vendredi 20 avril 2018

Oedipe sur la route

J'ai fait ma rebelle, j'ai commencé par Antigone avant d'emprunter ce titre. Cela ne m'a pas réellement gênée mais c'est mieux de lire dans l'ordre. 





Comme j'ai aimé cet Oedipe de Bauchau ! Cet aveugle sculpteur, cet homme qui gagne en lumière à chaque pas, qui suit sa route intérieure. Cet homme qui se raconte, avant le drame, un homme fier, aventureux, qui trace la route. Un homme assommé par la prophétie mais qui se réinvente à chaque pas. Cet homme qui favorise la parole juste. Qui souvent se tait. Un homme qui ne part pas seul, qui a un bâton, qui est suivi par sa petite Antigone, sa fille, sa sœur. Qui rencontre le brigand Clios et le séduit. Qui est chassé à coup de pierres et d'injures puis accueilli comme une bénédiction. 


J'ai aimé les rencontres d'Antigone et Oedipe sur leur route. J'ai aimé leurs gestes simples : soigner, tisser, sculpter, nourrir. J'ai aimé les histoires qu'ils contaient. Celle de Clios, ravagé par la violence d'une guerre de clans qui a tué son amour. Celle de Constance et du peuple des collines, guidé par des reines. Celle d'Oedipe dans le labyrinthe (tiens, tiens, ce serait pas une question récurrente chez Bauchau). J'ai aimé la proximité instaurée avec ces personnages mythologiques. Et bien entendu, j'aime l'écriture de Bauchau, poétique et simple. Les images qu'il évoque. Cet Oedipe devenu géant, devenu pestiféré. Cet Oedipe transformé par la route...

Un très beau roman initiatique et d'aventure, une superbe réécriture du mythe... C'est décidé, je continue à explorer sa bibliographie !

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