Cet ouvrage de Rutger Bregman, dont la couverture dit "En finir avec la pauvreté", "Un monde sans frontières" et "La semaine de travail de 15 heures" a attiré mon attention. Et l'a détournée de ma PAL, oui, oui.
L'ouvrage s'ouvre sur cette chouette citation d'Oscar Wilde : "Une carte du monde qui ne comprendrait pas l'Utopie ne serait même pas digne d'être regardée car elle laisserait de côté le seul pays où l'humanité vient toujours accoster. Et après y avoir accosté, elle regarde autour d'elle, et, ayant aperçu un pays meilleur, reprend la mer"
Et la suite est assez étonnante car elle mêle un ton très dynamique et enlevé avec des graphiques et des sources multiples. Il part du principe que nous avons réalisé le pays de cocagne médiéval et que nous avons besoin de nouvelles utopies pour nous projeter. Quelles utopies ? Celle de journées de travail plus courtes, de frontières ouvertes, de donner directement de l'argent aux pauvres plutôt que d'investir dans le développement durable, de revenu de base universel etc.
Parmi les causes qui me touchent, celle de la réduction des inégalités, de l'accueil, de la remise en question du PIB et de la croissance comme uniques critères. Parmi les sujets sur lesquels j'avais du mal à me positionner, le revenu de base, les bullshit jobs. Argumenté et bien construit, l'ouvrage est séduisant. Mais ne peut-on pas écrire son contraire ? Comment s'assurer de toutes ces sources et de la façon de les analyser ? Comme souvent avec ce genre d'essais, j'ai toujours des petits doutes. Il reste néanmoins que cet ouvrage est tout à fait stimulant et propose une offensive contre le déclinisme et le néolibéralisme.
"Ce n'est pas une utopie accomplie que nous devons désirer mais un monde où l'imagination et l'espoir sont vivants et actifs" B. Russell
"Les dons en argent de GiveDirectly entrainent une augmentation durable du revenu et boostent l'acquisition de logements et de bétail, tout en réduisant de 42% le nombre de jours où les enfants ont faim. En outre, 93% des dons vont directement aux destinataires"
"Maladie mentale, obésité, pollution, crime - en termes de PIB, plus il y en a, mieux c'est. C'est aussi la raison pour laquelle le pays qui a le plus gros PIB, les Etats-Unis, est aussi celui qui a le plus de problèmes sociaux. "Si on suit le critère du PIB, écrit l'auteur Jonathan Rowe, les pires familles en Amérique sont celles qui sont fonctionnelles - qui préparent leurs repas, qui se promènent après diner, qui discutent ensemble plutôt que de confier leurs enfants à la culture commerciale""