qu'elle donne à son coté dragueuse. Autre caractéristique : une force incroyable qu'elle utilise contre les vampires malveillants, ennemis des humains et des démons. Parce que vampires et démons ne sont pas très potes. Mais ça, vous vous en rendrez vite compte.

Le plot ? Val doit retrouver un livre dérobé et son voleur. Le livre est essentiel puisqu'il contient secrets et sortilèges sur vampires et démons. Donc il peut être utilisé par les uns pour nuire aux autres.
Ses atouts : un chien démon qui lit dans les pensées, un démon de l'ombre sexy, un boss sympa, une coloc adorable. 

Pas énormément de surprises mais de bonnes parties de rigolade. Reste à savoir si c'était prévu pour faire rire... ;)

Merci à Silvana et aux éditions Baam !

mercredi 13 juillet 2011

Eleven

En lisant une critique positive de ce livre dans un canard quelconque, je n'imaginais pas le lire aussi vite après. Mais comme je suis tombée dessus en bibliothèque, je n'ai pas hésité longtemps.

Ce livre est l'histoire de Xavier, présentateur de radio pour les noctambules. Xavier qui vit au dessus de Mel et sous Tamara. Mais qui ne se mêle jamais de leurs vies. C'est simple, il dispense de bons conseils à tout le monde mais ne les met jamais en application ou reste bien en dehors de tout. Souvent, il se remémore sa jeunesse australienne, ses amis... Pourquoi ? C'est un secret que le livre vous dévoilera mais pas moi.
Et puis Xavier va être mis en question. Pippa, sa femme de ménage, à la langue bien pendue, va le secouer un peu. 
Autour de Xavier gravitent d'autres personnages, à une distance plus ou moins lointaine. Ils interagissent les uns avec les autres sans trop le savoir. Il y a par exemple l'agent immobilier qui se fait piquer son portable, le gros lard qui perd son job ou la psy qui pète un câble. Tous sont liés par une étrange chaîne de conséquences que l'auteur, Mark Watson, se plaît à rendre palpables. 
Ce roman, non dépourvu d'humour, est empreint de cette atmosphère toute anglaise, d'une subtilité et d'un sens des situations très particulier. Il se lit facilement et parvient à rendre chacun attachant.

mardi 12 juillet 2011

Les oliviers du Négus

Gaudé... Vous rappelez-vous ? C'était ma bonne redécouverte d'il y a quelques mois. Et là, c'est aussi un bon moment mais je dois avouer que je le préfère en version longue le coco. 

Ce livre est en effet un recueil de nouvelles. Donc attention, allergiques au genre s'abstenir. Surtout si vous êtes un peu déprimé, patraque, malade ou à l'agonie. Oui, parce que ce sont des nouvelles sur la mort. La première commence par un enterrement, la seconde par un sacrifice, la troisième par un revenant et la dernière par un martyr. Avec cela, vous faites le tour de toutes les morts pas trop sympathiques (enfin, si la mort peut être sympa...).

Plus spécialement, la première est clairement celle qui vous fera penser à la superbe couverture. Elle parle de Négus, amoureux de Frédéric II et des oliviers d'un monastère italien.

La seconde se déroule à la fin de l'empire romain, dans des régions où la sauvagerie et la romanité se confondent mais se combattent toujours. 

La troisième est du début du siècle dernier, pendant la première guerre mondiale. Un paysan a pu constater un étrange phénomène... 

La dernière se vit en Sicile où un juge se sait condamné à mort. Son frère vient de décéder dans un attentat. Il attend de le rejoindre...

Un ensemble fortement influencé par le climat, les paysages, les sensations mais aussi par l'histoire. Un style poétique. Des thèmes guerriers et italiens. Un ensemble dur, pur, pour des vies humaines condamnées. Très beau. Un peu déprimant.

vendredi 8 juillet 2011

Cadavre exquis

Si vous aimez le style et les dessins de Pénélope Bagieu, si vous ne ratez rien de son blog, il est certain que vous avez déjà lu cette BD ! Et que vous l'avez appréciée. 

Pour ma part, je la termine à l'instant avec l'impression d'un bonne découverte. On retrouve toujours ses dessins charmants, ses nanas sexy aux bouilles adorables, ses mecs un peu lourds...
Le scénario est assez sympa aussi. La jolie Zoé vit de ses salaires d’hôtesse dans les différents salons (automobile, agriculture etc). Son mec est un pénible pas sympa au chômage. Ses copines sont inexistantes. Un midi, elle rencontre Thomas, chez qui elle sonne pour profiter de ses toilettes. 
Elle revient régulièrement chez lui. Il est accueillant, bavard, poli... et écrivain. Et Zoé l'inspire divinement.
Par contre, elle est un peu moins contente lorsqu'elle rencontre son éditrice et fouille un peu plus le passé de son amant...

Bien mené en terme d'intrigue, chouette du coté des dessins : Top !
Et le petit plus qui fait le tout : Il y a du Belle du Seigneur dedans :)

mardi 5 juillet 2011

Le miroir aux vampires

Voici un roman de Fabien Clavel qui surfe sur la vague d'Edward et de ses jolies canines. Mais il le fait moins bien, je dois l'avouer.
Léa va rentrer en internat dans son lycée de Compiègne. Car depuis que sa mère a quitté son père, tout a changé. Le papa dépérit, la grande soeur est partie à Paris et la maman ne donne pas de nouvelles : voilà pour l'isolement de l'héroïne. 
Et au lycée, c'est pire. Elle est détestée pour ses bonnes notes. Alors, un peu pour s'occuper, un peu pour garder trace, elle commence un journal épistolaire à sa soeur, Bérénice. Et c'est à travers cette voix que l'on va découvrir combien le lycée de Compiègne va voir d'étranges individus et expériences entre ses murs...
Histoire de vampire, de stryge, histoire aussi de lycéennes, d'amour et d'amitié. 

Le seul aspect qui m'a plu dans ce livre, c'est la montée d'un système presque dictatorial, la transformation des personnages. Mais à part ça, j'ai peiné devant un style parfois trop 'parlé', lourd et des tournures un peu maladroites. Contrairement à d'autres, je n'ai pas réussi à être réellement surprise par le récit car les indices étaient assez nombreux. Je regrette également que le thème du miroir n'ait pas été plus exploité.

Bref, un déception pour moi que ce roman. Merci tout de même à Silvana et aux éditions Baam pour cet envoi !


lundi 4 juillet 2011

Le livre d'images

Voilà un auteur dont j'avais entendu parler pour ses essais sur les livres et la lecture. Je n'en avais entendu que du bien. Et quand j'ai découvert ce livre en biblio, je n'ai pas hésité longtemps, je l'ai emprunté pour découvrir ce que Manguel racontait sur l'image, le tableau, l'histoire... 
Livre joliment illustré, détails agrandis et couleurs révélées, l'éditeur n'a pas lésiné sur les reproductions, ce qui est quand même chouette quand on parle d'art. Mais c'est tellement rare que je préfère le signaler.
Ce livre, c'est un livre d'histoires et d'images, iconologie diront les uns, simples évasions penseront les autres. Pour ma part, j'en retiens l'extraordinaire variété des oeuvres et des temps choisis, la plume entraînante, la simplicité apparente et la façon progressive d'aborder des sujets plus complexes, la manière d'aborder l'image comme quelque chose qui se raconte et qui raconte sur elle, sur son temps, sur son créateur, sur celui qui la regarde...
Fontana, Picasso, Ernst, Le Caravage, Van Gogh... Comme vous pouvez le constater, les analyses et les oeuvres convoquées sont éclectiques. Et puis le rôle de l'image y est aussi très différent, qu'il s'agisse d'une oeuvre figurative ou abstraite, l'image ne tient pas pour lui le même rôle entre absence, subversion, témoignage, connivence, énigme, mémoire, ...
Une belle promenade en bonne compagnie !

dimanche 3 juillet 2011

Le chat du rabbin


Nous voici au Caire dans les années 20. Soleil sur la ville méditerranéenne. Temps qui s'écoule doucement pour les hommes. Mais plus vivement pour les chats, notamment celui du rabbin Sfar. Car outre la chasse aux poissons et aux perroquets, notre chat se retrouve doté d'une caractéristique plus qu'inhabituelle pour un chat : il parle. Alors, pas tout le temps. Et c'est à la fois une bénédiction car il peut papoter avec son maître mais aussi une malédiction car il risque de donner de mauvaises idées à sa maîtresse. Il faut dire que c'est un chat plutôt intelligent, à l'esprit critique développé, qui a bien compris le principe du mensonge et... qui désire faire sa Bar-Mitsva. 
Mais toute l'aventure ne tient pas dans ce phénomène étrange... Il y a aussi un russe qui débarque et se met en quête d'une Jérusalem africaine avec le rabbin. Il y croisera des personnages plus étonnants les uns que les autres et notre chat va même connaître une expérience surnaturelle et rencontrer un belge ! Bref, ce film bouge pas mal, vous fera rire et vous émerveillera par sa palette riche et colorée.

Un beau film, charmant et charmeur, avec un chat aussi attachant que dans la BD ! D'ailleurs, voilà ce qu'on peut appeler une adaptation réussie, l'ambiance créée par Sfar est là, pleine d'humour, de questions spirituelles et humaines, de soleil et tout et tout !

samedi 2 juillet 2011

Le très-bas

Un autre roman trouvé dans la bibliothèque de ma colloc. Une très belle découverte. La plume toujours si sensible et évocatrice de Christian Bobin. Quelle poésie dans ces courts chapitres, dans leurs titres, dans cette scansion des phrases. Quel amour de la vie, quel sens de l'observation, de la richesse des hommes et du monde.

C'est une histoire de François d'Assise. Mais cela commence par le chien qui suit Tobie et l'Ange. Et après, on croise l'âne. Cela vous parait idiot ? Mais c'est pourtant ce sens du détail, de l'image que suscite une phrase, cette description de la Bible comme un livre où souffle le vent qui m'ont embarquée dans cette lecture. Les mots de C. Bobin parlent à mon imaginaire.

Et l'histoire de François ? C'est celle de cet enfant tout sourire, tout lumière. Qui se dépouille de tout. Qui reste cet enfant jusque dans la mort. Émerveillé, empli d'amour, mendiant. 
Ne vous attendez pas à lire dans ce livre une hagiographie traditionnelle. Des faits, il en est peu. Des mots, des sensations, des passages, c'est à cela que tient ce texte. Délicatesse, acuité, poésie.
Superbe !

vendredi 1 juillet 2011

12 femmes d'Orient qui ont changé l'histoire

Je n'ai jamais lu Gilbert Sinoué. Mon papa l'a beaucoup aimé dans Le souffle du jasmin. Ma soeur a travaillé sur L'enfant de Bruges. Ma colloc avait ce titre. Du coup, je me suis dit que ce serait une bonne introduction.
Comme son titre l'indique, ce livre raconte 12 histoires de femmes. Ces femmes ont vécu dans des pays différents, à des époques différentes. Chacune a eu un destin hors du commun.

Parmi celles-ci, les unes sont immanquables comme Cléopatre ou Hatshepsout, deux femmes de pouvoir en Egypte à plusieurs siècles d'intervalle. Chacune a su jouer de son charme et/ou de son intelligence pour remplacer les hommes à la tête d'un royaume. Kahina et Zénobie sont pas mal non plus dans le genre femmes guerrières qui s'opposent aux grands.
D'autres sont de basse extraction mais ont hissé leurs ambitions à des hauteurs extrêmes. C'est le cas de Leila Khaled, une palestinienne née à Haïfa qui milite pour le Front populaire de libération de la Palestine et détourne des avions ou d'Oum Kalsoum, cantatrice égyptienne à la voix incomparable. Toujours en Egypte, on croise la féministe Hoda Shaarawi qui se débarrasse du voile au début du XXe siècle.
On croise également des femmes bibliques : la reine de Saba, Sara, Hagar... Puis Aïcha, la femme du prophète Mahomet. 
Femme de... c'est important aussi dans ce livre. Peu de femmes se font seules, elles sont repérées par des hommes qui les hissent dans des sphères élevées : Théodora qui, de comédienne, devient impératrice ou Aimée Dubuc de Rivery, sultane malgré ses origines, enlevée par des pirates et élevée dans un couvent ou encore Shagarat el-Dorr, esclave qui règne sur l'Afrique arabe pendant les croisades de Saint-Louis.

12 vies, biographies plus ou moins romancées, sur des femmes que je ne connaissais parfois que de nom. 12 textes, de longueur variable, qui campent des personnages hauts en couleurs, sans intimité réelle, de façon plutôt distante mais dans un cadre toujours très évocateur. 
Une rencontre sympathique et des références à des littératures arabes, grecques ou européennes qui aiguisent ma curiosité.