mercredi 31 octobre 2007

le chateau des destins croisés

Ce court roman de Calvino (mais s'agit-il vraiment d'un roman ou d'un recueil de nouvelles ?) obéit à une interaction perpétuelle entre images et mots.

Cathédrale medievale

Le cadre est le suivant : au fond d'une forêt immense, des voyageurs se retrouvent dans une étrange taverne médiévale. Là, ils sont privés de parole, suite à un enchantement dont nous n'avons pas la clef. Pour raconter leur histoire, les personnages ont recours à un tarot. Chacun place ses cartes indépendamment des autres et l'ensemble finit par former un tout cohérent. Bien entendu, comme les mots, les images peuvent prendre plusieurs sens et l'interprétation des cartes est multiple mais les hypothèses s'annulent à mesure du choix des différentes figures. Le château des destins est en réalité un lieu étrange où les différents personnages tirés du Roland furieux de l'Arioste se retrouvent.

La seconde partie est la taverne des destins croisés, troquet où cohabitent d'autres hommes et femmes au destin fabuleux. Le médiéval se mêle au futuriste, le destin d'Oedipe à celui du fossoyeur, celui de la géante à celui Lady Macbeth. Chaque récit est illustré des lames correspondantes et il est amusant de se perdre dans le jeu des voyantes, de déduire, de proposer, de corriger et d'écouter la vie des hommes comme un conte, comme un jeu, comme un château de cartes.

Démarche quasi surréaliste, cartomancie et fable se marient merveilleusement dans ce court opus.

Joies du Swap

Hier matin, j'ai reçu un joli colis plein de surprises de Géraldine (Merci Merci Merci !!!) :


(c'est hyper difficile de ne pas se jeter sur les paquets et de prendre le temps de quelques photos!)

Et dans tous ces paquets, il y avait des cadeaux aux allures très indiennes, de quoi faire voyager l'imagination et les sens :


Ce qui en détail donne deux livres : Le dieu des petits riens de Roy et La vallée des rubis de Kessel ; deux thés : le fameux Marco polo (que j'adore) et le Birmanie Ko Kant (que je viens de découvrir à la grande joie de mes papilles) de la fameuse (et vénérée, adorée etc) maison Mariage frères ; deux marques-pages aux très belles images indiennes ; une tablette de chocolat (déjà bien entamée) Super Guayaquil et une ravissante carte de Géraldine.

Encore merci à Géraldine qui m'a honteusement gâtée :) et à Loutarwen pour l'organisation du swap !
Je vais de ce pas poursuivre mes lectures. C'est très oriental chez moi en ce moment entre Kim et A. Nair, et ça risque de continuer ! Pour tout dire, j'ai failli partir en Inde à Noël... Je voyagerai simplement par l'imagination pour le moment mais cela risque d'accentuer mon désir de découvertes.

Encore merci pour ce swap !


Kim



Du livre de la jungle, je connaissais les multiples adaptations comme dessins animés... Et je crois que ce sont les seules images qui me venaient à l'esprit quand on citait Kipling. Avec cette lecture de Kim, j'ai enfin pu découvrir l'écriture de cet auteur.
Kim est un petit gaçon, orphelin de père et de mère, qui grandit dans les rues de Lahore. Son destin n'est pourtant pas celui d'un mendiant mais il est dit, selon une prophétie, qu'un taureau rouge sur un champ vert et un colonel sur un grand cheval viendront le chercher. En effet, le petit Kim est fils d'un sahib, l'irlandais O'Hara et rêve d'aventures. S'attachant à un saint homme, un lama, il l'accompagne sur les routes de l'Inde et découvre des secrets de sagesse... et de diplomatie. Sa vivacité et sa débrouillardise lui valent des formations diverses, des missions d'espionnage et des rencontres passionnantes. Ce roman est à la fois un roman d'aventures et un roman de formation. Le style est pittoresque, il reprend des expressions indiennes. L'ensemble est agréable à lire, sensible et en perpétuel mouvement. Dépaysement garanti !

lundi 29 octobre 2007

En attendant le swap...


Dire que mon chéri (non, c'est pas lui sur cette photo ;) ) travaillait là cet été...

dimanche 28 octobre 2007

Diner livres échanges

Jeudi dernier j'étais - encore - en vadrouille, mais cette fois dans le XVe. J'assistais à mon premier diner livre échange. Le principe est simple : des amoureux des livres, des livres et un ti resto. Mélangez tous ces ingrédients et vous obtenez des rencontres, des nouveaux livres et un très bon moment. Je suis arrivée avec Saki et Brussolo et repartie avec Ferney, Grace et denuement et Bissoondath, Tous ces mondes en elle. Pour l'instant, ils s'ajoutent à ma PAL mais je ne tarderai pas à les dévorer. En prime, j'ai pu croiser Cécile, Lou et Malice ! C'est-i pas beau Paris !?

Babycakes

... est le quatrième tome des Chroniques de San Francisco de Maupin. On y retrouve tous les copains : Mary Ann, Brian, Michael, Mrs. Madrigal, DeDe et même Mona. L'ambiance des années 80' est moins légère à Frisco. Le sida frappe. Les amours se fissurrent. Heureusement, l'humour de Maupin rend les situations moins pénibles.
De nouveaux personnages tels que la reine d'Angleterre créent un contrepoint et élargissent le propos : il est désormais question de Londres, des relations européennes se créent...
Pas transcendant mais lisible en cette journée pluvieuse.

La traviata

J'ai eu la chance folle cette année d'aller écouter la Traviata à l'opéra Garnier. En effet, il faut déjà se lever de bonne heure, faire la queue pendant une matinée et ne pas choisir un futur jour de grève pour assister à la représentation. Alors encore merci Bob !
Une fois dans la salle comble, je m'attendais à savourer un grand moment. La Traviata est mon premier souvenir musical avec les quatre saisons. Papa nous faisait écouter en boucle certaines cassettes et j'avais donc été habituée à une Violetta interprétée par la Callas. Las ! Notre Violetta n'était pas à la hauteur dans les aigus et son Alfredo a fait piètre impression au premier acte. La mise en scène était elle aussi étrange mais m'a plus amusée que choquée. C'est par la suite que les chanteurs ont donné la mesure de leur talent et ont réussi à rendre toute "bouh" une demoiselle un peu trop sensible.

La garden party

Connaissez-vous les carnets de bal ? Il s'agissait d'un petit livret dans lequel les danses étaient inscrites et sur lequel la jeune fille pouvait écrire le nom du cavalier auquel elle l'accordait. Voilà ce qui manque à nos soirées rock : les demoiselles seraient moins délaissées et certaines danseuses moins harcelées, ne croyez vous pas ? Et puis, on pourrait éviter les scènes désagréables du genre : "t'as un copain, je t'invite moins", s'adonner aux joies de la danse plus que de la drague, oublier simplement les importuns quêteurs de numéros de téléphone...

danseuse

Pour en venir à Katherine, ses nouvelles me font penser à Wharton à cette ambiance british et "cup of tea". Il s'agit souvent de courts moments, une journée, quelques heures où le quotidien est paré et saisi par la plume de l'auteur. Cette Mrs Mansfield dépeint par des atmosphères, par quelques mots, la psychologie de ses personnages. C'est fin, c'est reposant mais rarement joyeux. Voire souvent tragique mais une tragédie sous jacente. Temps de novembre pour cette dame, pluies fines et froides, à passer au coin d'un feu.

Sur la baie raconte la journée d'une famille, très banale en apparence mais pleine d'attentes, de frustrations, de questions et d'espérances.
La garden party de Mrs Sheridan est pour l'après midi. Traiteur, musiciens, la maison est en pleine effervescence et les demoiselles tentent de se rendre utile. Un drame voisin vient gacher quelques temps la joie de Laura...
Les filles de feu monsieur le colonel ont bien des difficultés à vivre sans leur père. Les vieilles demoiselles hésitent à prendre leur liberté.
Monsieur et madame colombe sont-ils vraiment différents de Reginald et Anna ?
Une Jeune fille prend le thé pendant que Mrs Raddick est au casino.
Vie de maman Parker : cette dame fait des ménages et songe à son existence alors que son petit Lennie vient d'être enterré.
Mariage à la mode : les sentiments prennent des vacances ou faut il préférer un divertissement à une lettre d'amour ?
Le voyage d'une petite fille et de sa grand mère.
Miss Brill passe tous ses dimanches au parc et observe le spectacle quotidien qui s'y déroule. Jour férié est assez proche.
Son premier bal est si attendu ! mais Leïla veut faire croire qu'elle est habituée à ces fêtes. Quand l'éphémère de son plaisir est dévoilé, elle tourne le dos et retourne danser.
La leçon de chant est si triste aujourd'hui ! Il faut dire que le professeur a reçu une nouvelle déplaisante.
L'étranger : Monsieur Hammond attend sa femme qui revient de voyage. Il se fait une joie de la revoir mais quelqu'un vient les séparer...
Une famille idéale pour les regards extérieurs lasse le vieux Mr. Neave.
La femme de chambre se souvient et raconte.

samedi 27 octobre 2007

Les belles endormies

Ce livre a rejoint ma LAL récemment et le voilà déjà lu !


Kawabata décrit un univers presque onirique.

Eguchi est un vieil homme. Il a entendu parler d'un endroit étrange où les vieillards dorment auprès de belles jeunes femmes. Ces dernières sont sous l'emprise d'un sommeil artificiel dont la cause nous est inconnue. Tout invite au mystère dans ce livre. Cette maison, ces femmes, les événements de la nuit, les limites à respecter...

Pour Eguchi, c'est une façon d'évoquer son passé et de se sentir jeune, de croire qu'il peut encore éprouver des désirs sensuels et même les réaliser si l'envie se fait trop forte.

Un roman sur l'âge, la sensualité, en touches très fines, douces, à l'images des différentes endormies qui partagent le lit d'Eguchi.

Roméo et Juliette


La tarte à la crème de l'histoire d'amour se décline en mille parfums. Aujourd'hui, c'est d'un ballet de Sasha Waltz qu'il s'agit. Sur la partition de Berlioz évoluent des danseurs vêtus de noir ou de blanc. L'histoire - je ne vous la raconterai pas - acquiert une toute autre poésie dans un univers sobre et géométrique, lorsque les paroles des choeurs et des solistes n'interviennent qu'en dehors des moments les plus forts de la tragédie.
Les ballets "modernes" ne font pas partie de mes dadas et j'ai été très agréablement surprise par celui-ci. Encore merci, Bob :)

L'image ne correspond pas, mais j'avais adoré ce film, sorti en pleine période pré-ado !

Le demi frère

Christensen est un des auteurs de mon challenge que je regardais avec appréhension. Gaëlle m'avait assuré que je ne serais pas déçue ; j'avais des doutes malgré tout (surtout depuis que j'avais lu des références à Irving dont je ne digère toujours pas le monde selon Garp mais dont j'ai tout de même acheté L'oeuvre de dieu... , allez comprendre). Me voilà rassurée, ce livre se dévore ! Barnum, petit bonhomme et demi homme aux talents de scénariste, nous conte son enfance et, plus largement, la saga familiale. Un appartement abrite trois femmes : La Vieille, actrice oubliée, Boletta qui travaille aux télégraphes et Véra (respectivement arrière-grand-mère, grand-mère et mère célibataires). Fred est le premier homme à s'installer dans leur vie. Puis vient Arnold Nilsen, le père de Barnum... et Barnum lui-même. Les deux garçons grandissent ensemble, Fred fascine son cadet qui rêve de lui ressembler. Fred est grand, fort, sait se faire respecter et surtout, disparait. Barnum se consacre alors à l'écriture, à la boisson, à la morosité. Ce roman est souvent triste, gris mais l'imagination de l'auteur, sa plume précise et mystérieuse, aux notes humoristiques, tiennent le lecteur en haleine. Une belle saga norvégienne (pour ceux qui cherchent des idées pour le swap ;) ).


Histoire véritable

Lucien est un auteur assez prolixe, parfois difficile à traduire et souvent drole. Dans ce petit roman, il décrit une nouvelle odyssée, un voyage au bout de l'océan avec ses compagnons. Il découvre la lune et ses habitants, des iles fantastiques peuplées d'êtres étranges, colonise le ventre d'une baleine... De fantasmagories en délires hallucinés, le voyageur s'emerveille devant l'infinité des mondes qui s'ouvrent au delà des colonnes d'Hercule. Se moquant des auteurs qui laissent croire à leurs lecteurs qu'ils disent la vérité, Lucien affirme ses mensonges et ridiculise, voire croise sur l'île des Impies, Hérodote ou Ctésias ! Considéré comme premier livre de SF, il m'a fait penser à Micromégas et à Jules Verne. C'est fou tout ce que les grecs ont créé !

Daphnis et Chloé

Après le monde merveilleusement bucolique de l'Astrée, je pensais à me replonger dans mes "classics" arcadiens comme Virgile ou... Longus. J'avais traduit des bouts de Daphnis mais jamais lu le roman complet. Voilà qui est réparé.
Deux bébés sont trouvés par deux bergers, alors qu'ils sont nourris par des brebis. Chacun ramène l'enfant trouvé auprès de sa femme et l'élève. Daphnis devient un excellent joueur de syrinx, gardien de moutons exemplaire, beau, fort, bronzé... et en plus, il préfère les jeunes filles (ce qui n'est pas évident en Grèce, pensez à tous les mignons de Socrate... et encore, si c'était le seul. Et dire qu'au Louvre, les deux tiers de l'amphi... Snif, snif). Chloé est la plus belle et la plus pure des bergères. Bref, les deux jeunes gens tombent amoureux. Guidés par leurs rêves inspirés des nymphes, ils apprennent à s'aimer. Des aventures pimentent leurs journées : pirates, guerres et scènes de reconnaissance. Le premier roman grec est assez plaisant mais sans surprise.

jeudi 25 octobre 2007

L'insupportable Bassington

Désolée pour cette absence prolongée, j'ai plein de retard ! Avant d'envoyer une dizaine de messages ce week end, voici ma dernière lecture : un petit Saki. Il ne s'agit plus cette fois seulement de nouvelles mais surtout d'un petit roman. Ce dernier raconte avec la plume caustique et acérée de l'auteur, si chère à mon coeur (je suis un peu cruelle), comment le turbulent Comus Bassington se meut dans l'aristocratie anglaise. Facétieux et égoïste, charmeur et païen, le jeune Comus n'a de cesse de prendre le contrepied de ce qu'on lui conseille. Quand sa chère maman tente de lui trouver un bon parti, le jeune Comus ne songeant guère à gagner sa vie ou à vivre autrement que dans la plus grande oisiveté, ce garçon croit pouvoir le gagner par sa séduction et ses charmes naturels... Hélas, les jeunes demoiselles sont plus raisonnables qu'on ne l'imagine.
Des historiettes très courtes font suite à ce roman, elles ont toujours pour arrière plan la haute société anglaise et la peignent avec férocité et humour.

vendredi 19 octobre 2007

Le chant du monde


Courez au Louvre ! L'expo sur l'art safavide est magnifique. De belles pages de manuscrits sont présentées, venant de collections très variées. Ces images sont sublimes, ce sont des oeuvres rares, peu reproduites et rarement visibles. Elles proviennent de livres offerts à des souverains, les Shahnamé des XVI-XVIIIe siècles. Des objets sont également exposés : céramique, bronze et ivoire sont les matériaux les plus présentés. Elles montrent l'art de Cour, le faste et le luxe des princes musulmans, la figure du roi est particuliérement mise en valeur et domine toutes les compositions.
Des beautés à admirer très vite si ce n'est déjà fait !

lundi 8 octobre 2007

J'ai tant rêvé de toi

Le dernier né des frères Poivre d'Arvor ne m'a pas semblé exceptionnel. Sympathique tout au plus, quoi que... Pour tout dire, les passages "Youki et son anorexie" m'ont plus que dérangée. Comment peut-on mettre Solenn dans toute son horreur, dans son terrible quotidien ? Pour être touchée de très près par le problème, j'avoue mal comprendre ce besoin de raconter l'anorexique, ses TOC, ses tentatives de suicide et ses repas hebdomadaires.
Mais tout le roman n'est pas là. Youki est aussi nymphomane.
Et sinon ? Son nom lui vient de la fascination de sa mère pour Desnos. Elle a été élevée par sa mère et bascule lorsque cette dernière meurt. Elle décide alors de rencontrer son père, un grand poète tchèque, Kampa. Son prétexte : ses recherches sur Desnos que Kampa a soigné après les camps et qu'il connait mieux que personne. Histoire d'amour my(s)thifiée, vol ou plagiat sont au rendez-vous. Attendez-vous à des considérations très oedipiennes également.
Point positif : chaque chapitre commence par un vers ou comporte un poème de Desnos et m'a donné envie de le relire un peu. L'imagination est bien présente, je ne sais pas trop pourquoi je critique ce roman... trop proche ? trop cliché parfois ? trop psycho ?

Le pélican

Le Capitaine Jonathan,
Etant âgé de dix-huit ans
Capture un jour un pélican
Dans une île d'Extrême-orient,

Le pélican de Jonathan
Au matin, pond un oeuf tout blanc
Et il en sort un pélican
Lui ressemblant étonnamment.

Et ce deuxième pélican
Pond, à son tour, un oeuf tout blanc
D'où sort, inévitablement

Un autre, qui en fait autant.

Cela peut durer pendant très longtemps
Si l'on ne fait pas d'omelette avant.

Desnos

dimanche 7 octobre 2007

Le chat, son maître et ses deux maîtresses

Junichirô Tanizaki était inconnu à mon répertoire. Désormais je pourrai emprunter ses bouquins sans crainte car il m'a convaincue ! Ce recueil de quatre nouvelles assez différentes m'a plu pour ses thèmes comme pour ses images. Il est toujours difficile de juger d'un style en traduction mais celui ci m'a semblé net, incisif. En bref, je conseille.


De quoi ça parle ? La première nouvelle, celle du chat... raconte l'amour passionné de Shozo pour sa charmante chatte, Lily. Cet animal devient rapidement cause de trouble dans son ménage... Il faut dire que la situation n'est pas simple : Shozo vient de se marier avec Fukuko en seconde noce, suivant les manigances de sa maman. Shinako, l'épouse abandonnée, demande simplement à son ex-mari de pouvoir garder le chat. Fukuko, jalouse de l'affection qui lie le maître au félin, plaide la cause de Shinako en faisant pression : elle menace de fuir, et avec elle l'argent du foyer disparaîtra. Shozo renonce donc à la chatte. Commence alors la vie commune de Lily et Shinako qui apprendront peut-être à s'apprivoiser...

Le petit royaume est l'histoire d'un professeur pauvre émerveillé par le charisme d'un élève, par sa capacité à former autour de lui un monde gouverné par des bons points et des faux billets.

Le professeur Rado est un homme étrange, tout dépenaillé, qui répond par monosyllabes au journaliste qui l'interroge.

Le professeur Rado revisité fait à nouveau se croiser ces deux personnages dans un lieu insolite. Une drôle d'enquête échoit au journaliste.

Ménage à quatre


C'est Loutarwen qui m'a donné envie de lire ce livre. Je n'ai pas été déçue par cette seconde lecture de Vazquez Montalban (si ce n'est qu'il est très - trop ? - court). Style délié, histoire simple mais personnages plus complexes qu'il ne parait : un bon roman qui tient plus de l'analyse sociale que du policier.

Carlotta est la reine du quatuor que forment deux couples. Ils sont jeunes, riches et blasés. Ils sont soudés mais admettent dans leur monde Ventos, personnage étrange, décorateur et antiquaire, célibataire cultivé, qui regarde avec détachement leur évolution. Le regard de Ventos se pose sur la belle Carlotta, sur son époux Luis, sur Pepa, sur Modolell... C'est un regard rétrospectif car Carlotta a été trouvée morte, noyée dans un étang, semblable à une Ophélie préraphaëlite. Nous suivons l'enquête mais surtout les rapports des deux couples, la dispersion du groupe devant cette tragédie. Les liens cachés sont mis en lumière, les coupables sont-ils ceux que l'évidence désigne ?

Notons que le titre original est Cuarteto ce qui est très neutre. Pourquoi faut-il toujours que les traducteurs fassent des choix bizarres ? C'est plus vendeur Ménage à quatre ?

samedi 6 octobre 2007

La sorcière de Portobello

Heureusement que Tonio m'a prêté le dernier Coelho, j'aurais vraiment râlé d'avoir acheté ce bouquin (parce qu'il y a tellement de candidats en ce moment qu'il est vraiment horrible de se tromper). Notre bon ami a cru être original en racontant l'histoire d'Athéna par témoignages interposés. En réalité, ça n'apporte pas grand chose, tous semblent s'exprimer de façon quasi similaire, il n'y a pas de volonté de différencier vraiment les personnages. Seule Athéna compte... Et pourtant, comme elle est agaçante. Athéna a été adoptée, elle a un enfant très tôt, découvre la danse et l'appaisement qu'elle lui procure, s'initie à la calligraphie, retrouve sa mère et surtout croit avoir des dons. Elle laisse place à Sainte-Sophie (rien que ça) au milieu d'initiés et réalise des miracles... Enfin, pas la sainte de Rome (mère de Foi, Charité et Espérance, ça ne s'invente pas hein ?), en fait, mais plutôt la "Sainte Sagesse". Bref, on s'emballe avec des idées de grande mère originelle, de chemin, de destin... Cette pseudo-spiritualité m'agace. Autant Sur le bord de la rivière Piedra avait été un coup de coeur, autant celui-là (qui reprend pourtant les mêmes thèmes) est absolument décevant. Du Coelho à l'état pur comme une vodka sans caramel. Ben, ça arrache, c'est pas toujours très bon et ça donne vite mal à la tête. On a envie d'arrêter. Et de retourner lire un vrai livre.

vendredi 5 octobre 2007

Aux deux colombes


Mercredi soir, théâtre la pépinière-opéra. Hésitation : restau entre amis ou théâtre ?
Pour changer, théâtre. Une pièce de Sacha Guitry. Et un très bon moment.
L'intrigue est simple : Un avocat se retrouve bigame malgré lui. Sa première femme crue morte, il épouse sa soeur. Alors quand elle revient chez elle, plus de vingt ans après son départ, c'est l'hystérie totale. Les soeurs se fachent, l'époux se lasse, la bonne et une délicieuse comtesse russe s'en mêlent...
Remarques misogynes, jeux de mots et situations inextricables, un bon boulevard pour qui apprécie les vaudevilles.

Le vieux quartier

Ce petit livre comporte quatre nouvelles de Naguib Mahfouz ainsi que son discours lors de la réception de son prix Nobel. Voilà un expert de la nouvelle de quelques pages, qui pose quelques mots pour faire sentir toute une atmosphère. Pas de grandes histoires mais des souvenirs le temps d'un café, la briéveté de la vie, la vanitas vanitatis...
Le vieux quartier conte le passage d'un vieillard dans la rue de son enfance, les images qui reviennent hanter son coeur, l'étrange agencement d'un lieu qu'il ne reconnait pas derrière ses nouvelles constructions.
Lorsque la fortune vient... est l'histoire d'un homme qui vit dans le souvenir des fastes passés et ne peut se résoudre à gagner sa propre richesse.
Les scarabées envahissent le quartier, créent des tensions et disparaissent comme ils sont venus.
Le retour d'un prisonnier dans ses rues, ses amis disparus, sa maison rasée, son regret de découvrir combien le temps emporte tout en vingt ans.


lundi 1 octobre 2007

Les frères du diable

Ce livre de Bordes traite des années suivant la mort de Philippe le Bel, l'époque terrible des rois maudits. Tout à fait enchantée par la lecture de la saga de Druon, ce roman m'a paru bien fade...

L'action se déroule dans la région de Tulle. Un jeune garçon, Patte-Raide, est élevé par un clerc ami des templiers. Or, les templiers ont été chassés du royaume par Philippe le Bel et cherchent à se venger ; ce sont les fameux "frères du diable". Ils ont lancé une malédiction sur le royaume qui déclenche mauvais temps donc mauvaises récoltes donc famine donc révoltes donc combats donc mort de la jeune génération. Simple, non ? Bien sûr, le jeune Patte-Raide est au coeur des événements, instrument des templiers et chef de la croisade des pastoureaux. Il y a aussi sa belle compagne Lydia et les voyous qui l'entourent. On croise les seigneurs de Tulle, l'évêque... et même le pape. Complots, empoisonnements et fourberie sont l'apanage des grands tandis que les paysans tentent de ne pas céder à la barbarie.

Une lecture un peu décevante, très peu d'élan dans ce livre, les temps de la narration ne sont pas très marqués (trop lent, trop court, sans lien véritable... bref, une structure peu agréable parfois). Je croyais qu'il formerait un bon complément aux Rois maudits, situés surtout à la cour de Paris, puisqu'il prend le parti de la province et des classes paysannes. Il ne supporte hélas pas bien la comparaison.