lundi 9 septembre 2019

Isabelle Bruges

C'est une jeune fille, rêveuse, l’aînée d'une fratrie. C'est elle qui se chargera de la famille lorsque ses parents disparaîtront, sur une aire d'autoroute en Belgique. Adoptée par une vieille dame au grand chien, à la maison aux chambres colorées comme l'arc-en-ciel, la fratrie s'épanouit à l'ombre d'un cerisier. Enfin, surtout Isabelle que l'on suit plus spécialement pendant son adolescence. Isabelle qui ne sait plus bien à qui faire confiance, qui aime la littérature et la nature, qui prend ses cours d'un marin égaré sur terre et d'un motard. 
Encore un instant de poésie avec Bobin, dans un roman court et simple.

Mon passage favori :
"Il y a dans la vie des gens qui parlent comme dans les livres, des gens qui croient nécessaire, pour être entendus, d'adopter un ton sérieux, de prendre la voix de Dieu le père. Ces gens-là sont à fuir. On ne peut décemment les écouter plus d'une minute, et d'ailleurs ils ne parlent pas : ils affirment. Ils donnent des leçons de morale, des cours de pédagogie, d'ennuyeuses leçons de maintien. Même quand ils disent vrai, ils tuent la vérité de ce qu'ils disent. Et puis, merveille des merveilles, on rencontre ici ou là des gens comme Jonathan, des gens qui se taisent comme dans les livres. Ceux-là, on ne se lasserait pas de les fréquenter. On est avec eux comme on est avec soi : délié, calme, rendu au clair silence qui est la vérité de tout."
"Ceci pour vous dire, ma jolie, que celui qui va chercher si loin son rêve, avec tant de force et d'imagination, sans se perdre en route, que celui-là, me semble-t-il, ferait un maître tout à fait convenable."
"Le bonheur c'est l'absence, c'est d'être enfin absente à soi, rendue à toutes choses alentour"


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