Schuyler College, 1974. Genna est en coloc avec Minette. Elle veut à tout prix devenir son amie. Mais Minette est tout sauf amicale. Misanthrope et désagréable, elle semble ignorer tout le monde et mépriser ses consœurs. Seul Jésus et sa famille comptent. Pourtant, quand elle commence à être victime d'actes de racisme, elle trouve en Genna son meilleur défenseur.
Drôle d'ambiance que celle qui règne dans cet ouvrage de Joyce Carol Oates. Deux héroïnes aussi agaçantes l'une que l'autre. Deux milieux sociaux opposés : la famille de Minette est chrétienne, sans beaucoup de moyens, elle est à Schuyler College grâce à une bourse ; celle de Genna est riche, athée. Ses ancêtres ont caché et défendu les esclaves noirs fuyant l'esclavage. Son père est un avocat, hyper engagé aussi dans ce combat pour l'égalité ainsi que contre la guerre du Viêt Nam. Sa mère, une hippie sexy qui a un peu trop tiré sur les bédos. Fruit de toute cette histoire, Genna souhaite à tout prix être la meilleure amie de Minette. Essentiellement parce qu'elle est noire.
Histoire d'adolescentes et de racisme, histoire d'un Œdipe mal géré et d'une paranoïa galopante, histoire d'une Amérique perturbée, qui peine à intégrer, ce roman intrigue son lecteur. Sa fin notamment, qui semble s'écarter de notre histoire, donne un autre relief à l'ensemble. Sans être le plus envoûtant de ses romans, son atmosphère est prenante.
J'aime beaucoup l'envers du rêve américain que dépeint Oates.
RépondreSupprimerJe lui préfère Kasischke pour cela.
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