jeudi 9 septembre 2021

Pierre,

C'est peut-être une lettre. Ou un poème. En tout cas, il s'adresse à Pierre Soulages, de la part de Christian Bobin. C'est un peu gênant d'entrer dans l'intimité d'une lettre, une lettre faite d'admiration, de peinture, de moments de rencontre, de moments d'attente. 


Bien sûr, on parle peu de peinture ici. Bobin parle lumière, matière. Et surtout relations, avec Soulages, avec son père, avec d'autres comme Lydie. Il y a aussi le récit d'un voyage en train, un soir de Noël et d'une attente, pour un anniversaire. 

Construit de courts chapitres, comme des morceaux choisis, ce livre est un hommage et une réflexion. Parfois un peu étrange dans leur succession, ces textes forment un joli ouvrage.

"Je ne lis jamais pour réfléchir. La vie s’en va lorsqu’elle nous voit froncer les sourcils pour penser. Elle croit que nous sommes fâchés. Je lis pour être sonné de coups, comme je le suis par cette phrase de cuir noir. La beauté, la vérité, toutes choses qui importent dans la traversée du jour unique qu'est notre vie, ne prennent aucun égard. Elles ont raison. Sinon, elles ne nous atteindraient jamais"
"Comment écrivez-vous ? A l'oreille et au cœur. J'écris sous la dictée des étoiles qui se taisent et du train qui rumine sa portion de ballast. Je rejoins sans écrire les plus beaux livres"
"En vérité je ne suis pas ce faible pèlerin, mais l'homme le plus vaste du monde - un chantier d'étoiles"

2 commentaires:

  1. Je n'aime pas lire les correspondances en général, car comme toi, j'ai l'impression d'entrer trop dans l'intimité, et cela me gêne.

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  2. J'aime bien Bobin, il me tenterait bien celui-ci moi.

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