C'est in extremis que j'ai pu me rendre au Centre Pompidou pour l'expo Tschumi. Fan d'architecture contemporaine, j'ai eu peur de rater ce rendez-vous avec l'architecte du parc de la Villette ! Par contre, ce billet arrivera trop tard pour les lecteurs qui n'auront pas pu se déplacer plus tôt.
Au programme, une exposition qui introduit aux grands thèmes de l'architecte mais qui reste assez inaccessible aux néophytes. Tout commence par les Manhattan Transcripts. Tschumi introduit l'idée du mouvement dans l'architecture, inspiré notamment par le cinéma.
On passe ensuite aux programmes architecturaux. Ceux-ci peuvent s'accorder ou non aux usages du lieu. Le projet du nouveau Théâtre national de Tokyo, pensé comme une partition, est un espace flexible dont les éléments seraient juxtaposés. La galerie vidéo de Groningen est un rectangle de verre qui encadre et reflète les images.
Il est ensuite question de façade. Pour Tschumi, c'est avant tout une enveloppe qui protège. L'architecte joue sur les enveloppes double, dont les matériaux contrastent. C'est ainsi le cas de l'étonnant siège de Vacheron Constantin, d'inox, de bois et de verre.
Vient ensuite la question du contexte, qui n'est certainement nulle part plus criante qu'à Athènes où au Parthénon répond le musée de l'Acropole. L'architecte ne peut pas ignorer le monument, il doit au contraire trouver un terrain de dialogue avec le musée. Il doit également permettre de voir et de préserver l'architecture civile antique découverte sur le lieu même des fondations du musée. Dans cet espace, l'architecture sait se faire discrète tout en conduisant le visiteur jusqu'au sommet où les plâtres de la frise du Parthénon saluent le temple. Il illustre ainsi que l'architecture est un concept, un contexte et un contenu.
Enfin, la visite se termine sur "formes-concepts". Il faut parfois s'extraire du contexte pour trouver le concept architectural qui saura le mieux exprimer certains projets. C'est évidemment le cas avec le parc de la Villette, construit sur une grille, mais aussi avec le site d'Alésia dont les bâtiments ronds évoquent l'idée de siège.
La scénographie de l'exposition, conçue par Tschumi, ainsi que son plan sont autant d'échos aux idées de l'architecte, notamment à celle de mouvement. Ce dernier est d'ailleurs très présent à travers des interviews, expliquant ainsi sa démarche. Ces vidéos sont d'importants compléments aux panneaux de salle, ils permettent de mieux appréhender les modèles de l'architecte qui avoue par exemple sa fascination pour le Ponte Vecchio qui combine passage et architecture.
Une exposition riche en documents, maquettes et interview qui permet de saisir quarante ans de créations artistiques et architecturales !
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