Cela devait bien faire 10 ans que je n'avais pas lu Mauriac. Ce titre a sauté de ma PAL dans mon sac avant que je n'attrape un train... et c'était plutôt une bonne chose.
J'avais lu Thérèse Desqueyroux en prépa et j'en gardais un souvenir bon mais nébuleux : l'ennui et la lucidité d'une bourgeoise de province, l'empoisonneuse, les apparences... Pourquoi ne pas s'attaquer à ce qui s'annonçait comme la suite (et fin) du roman ?
On retrouve Thérèse, 10-15 ans après le non-lieu, à Paris, seule. Elle vit comme une vieille dame, avec sa bonne et ses livres. Mais sa fille vient troubler le calme relatif de la vie maternelle. Débarquant de nuit à Paris pour rejoindre son amoureux, jeune étudiant parisien, la jeune fille se réfugie chez sa mère qu'elle n'a pas vu depuis des lustres. Thérèse est partagée entre la joie, la tristesse, le jugement, la méfiance... mais fait bon accueil à Marie. Celle-ci, ignorante ou sourde au passé de sa mère, semble bien légère auprès d'elle. Ce qui n'est pas le cas de l'amoureux, Georges, intrigué et fasciné par Thérèse. Et notre héroïne retrouve avec lui le goût de séduire, d'intriguer, de sonder les cœurs. Comme un mauvais ange, elle fait remonter la boue des âmes, les défauts et les lâchetés que l'on se pardonne, que l'on néglige... Elle empoisonne les esprits.
Fin analyste des caractères et des situations, Mauriac nous présente une âme damnée, pour qui la rémission n'est pas de ce monde. Malgré elle, Thérèse manipule et joue avec les êtres, les méprise et les casse. Innocente ? Machiavélique ? Au lecteur de trancher !
J'en garde encore un très bon souvenir. Je devrais, comme toi, le relire maintenant.
RépondreSupprimerC'est un coup de poing à chaque fois ce Mauriac
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