jeudi 31 octobre 2013

Les renards pâles

J'attendais beaucoup de ce roman de Yannick Haenel. Et je l'ai dévoré très vite. J'ai aimé ce héros qui tourne lentement le dos à la société, qui vit dans sa voiture, qui côtoie les révoltés politiques et les sans-papiers. Et, je ne sais pourquoi, je me sens déçue, flouée. 

La première partie du livre se consacre donc à cet anti-héros qui choisit la rue. Enfin, la voiture. Sa vie est rythmée par les matinées à la piscine et les après-midi à la bibliothèque. Le soir, parfois, il boit et écoute les autres critiquer le monde tel qu'il va. Il lit Beckett, il lit Marx. Il erre près des tombes des communards. Il découvre des tags qu'il prend pour des prophéties. Bref, ce n'est pas très constructif mais pourquoi pas ? 
Et puis, il s'intègre aux renards pâles et disparaît dans un nous indéterminé et indéfini. Le renard pâle, c'est celui des Dogons, celui qui apporte le désordre. Et ce nous, que fait-il ? Il se rassemble et montre l'exemple d'une société nouvelle. 

Dogon-Branly

Sous ses airs révolutionnaires, ce roman devient vite poussif, le style s'alourdit, le thème devient caricatural... Décidément, je n'ai pas de chance avec les romans révolutionnaires et contestataires de la rentrée ! 

mercredi 30 octobre 2013

Chantecler Tango

Nous voilà sur un coup de tête au théâtre du Châtelet pour voir ce qui s'intitulait "comédie musicale" mais répond plutôt au nom de "ballet". 

Pendant deux heures, une revue de danseurs évolue devant nous et fait revivre le cabaret Chantecler. On devine de sombres histoires de prostitution, de vol, de drogue et de meurtre dans ce spectacle sans paroles. Mais finalement, le scénario, on s'en moque ! Ce qui compte, c'est de regarder évoluer ces danseurs, tous plus doués les uns que les autres, menés par Mora Godoy. La chorégraphe est la véritable star de la soirée, éclipsant par sa présence les jolies minettes qui l’entourent. 

Une chorégraphie maîtrisée, qui parcourt le tango des années 40' au tango aux notes électro très contemporaines. Des danseurs excellents. Un décor art déco. Un orchestre rétro sympathique. Précipitez-vous, c'est top et il ne reste que quelques dates ! 

Mora-Godoy-Paris
D.R.

mardi 29 octobre 2013

Tranquille

Anne-Marie Garat. Voilà qui me donne immédiatement envie de lire le livre sur lequel est inscrit ce nom. C'était une belle découverte avec Dans la main du diable, qui s'est confirmée avec son Roman de l'album. Alors je n'ai pas hésité une seconde devant ce court roman. Mais je dois avouer qu'il m'a moins emballé que les titres précédents. Il m'a semblé trop court, presque condensé.

C'est une histoire de père et de fils. Le fils passe voir son père qui vit comme un ours, dans une cabane au milieu de nulle part. Peu de paroles sont échangées. Mais ils partagent des moments, ensemble. Pourquoi cette visite ? Vous le saurez à la toute fin. Et le père l'ignorera. 

Sympathique mais pas indispensable. Le thème est un peu bateau, les personnages n'ont pas trop le temps de s'affirmer, par contre la nature les entoure...

père-fils

lundi 28 octobre 2013

L'esprit de l'ivresse

Avec ce premier roman de Loïc Merle, certains journaux criaient à la bombe de la rentrée littéraire. Bien naïve, je les ai crus... et je me suis forcée, bêtement, à terminer un livre qui dès les premières pages ne m'a pas plu. 

revolte-combat

Cette histoire se joue en quatre actes. La montée de la révolte : Mr Chalaoui, vieil homme fatigué qui vit aux Iris, subit le contrôle de routine de trop.
Le cœur de la révolte : Clara, voisine des Iris, devient leader d'un groupe de parisiennes qui défendent les droits de la femme. Mais Clara n'est pas vraiment celle que l'on croit. Entre la banlieue et Paris, arrivée trop tard dans la révolte, c'est un concentré de haine, de violence.
L'autre côté de la révolte : Henri Dumont, président mou et médiocre, fuit la capitale. On a le droit au récit de sa jeunesse. 
Après la révolte : 10 ans plus tard, Clara est toujours là.

C'est à la mode ce thème de l'embrasement des banlieues. Cela devient un objet littéraire. Et pourtant, ici, il n'en est que peu question. La révolte apparaît en arrière-plan. Ce sont les personnages qui bénéficient des feux des projecteurs. J'imagine que cela justifie aussi ce style proche de l'oralité, cette faconde qui semble ne jamais cesser. Outre le peu d'intérêt que j'ai ressenti dès leurs premiers mots pour chacun de ces héros (ou anti-héros d'ailleurs), le style (phrases interminables, répétitives, peu rythmées) a considérablement fait diminuer mon a priori positif sur ce livre. Je m'attendais à quelque chose de plus politique, de plus consistant... Bref, je me suis ennuyée dans cette lecture qui, malgré ses périodes qui comptent des dizaines de termes, manque de souffle. 

vendredi 25 octobre 2013

Pietra viva

Ce roman de Léonor de Récondo est une excellente surprise. Son style poétique mais simple, où chaque mot est utile, soutient un texte maîtrisé et touchant.

C'est l'histoire de Michel Ange, le ténébreux Michelangelo, qui vient de recevoir la commande du tombeau de Jules II. Et ce ne sont pas les multiples rebondissements de l'élaboration du tombeau qui sont racontés ici. C'est le choix du marbre à Carrare. Ce marbre que le sculpteur choisit tendrement, devinant dans la pierre les figures à libérer. Michelangelo à Carrare est comme hanté. Le souvenir d'un jeune moine le poursuit. Andrea, homme de dieu à la beauté parfaite, est mort. 
Les vivants, Cavallino qui se prend pour un cheval parmi les loups et Michele, un enfant, perturbent l'artiste, le font réfléchir. 
Ce voyage à Carrare, ce n'est pas simplement un voyage d'affaires, c'est un voyage intellectuel, artistique et spirituel. Et le sculpteur nous entraîne dans ses rêves, ses cauchemars, ses souvenirs, ses lectures. On entraperçoit Pétrarque ("La mort fait l'éloge de la vie comme la nuit celle du jour"), Botticelli, Savonarole et Lorenzo de Médicis autour de lui. Loin du génie misanthrope et brutal, Michelangelo laisse transparaître sa sensibilité.

Ce roman fut un véritable plaisir, un délice. La langue est belle, précise, ciselée ; les personnages, sensibles. Michelangelo a de l'épaisseur, une histoire, des anecdotes. Il est doté d'un véritable caractère, changeant. Il est vivant dans ces pages. Et les moments que l'on passe avec lui sont enrichissants. 

Michel-Ange

Un autre portrait du maître dans Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants


mercredi 23 octobre 2013

André Le Nôtre à Vaux le Vicomte

Au cas où vous auriez manqué cette info capitale, c'est l'année Le Nôtre en 2013. On fête les 400 ans de sa naissance... et ses jardins toujours superbes.

Lors d'une visite récente au château de Vaux le Vicomte, nous avons profité d'une expo sur l'oeuvre du célèbre jardinier. Le jardin à la française y est présenté, plus particulièrement celui de Vaux. Une maquette interactive permet de comprendre les étapes qui ont précédé la réalisation du jardin. Elle introduit aussi aux effets d'optiques, qui sont directement testables dans le parc. Amis de Descartes, vous allez vous amuser ! Enfin, il est question des autres jardins à la française dessinés par Le Nôtre. 

L'exposition est assez succincte et présente surtout des panneaux et dispositifs explicatifs. Il n'y a pas d’œuvres exposées à proprement parler. Néanmoins, elle a le mérite d'expliciter le fonctionnement du jardin à la française, ce qui n'est pas si mal ! 


mardi 22 octobre 2013

Sur les traces des expositions universelles

Ce livre de Sylvain Ageorges présente les expositions universelles qui ont eu lieu à Paris entre 1855 et 1937

On découvre des quartiers entiers de Paris en carton plâtre, des installations éphémères et décors gigantesques. C'est le royaume du faux semblant destiné à émerveiller les visiteurs étrangers, dans une ambiance d'émulation scientifique, technique et artistique internationale. A travers huit expositions, on part aussi à la recherche des traces qu'elles ont pu laisser : façade ici, structure métallique là. Parfois, des pavillons entiers demeurent. Ou des tours comme la tour de 300 mètres mieux connue sous le nom de Tour Eiffel. 

Exposition-Paris-1900
La place de la Concorde en 1900

Ce qui étonne le plus, c'est la surface des bâtiments : imaginez le palais de l'industrie (1867) qui mesure 110 mètres sur 380. Il comporte 74 km d'allées ! La porte de la place de la Concorde en 1900 était gigantesque ! Sans parler de la reconstitution d'Angkor au bois de Vincennes...

L’intérêt de ce livre, c'est qu'il pointe, à Paris, en région parisienne et plus loin encore les restes de ces bâtiments. Il invite donc à la promenade.

lundi 21 octobre 2013

Once

J'ai reçu ce roman de Cameron Dokey lors du swap Disney. J'ai un peu tardé à l'ouvrir : il est un peu volumineux pour les transports en commun et je n'avais pas envie de lire en anglais dernièrement. 

Et puis, je l'ai ouvert pour commencer Before midnight. Je ne suis pas fan de l'histoire de Cendrillon mais très vite j'ai été embarquée par ce roman. Figurez-vous que Cendrillon a perdu sa maman à sa naissance mais a toujours un père. Un homme qui a juré de ne jamais pardonner à sa fille d'avoir tué son amour. Cendrillon grandit avec les domestiques de la maison et un garçon, laissé par son père dans le domaine. Le père en question n'ayant jamais signalé l'origine du bébé et étant reparti servir le royaume, miné par le chagrin et la colère. Les deux êtres abandonnés entrent dans l'adolescence sans jamais avoir franchi les limites du domaines. Mais d'autres viennent à leur rencontre...

Ce conte prend le contre pied de l'histoire que nous connaissons : le père est le mauvais ladre, la belle-mère et ses filles ont de bonnes raisons d'être fâchées, le prince n'est pas celui qu'il semble, etc. L'auteur nous promène de surprises en découvertes à travers le regard de Cendrillon. Elle sait rendre ses personnages attachants. Si leurs aventures ne sont finalement pas aussi féeriques que l'on croit, ce n'est pas grave car l'on gagne en humanité et en caractère. Par contre, on est pile dans le happy end à la Disney : pas de conte où l'on finit par faire bouillir une sorcière ou brûler un ogre !

Avec Golden, c'est le même style : Raiponce est chauve ! Voilà qui change tout. Élevée par une sorcière, elle a un rôle à jouer dans la délivrance d'une belle jeune fille, coincée dans une tour ensorcelée. Mais le coeur du livre traite plutôt de l'enfance de Raiponce, de ses amitiés plutôt que de la tour, qui occupe un quart du roman. Celui-ci est peut-être celui que j'ai le moins aimé des trois : trop plein de bons sentiments. 

Raiponce-Cendrillon-Mulan
Fallen Princess, Dina Goldstein

Wild Orchid est l'histoire de Mulan. Cela commence un peu comme Cendrillon. Mais plutôt que de faire le ménage, Mulan apprend à tirer à l'arc et à monter à cheval avec son ami Li Po. Lorsque la guerre arrive, elle réalise qu'elle a un choix à faire. Mulan est sympathique par son côté garçon manqué mais un peu fatigante par sa parfaite bonté, son habileté à l'arc et son intelligence stratégique. Il y a de quoi être jaloux ! Mais bon, j'imagine que c'est l'apanage des héroïnes...

Une lecture sympathique, pas prise de tête voire même un peu facile, mais qui n'en demeure pas moins prenante et agréable. 

samedi 19 octobre 2013

La sculpture grecque

Le Livre de poche est plein de surprise. Saviez-vous qu'il publiait même de l'archéologie grecque ? Pour ma part, je l'ignorais tout à fait et j'ai été agréablement étonnée par ce livre de Bernard Holtzmann.

Toute la première partie s'attache aux spécificités de la sculpture grecque : ses matériaux, ses techniques et ses artistes. C'est assez court mais très solide et dense. On parle des statues de culte, des statues votives comme des statues décoratives. Ensuite, on découvre en vis-à-vis des reproductions de sculptures (en noir et blanc mais ça n'a rien de gênant pour de la sculpture) et des notices détaillées mais claires. 

Un bon bouquin de référence sur le sujet. A mettre dans votre poche lors d'une prochaine visite des antiquités grecques au Louvre ! 


vendredi 18 octobre 2013

The Giver

C'est l'Amoureux qui m'a trouvé ce roman de Lois Lowry. Très bon choix et belle trouvaille !

Cette histoire est celle de Jonas. Il approche de ses 12 ans, âge auquel les jeunes gens se voient attribuer leur métier par la communauté. La cérémonie se déroule normalement. Sauf pour Jonas, qui est désigné comme futur "receveur de la mémoire". Drôle de métier. On ne voit pas vraiment à quoi il peut servir ? Et puis, on découvre petit à petit tout ce que cache le monde utopique de Jonas.
Il grandit dans une société où tout semble bien se passer : tout est très encadré. Il n'y a pas de violence, de pauvreté, de guerre. Mais on découvre aussi qu'il n'y a pas non plus d'émotion, de liberté ou de couleurs ! Et c'est par sa formation de "receveur de la mémoire" qu'il découvre l'histoire de sa communauté.

Une dystopie très bien menée, qui s'adresse à des ado mais est tout à fait lisible par des adultes. Comme souvent avec ce genre, il pose question. Faut-il abdiquer sa liberté au nom d'un bien être collectif ? Jusqu'où peut-on encadrer une société ? Mais aussi plus simplement, qu'est-ce qu'une famille ? Qu'est-ce qui soude les individus ? 


jeudi 17 octobre 2013

La mort d'Olivier Bécaille

Et autres nouvelles de mon cher Emile Zola. Comment ? Tu ignores que j'aime Zola d'amour ? Mais comment se fait-ce ? Comment ça, il n'est même pas dans mon index ? Alors d'abord, l'index n'est pas à jour. Et ensuite, j'ai eu une vie avant ce blog. Une vie où j'ai dévoré les Rougon-Macquart. Oui, Madame ! 

Mort- Zola

Bien, revenons-en à ces quatre nouvelles.
Olivier Bécaille, c'est le récit d'un mort. Enfin, d'un mort un peu bavard. On le suit jusqu'au cimetière. Et on l'en voit sortir ! Une histoire de mort-vivant ? Presque !

Nantas, c'est un ambitieux. Mais il n'a pas un sou et on vient de lui refuser des boulots. Alors il décide de mourir. Sauf qu'on lui propose un marché bien plus alléchant.

L'inondation : comment tout perdre en quelques heures. Une nouvelle tragique sur fond de déluge et de châtiment divin.

Les coquillages de Mr. Chabre, c'est l'histoire d'un couple qui n'arrive pas à avoir d'enfant. Et qui part en cure, à Piriac (charmante bourgade que j'aime à fréquenter l'été). Là, madame visite pendant que monsieur mange des coquillages. Le guide est mignon. La dame est avenante... et la marée monte.

Ces quatre nouvelles sont très chouettes, chacune dans leur genre. J'ignorais que Zola eut été aussi doué pour le court. Bien menées, bien écrites, plus subtiles que ses romans, elles sont à découvrir !

mercredi 16 octobre 2013

Sorti de l'ombre

En voyant un roman qui se passe dans un musée, les gens pensent forcément à moi : ça ne vous étonnera pas j'imagine. 


musee-Louvre

Pierre Zylawski campe l'action de son roman policier au Louvre. Georges Cortina et Théophile Voltaire sont des gardiens du musée. Ils s'occupent des rondes de nuit. Sauf qu'un petit plaisantin vient troubler leur routine. Il s'attaque aux œuvres le coquin !
Une jeune et charmante stagiaire rejoint les deux compères, Emmanuelle Lemaire.
A eux trois, nos héros vont subir les assauts du plaisantin surnommé 'Leoula'. Sauront-ils démasquer le coupable, qui joue avec l'ombre et la lumière ? 

Ce roman sympathique se lit facilement. Il vous permettra de découvrir pourquoi le Grand Louvre a choisi d'édifier une pyramide ! Après, ce n'est pas non plus le roman de l'année. J'ai trouvé certains passages un peu longuets (les topos sur les œuvres font un peu artificiels) et les dialogues peu convaincants. Mais les personnages sont attachants. Et puis, ça se passe au Louvre...

lundi 14 octobre 2013

L'échange des princesses

1721, en France, sous la Régence de Philippe d'Orléans, une idée germe. Celle d'un double mariage. Le futur Louis XV pourrait épouser sa cousine espagnole, la petite Anna Maria Victoria et Louise-Elisabeth d'Orléans (une des filles de Philippe) se marierait à Don Luis, futur Louis Ie d'Espagne. Rapidement, tout le monde est d'accord : Philippe V d'Espagne accepte et Saint-Simon fera l'ambassadeur.
1722, l'échange est réalisé : Louise-Elisabeth est envoyée en Espagne tandis qu'Anna Maria Victoria, qui a quatre ans, sera éduquée et grandira en France, près de son futur époux. 

Et là tu te dis... " Attends, mais c'est Maris Leczinska l'épouse de Louis XV, c'est qui cette espagnole ?"

Louis-XV-enfantEh bien, c'est toute l'histoire de ce roman historique de Chantal Thomas qui se déroule entre 1721 et 1725 : celle d'une fillette charmante qui a failli être reine de France, fiancée à un prince de sept ans son aîné. Elle est si attachante la petite princesse aux poupées. Elle papote. Elle se fait des amis. Mais Louis reste distant. Et les jeux de la politique sont ainsi faits qu'une petite princesse, même très décidée, ne peut rien contre eux. 
Louise-Elisabeth, c'est le contraire : elle est bizarre, elle est aimée de son époux mais peine à l'apprécier. Et elle n'a qu'une vague idée de ce qu'est la politesse, la distinction ou l'éducation. Exhibitionniste, mélancolique et boulimique, cette fille fait peur et pitié. 

Ce roman se dévore tant par son style à la fois très actuel que très ancré dans le XVIIe siècle. Car ce roman fait la part belle aux citations, aux lettres qu'échangent parents et enfants royaux sans que jamais cela ne pèse sur la lecture : c'est très bien amené et intégré dans le roman. 
Voilà une belle lecture historique, sur un épisode peu connu, avec des héros vivants et attachants ! Je recommande.

Merci à Agathe pour le prêt ! 

Rentrée-littéraire

dimanche 13 octobre 2013

Folies textiles

Il y a quelques mois, Miss Pandora me faisait gagner des invitations pour aller visiter cette exposition au palais impérial de Compiègne. Le temps qu'on accorde nos agenda pour la visiter en famille et nous voilà à quelques jours de la fermeture.

L'exposition présente de magnifiques tenues, des lés superbes et des meubles d'une rare fraîcheur. Evidemment, le mélange des violets et des jaunes peut faire mal aux yeux. Mais l'on retient surtout l'extraordinaire bouillonnement textile du second empire : soie, coton, lin ou laine, les propriétés des matériaux sont exploitées pour souligner l'opulence des temps. La variété des motifs, des formes témoigne d'une modernisation technique exceptionnelle : le textile est ainsi au cœur des expositions universelles. 

La mode est évoquée bien entendu : les gravures, les robes à dispositions, les lés... et les grands magasins. Tous traduisent cette diffusion d'une mode féminine en perpétuel changement, cette surenchère de la beauté et du raffinement. La France de Napoléon III est prospère et ça se voit. Cela se voit dans le costume mais aussi dans les intérieurs : fauteuils bien nommés "confortables" ornés de franges, de rubans et de capitons, papiers peints assortis au tissu décoratif, qui recouvre tous les meubles (jusqu'aux horloges et miroirs chez la comtesse de Castiglione). 
Bref, il y a un peu d'Au bonheur des dames et de La Curée dans cette exposition. 

A noter, un petit parcours pédagogique pas mal pensé qui présente tissus et objets du tapissier et de la couturière. Une poupée à l'innombrable garde robe. Des fleurs, des oiseaux, des motifs de l'Orient, proche ou lointain (Maghreb, Perse, Inde, Japon...). Une chambre de fille, toute rose. Une robe à rayures violettes qui parait sortir de chez la couturière. Des chaussures de bal minuscules. Une mantille. Et beaucoup d'autres très beaux objets !

Crinoline-mode-Paris

samedi 12 octobre 2013

Read-a-Thon Halloween

Bon début de Marathon Lecture Halloween à tous les participants ! 

Je vous rejoins ce soir pour la nuit des morts vivants mais je tenterai de vous suivre sur les réseaux sociaux pendant la journée. SI certains cherchent des fantômes, je ne peux que vous conseiller ceux de Dumas !

Voici un aperçu de ma PAL pour la nuit :
Thomas, L'échange des princesses
Goethe, Faust (j'ai trop envie de le lire, il y a des jolies illustrations de Delacroix dans mon édition)
Somoza, La théorie des cordes
Tolkien, Contes et légendes inachevées, premier âge
Prévert, Histoires
Ackroyd, Edgar Allan Poe
Racine, Britannicus
Nyssen, Le bonheur de l'imposture
Zola, La mort d'Olivier Bécaille et autres nouvelles
McCauley, Sexe et dependances
Rushdie, Les versets sataniques
A travers le miroir de Bonnard à Buren (catalogue d'expo)
... Et bien d'autres si ceux-là ne me tentent finalement pas !

Ce sera peut-être l'occasion d'avancer dans Le Décaméron de Boccace que je lis à la fois en poche et sur mon ordi parce que mon livre omet quelques nouvelles, Once de Dokey, Comprendre l'art contemporain de Chalumeau... ou Histoire de la vie privée (Tome 1) d'Ariès et Duby (si je suis vraiment courageuse). 


Bon RAT à tous !


22h : J'ouvre L'échange des princesses, j'ai un thé menthe-ananas à côté de moi dans une tasse assortie au bouquin : il y a le château de Schonbrunn dessus !

02h : Fin des princesses (soit 334 pages). Quelle histoire ! Je ne suis pas fâchée de l'avoir lu, c'est vraiment un très beau roman historique. J'avais déjà beaucoup aimé Les adieux à la reine. J’enchaîne directement avec Faust : à cette heure, fantômes et diables doivent être de sortie !

04h : Faust est fini (soit 311 pages). Je vais lire des nouvelles de Zola.

05h25 : J'ai lu mes quatre nouvelles (soit 128 pages). On reste dans le thème avec un enterré vivant ! Je passe à Sexe et dépendances pour changer de style ! 

06h45 : Coup de barre, j'oscille entre Sexe et dépendances (60 pages) et Histoires (56 pages). Petite pause soupe carottes-coco-cumin maison pour me redonner du courage !

10h17 : Je vais aller rejoindre l'Amoureux, je suis HS. J'ai fini Sexe et dépendances (280 pages de plus): cela m'a rappelé Les chroniques de San Francisco en moins bien (bref, j'ai lutté pour le finir). 
Merci pour cette nuit et bonnes lectures à celles qui poursuivent aujourd'hui !

10h50 : Je lis encore quelques pages, impossible de dormir. Histoires (60 pages de plus) me plait toujours autant (relecture).

12h : j'ai fini Golden de Dokey (il me restait 113 pages à lire) : Raiponce était chauve ! Incroyable, non ? Bon sur ce, je vais vraiment tenter de dormir.

15h30 : Petit tour des blogs qui participent à cette deuxième journée, douche et grignotis. Je ne promets pas de vous accompagner aujourd'hui pour cause de goûter à la maison.

21h : Les copains sont partis, le goûter s'est transformé en tournoi de Mah-Jongg. J'ai lu Les 30 premières pages de Wild Orchid et 20 page d'Histoires

Bilan

Merci aux organisatrices de ce RAT intense : c'était une excellente idée. Je suis ravie de cette participation qui m'a permis de découvrir des blogs très chouettes et des pom-pom girls au top.

Côté lectures : 1392 pages lues cette nuit et ce matin, je dois avoir lu un petit peu plus que 12h mais je n'ai pas fait le compte exact. 

Ce que je ne referai pas :
- M'efforcer de lire un livre qui ne me plait pas aux heures les plus dures du RAT
- Ne pas avoir de BD ou manga à me mettre sous la dent entre les romans

Sachez que je n'aurai pas tenu le coup sans : 
- L'Amoureux et son Game-a-thon
- La playlist de 4h et 7h du matin (Muse, Madonna, Queen...)
- Mes thés favoris : Nanah exotique, Rose, Marco Polo
- La soupe à l'oignon de 7h (aux carottes mais c'est pareil)
- Vos encouragements !

Merci !

vendredi 11 octobre 2013

Read-a-thon ou Marathon de lecture

marathon-lecture


.. ou comment faire baisser sa PAL en bouquinant tout le week-end ?

C'est simple, il suffit de s'inscrire au Marathon de lecture organisé par Hilde, Lou et Karine.
Pour ma part, je me suis inscrite à la "nuit des morts-vivants" de 22h à 10h du matin (nuit du samedi au dimanche). Reste plus qu'à préparer les livres qui m'accompagneront toute la nuit !


marathon-lecture


La mécanique des dessous, une histoire indiscrète de la silhouette

Voilà une expo sympathique au musée des arts décoratifs, qui amusera petits et grands sans trop les épuiser. Non pas que l'expo soit spécialement courte. Mais il y a assez peu à lire (et c'est toujours aussi compliqué : cartels gris sur une vitre dans le noir : bonjour la lisibilité !) et à comprendre. 

De la fin du Moyen Age à nos jours, l'exposition explore (et survole) l'histoire des dessous... mais pas seulement. C'est aussi l'histoire du corps comme objet plus culturel que naturel. Un corps que l'on sculpte par des artifices. Braguettes, corsets, crinolines ou matelassages bien placés, tous font évoluer la silhouette. Le jeu est ici de les découvrir, sous le vêtement et sans le vêtement. Autant le dire tout de suite, la partie XIXe risque de vous évoquer la récente expo (dans le même lieu) Fashioning Fashion
Les objets exposés sont souvent étonnants. On voit l'évolution des braguettes d'armure, en mode "pousse-toi de là, j'ai la plus grosse !". On découvre que les poupées aussi portaient le corset. On se plait à revoir des extraits de films où la lingerie et les artifices sont dévoilés. Sans parler des pubs de lingerie, souvent hilarantes ! 

Et sachez que vous pourrez aussi vous prendre au jeu et essayer de transformer votre corps à coups de corsets, de manches gigots, de crinolines ou de faux-culs (ou queue d'écrevisse, isn't it cute) dans un espace de l'exposition ! Excellent pour comprendre en s'amusant !

corset-crinoline

jeudi 10 octobre 2013

Blue Jasmine

Toujours tentés par les films de Woody Allen, les critiques de ce dernier opus nous encourageaient d'autant plus à aller le voir.


Cate Blanchet y campe une bourgeoise déclassée, ruinée et sans toit. Elle se réfugie chez sa demi-soeur le temps de retomber sur ses pattes. Oscillant entre brillants flash back (shopping, soirées, villas en bord de mer...) et triste quotidien (appartement kitsch, enfants envahissants de sa sœur, sans parler des copains), Jasmine cherche sa voie. Mais tourne tristement en rond.
Si les premiers égarements de la belle font sourire, les suivants inquiètent : elle plonge.

Un film très chouette sur une femme qui perd les pédales, qui se voile la face en permanence... mais dont la personnalité est plus complexe qu'il n'y parait. Attention, ce n'est pas uniquement l'histoire d'une dépressive, c'est un sombre drame familial traité avec légèreté par Woody et porté par le jeu subtil de Cate.  

mercredi 9 octobre 2013

1Q84 Octobre-décembre

J'ai mis un peu de temps à lire la suite et fin de ce roman d'Haruki Murakami. Et si j'avais beaucoup aimé le début, je suis un peu plus circonspecte sur ce tome. A vrai dire, j'ai trouvé que ça traînait un peu trop. 

enquête-guet

Tengo et Aomamé poursuivent leurs chemins parallèles. Aomamé est bloquée dans un immeuble de Tokyo, elle se cache. Elle ne semble pas trop s'ennuyer, seule avec ses affaires de sport et la Recherche... 
Tengo veille sur son père. Il lui lit des histoires dans la ville aux chats. Ushikawa, avocat radié du barreau et reconverti en enquêteur, est à la solde de la secte des Témoins. Il a pour mission de débusquer Aomamé. 

Ce tome fait surtout ressortir les recherches d'Ushikawa. On le suit à mesure qu'il repère les traces infimes de la coach meurtrière. Mais à part ça, tout est trop lent. Et l'on n'en apprend pas plus sur les Little People, les chrysalides de l'air et autres manifestations étranges. Dommage ! 

mardi 8 octobre 2013

Les lumières de septembre

Dans la série Carlos Ruiz Zafon, j'ai lu avec plaisir Le prince de la brume et Le palais de minuit. Et bien entendu le roman le plus célèbre de l'écrivain, L'ombre du vent ! 
Ce roman ne fait pas exception : il est prenant et bien mené. Il vous fera frissonner ! 

Criblés de dettes, Simone et ses deux enfants acceptent volontiers de partir pour la Normandie où un travail et une maison les attendent. Embauchée par le fabricant de jouets Lazarus Yann, Simone croit au miracle : son métier est intéressant, son patron veut prendre soin de la scolarité des enfants et la loge dans une demeure voisine de son château de Cravenmoore. Irène et Dorian profitent du grand air et se font des amis. 

Première ombre au tableau : un meurtre. Celui d'Hannah, la cuisinière de Lazarus. Puis les ombres s'accumulent. Une présence menaçante entoure Lazarus... et la famille nouvellement arrivée. 

Une histoire fantastique pleine de rebondissements et de mystères. Des personnages courageux et attachants. Un suspense qui monte. Bref, un roman qui se dévore d'une traite !

château-ombre-fantôme

lundi 7 octobre 2013

Le palais de minuit

J'avais commencé la série de romans fantastiques de Carlos Ruiz Zafon avec beaucoup de plaisir. Comme la suite était disponible en biblio, je n'ai pas hésité. Toutefois, sachez qu'il n'y a pas d'ordre pour lire ces romans, chacun est indépendant. 
Calcutta-Inde

L'histoire se déroule à Calcutta.
Tout commence par une sombre et pluvieuse nuit. Un homme fuit, deux bébés dans les bras. Il les laisse à une vieille femme et s'enfonce à la rencontre de son poursuivant. Aryami (c'est le nom de la vieille dame) abandonne le garçon à la garde d'un orphelinat et disparaît avec la petite fille. 
Seize ans plus tard, Ben est un jeune homme entouré d'amis, la Chowdar Society qui se réunit au Palais de minuit. Le mystérieux poursuivant resurgit et, avec lui, le passé de Ben et de Sheere, sa jumelle. 

Ce conte indien fantastique nous fait découvrir la ville des années 30, sa pauvreté et ses richesses. Nous partons à la rencontre d'un personnage génial, qui a réalisé des prouesses techniques pour le bien de son peuple. Nous découvrons le mensonge, les secrets d'une histoire qui se répète. Et les fantômes et démons de Calcutta. Aventure et frissons sont au rendez-vous ! 

Dans la même série, on peut lire Le prince de la brume et Les lumières de septembre. Et bien entendu le roman le plus célèbre de l'écrivain, L'ombre du vent !

vendredi 4 octobre 2013

Le berceau du chat

Il y a deux ans, une chouette blogueuse, qui a malheureusement fermé son blog, me conseillait ce livre de Kurt Vonnegut. Composé de courts chapitres, il se dévore rapidement, le sourire aux lèvres. 

Vase-glace-9
Jonas cherche à écrire Le jour de la fin du monde, un livre à propos de la bombe atomique. Et de son créateur, Felix Hoenikker. Pour cela, il rencontre les enfants très particuliers du savants... et vit avec eux une aventure étonnante. Qui implique le bokononisme, religion du mensonge mise en place par Bokonon dans une dictature de San Lorenzo, mais aussi la Glace-9, dernière invention du savant. 

Ce livre, c'est de la science fiction farfelue, cynique et absurde. Mais qui fait aussi cogiter sur l'homme... Mais pas de façon très positive. En gros, la bêtise humaine a souvent le dernier mot !

jeudi 3 octobre 2013

A river in the sky

Elizabeth Peters... Je suis fan d'Amelia Peabody et de sa famille : le bel Emerson, archéologue de renom, et Ramsès, leur fils génial, polyglotte, archéologue et espion. Mais aussi la charmante Nefret !

Cette fois-ci, l'intrigue ne se déroule pas en Egypte mais en Palestine. Ramsès fouille non loin de Jérusalem tandis que ses parents tournent en rond en Angleterre : Emerson n'a pas de site à fouiller cet hiver et les journées sont longues. Enfin, c'est sans compter Morley, un drôle de personnage qui veut trouver l'arche d'alliance (oui, oui, Indiana Jones n'est pas loin). Les Emerson lui rient au nez. Mais sont chargés de le surveiller... Toute la smala se retrouve donc à Jérusalem ! Et Jérusalem en 1910, c'est déjà compliqué.

Une intrigue pas très bien ficelée, des rebondissements un peu too much : ce roman policier ne m'a pas vraiment plu. Seuls les personnages, attachants, ont su me faire poursuivre cette lecture. 

Bref, si vous avez envie de découvrir E. Peters et l'inoubliable Amélia, commencez plutôt par Un crocodile sur un banc de sable
archéologie

mardi 1 octobre 2013

Les mille et un fantômes

têteEn sortant du studio des Champs-Elysées, où nous avons vu récemment Le porteur d'histoire (excellent ! on vous en parle bientôt), j'ai eu une folle envie de lire un Dumas. N'importe lequel. J'ai trouvé ce titre en bibliothèque. J'avais aussi envie de lire du fantastique. Le choix n'a pas été difficile.

Dumas se trouve témoin d'un drame à Fontenay-aux-Roses. Un carrier vient d'assassiner sa femme. Il se livre aux gendarmes, tremblant comme une feuille. Car la tête de sa femme, une fois séparée de son corps, lui a parlé. 
Le maire du lieu, qui a invité le romancier à dîner, ne met pas en doute la lucidité du meurtrier. On se régale en compagnie choisie. Les convives rassemblés ont tous une histoire à raconter. C'est le maire qui commence avec des questions de têtes coupées pendant la terreur. Et de la douleur intense des condamnés. S'ensuivent et s’emboîtent d'autres récits. Celui de Lenoir, le fondateur du musée des monuments français, concerne les rois de France sortis de leurs tombes à Saint-Denis. Un autre, les hallucinations d'un juge. Un autre encore, les combats d'un bandit pour son âme. On parle aussi de vampires et de noirs présages. Bref, chacun a des histoires à se faire dresser vos cheveux sur la tête !

Dumas excelle à nous raconter des histoires. Il est peut-être moins connu pour ses écrits fantastiques mais je puis vous assurer qu'il y est très fort. Pas question de lâcher un personnage avant la fin de son récit !