mercredi 12 décembre 2018

Voici les noms

C'est un drôle de roman que celui de Tommy Wieringa, mêlant migrations et recherche de soi. 

On accompagne au fil des chapitres un groupe de migrants ou le commissaire Pontus Beg. Jusqu'à ce qu'ils se croisent et se rencontrent. Les premiers ont été emmenés par camion, ils sont désormais dans un désert, sans vivres. Leur groupe s'amenuise, leurs forces aussi. D'étranges liens, proches de la haine, se tissent. Oui, c'est tout sauf joyeux cette traversée. 
Du côté de Beg, c'est une vie normale, un peu ennuyeuse de commissaire de police dans un pays corrompu. Il fait payer les insolents, s'ennuie au bureau, lit Tchouang-tseu et baise sa femme de ménage. Lorsqu'il rencontre par hasard un rabbin, il s'imagine des racines juives et s'intéresse alors à cette religion.

Lorsque les deux histoires se rencontrent, la quête spirituelle du commissaire s'éclaire par celle des autres, cette superstition née entre eux, au fil de leur voyage. Un roman porté par un style très froid, très détaché, sans concession. Un roman qui rend signifiants les écarts d'un monde confit dans les richesses et l'ennui face à ceux qui n'ont d'autres options que fuir. A ne pas lire en période de désespoir !

"Il décrivait une réalité faite pour d'autres, et non pour le garçon. Lequel était l'exception - cette chimère des sans nombre, indifférentes aux statistiques et au calcul des probabilités"

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