lundi 30 novembre 2020
Inès del alma mia
mercredi 25 novembre 2020
La maison sur le rivage
J'ai redécouvert Daphné du Maurier avec ce titre. Cela faisait longtemps longtemps ! Au programme, une histoire de voyage dans le temps... ou presque.
Dick passe quelques jours dans la maison de famille de Magnus, un ami d'enfance. Il attend que sa femme et ses beaux-fils le rejoignent. Dans l'intervalle, il a pour mission de tester une drogue conçue par Magnus. Celle-ci permet de leurrer le cerveau et fait surtout vivre à Dick des moments du XVIe siècle, avec une intensité plus forte que son quotidien. Il retrouve Roger, intendant, et le suit dans ses missions en Cornouailles. Témoin invisible des manœuvres des aristocrates locaux, Dick se passionne pour leurs faits et gestes. Au point qu'il en oublie ou néglige un peu les siens. Lorsque ceux-ci débarquent pour des vacances, Dick n'est pas tout à fait disponible. Son épouse le remarque, s'inquiète, ce qui ne fait qu'irriter Dick. Il faut dire qu'au XIVe siècle vit la belle Isolda qui ne le laisse pas indifférent.
Vous l'avez compris, Dick est addict' à ses sensations de vivre intensément dans le passé. Et il est prêt à beaucoup sacrifier pour y retourner. Un grave accident vient modifier son rapport au passé et au présent.
Si j'ai comme Dick apprécié les voyages dans le passé, je me suis assez peu intéressée au présent, à sa vie familiale un peu pesante. L'auteur nous fait bien ressentir combien Vita l'agace... et nous agace aussi. Après, les épisodes passés ont peu retenu mon attention, c'est vraiment le phénomène psychique qui m'a captivée. La narration et la langue ne m'ont pas transporté. C'est une bonne lecture détente !
lundi 23 novembre 2020
Barrez-vous ! Le guide
mercredi 18 novembre 2020
Quand sort la recluse
Un petit Vargas, rien de tel pour passer un bon moment lecture ! Un petit polar avec Adamsberg aux commandes, devant résoudre pas moins de trois affaires dans ce titre. Pour les amis de Danglard par contre, ce n'est pas le meilleur opus puisqu'il n'est pas très actif cette fois. Mais Retancourt, Voisenet, Veyrenc et Froissy passent sur le devant de la scène.
Rappelé d'Islande pour résoudre une affaire de meurtre - ce qu'il fait en deux temps trois mouvements, Adamsberg s'intéresse à une araignée qui aurait tué des vieux messieurs. La recluse n'est habituellement pas mortelle, a-t-elle muté ? Ou s'agit-il de meurtres ? Tirant des petits fils, Adamsberg et son équipe vont remonter le temps, cherchant des liens entre les hommes morts et découvrir que l'araignée est moins anodine qu'elle n'y parait et plus polysémique. Plongeant dans l'histoire personnelle des membres de la brigade, cette enquête à rebondissements n'est pas de tout repos.
Roman policier ou d'atmosphère, c'est plutôt pour les personnages et leur humour que je lis Vargas. L'affaire en elle-même, intéressante, est surtout un moyen de mieux connaitre le commissaire. Et comme souvent, on en profite pour faire des petits détours par l'histoire, qui sont bien agréables !
lundi 16 novembre 2020
Moi, boy
vendredi 13 novembre 2020
La Tresse
Roman de Laetitia Colombani sur ma PAL depuis sa sortie, j'hésitais à le lire. J'avais peur de le trouver facile, rapide, sans trop de fond. Préjugés !
C'est l'histoire de trois femmes, dans trois lieux différents. Pour le temps, on ne sait pas trop au début, ça pourrait être à 20 ans d'intervalle car les réalités sont bien différentes mais 'est plus ou moins contemporain.
A Badlapur, en Inde, Smita est une Dalit, une Intouchable. Elle vide les toilettes du village. Pour sa fille, elle rêve d'une autre vie, elle parvient à la mettre à l'école. Mais il ne suffit pas d'un arrangement pour échapper aux castes. Lalita, sa fille, revient de la classe traumatisée.
A Palerme, en Sicile, Giulia travaille dans un atelier qui fabrique des perruques. Entreprise familiale, la dernière de l'île, elle peine à trouver des cheveux. Mais c'est avec l'accident de son père, Pietro, qu'elle découvre l'étendu des dégats en même temps qu'un homme, Kamal, attire son attention.
A Montréal, au Canada, Sarah est une avocate brillante. Elle est sur le point d'être nommée associée. Parcours du combattant pour une femme, mère de trois enfants, elle a su consciensieusement séparer vie privée et vie pro. Mais en pleine plaidoirie, elle s'écroule. Le malaise s'avère être un cancer qui grignotte sa vie. Mais le maintenir caché, est-ce réellement possible au milieu des requins ?
Ces trois guerrières, ces trois femmes de caractère, vont prendre des décisions radicales. Elles sont toutes à un tournant et c'est ce moment qu'on suit avec elle. Chaque histoire pourrait se vivre sans les autres. Au fil du texte, un poème, qui tresse les trois brins de vie ensemble. Elles, sans se connaitre, puisent leur force des unes et des autres, des cheveux des Intouchables. Ce petit fil ténu mais solide, qui les lie, elles n'en ont pas conscience, il est un peu artificiel. L'écriture est simple elle aussi, elle va droit au but, seul le poème donne une autre tonalité, plus symbolique, autour du tissage, du tressage.
mercredi 11 novembre 2020
Un royaume de femmes et L'épouse
Les nouvelles d'Anton Tchekhov, c'est aussi une relecture. J'avais un très bon souvenir de ces nouvelles, très fines. J'en ai choisi deux du recueil La dame au petit chien pour redécouvrir l'auteur.
Un royaume de femmes est l'histoire d'Anna, riche héritière d'usines qu'elle peine à gérer. Née dans un milieu populaire, la voilà maîtresse d'une grande maison. Entre actes de bienfaisance, gestion de l'usine, thés entre femmes, elle s'interroge. Est-elle au bon endroit ? Ne devrait-elle pas se marier ? En cette journée de Noël, elle joue avec cette idée !
L'épouse est l'histoire d'un mari trompé. Il cherche à chasser sa femme, qui souhaite garder sa liberté et son confort.
Histoires d'amour, d'adultère, du point de vue des hommes ou des femmes, qui ne manquent pas de finesse et d'humour. Enfin rêveries et considération des situations respectives des héros plus qu'histoires pour ces deux nouvelles. C'est simple, économe d'effets ou de mots...
lundi 9 novembre 2020
Agir et penser comme un chat
jeudi 5 novembre 2020
Histoire de celui qui dépensa tout et ne perdit rien
Connaissez vous l'histoire du fils prodigue, qui quitte la maison paternelle avec son héritage, le dépense et souffre de la famine avant de revenir vers son père... qui lui pardonne ? Eh bien c'est cette parabole que Jacqueline Kelen reprend et raconte. Elle ajoute des détails, des personnages, de la chair à l'histoire qui se déploie comme un conte. Il y a désormais la mère, le père, le serviteur, des anges et les deux fils. Chacun a droit à sa part de monologue, son interprétation de l'histoire. On découvre un fils prodigue qui ose, qui aime, qui se trompe, un fils vivant et beau, qui reconnait son essentiel. On suit toujours le grand frère parfait, un peu jaloux, un peu sec, qui ne semble pas vivre complétement. Et puis les parents, tourbillon d'amour, d'inquiétude, de soutien et de tendresse. C'est plein de sentiments divers qui traversent les acteurs du livre. A la fin, une courte analyse, peut-être de trop (?) qui donne quelques éléments de contexte.
Alors, pour vous y faire gouter, petite sélection de citations :
"Dans les premiers temps je me sentais rassuré par une telle opulence. Puis je ressentis la menace venant de cette prospérité paisible et j'eus envie de connaitre la soif et l'aventure [...] Tiens, le voici, le bon prétexte, le seul mobile de mon départ : aller à la rencontre du vent, m'offrir à tous les souffles, entendre leur chanson"
"Père est doté de cette rare bonté qui aime en l'autre la liberté, l'étrangeté même [...] La bienveillance de mon père me permet de partir, de grandir, même s'il lui en coute"
"Quels que soient son âge et sa capacité, chacun est appelé à faire croitre et à embellir la maison : celle qui est visible, et l'autre aussi, la demeure de Dieu"
"Douloureuse se révèle ma pauvreté. Je suis devenu un mendiant ou plutôt, dès mon arrivée dans la ville voilà des années, je n'ai fait que mendier des plaisirs, des nouveautés, je n'ai fait que quémander pour moi. Je me comportais en jeune seigneur, mais j'étais un esclave revêtu d'atours chatoyants, un pauvre esclave en dépit d'une bourse emplie de pièces d'or"
"Dès que j'apercevrais mon père, je me prosternerai et lui dirai, si les larmes n'étouffent pas les mots, je lui dirai que l'amour est intact, que j'ai tout dépensé mais que je n'ai rien perdu. Me reste l'essentiel, un trésor que n'entameront ni les rats ni les voleurs ni les courtisanes, me reste l'invisible alliance : ta parole donnée, ton amour, la liberté que tu m'as accordée. Père, écoute-moi, j'ai tout dépensé et je n'ai rien perdu"
mercredi 4 novembre 2020
Les brigands
Cette pièce de Friedrich von Schiller était dans ma LAL depuis des années. C'est grâce à Babelio que j'ai enfin franchi le cap.
Terrible histoire de famille, qui nous fait entrer dans la violence du Romantisme allemand. Maximilian von Moor et ses deux fils, Franz et Karl, sont au centre de l'histoire. Franz annonce à son père combien Karl est un débauché, ce qui conduit à son reniement. Franz est un sacré manipulateur, qui cherche à récupérer l'héritage de son frère ainsi que sa fiancée. Très noir, il fait croire à la mort de Karl puis de Maximilian. Quant à Karl, il se fait chef d'une bande de brigands, sorte de Robin des Bois.
Bien entendu, tout cela se termine affreusement mal pour tout le monde. C'est violent, c'est manichéen, c'est sans filtre. Puissant !
lundi 2 novembre 2020
Jésus le Dieu qui riait
"Jésus la dévisage avec amour. Ce n'est pas le premier rire qu'il fait naître, et ce ne sera pas le dernier, mais ce rire de sa mère, un rire émerveillé et confiant, est le plus beau"
"Elle ne peut s'empêcher de penser que Jésus et ces hommes qui le "suivent" ont tout à fait l'air de ces oiseaux captifs qu'on libère par inadvertance. Alors, on les voit quitter leur cage avec une sorte de frénésie qu'on comprend : ils étaient enfermés depuis si longtemps ! On s'imagine qu'ils vont s'élancer vers le ciel, partir très haut, très loin - mais non, pas du tout, ils se contentent de décrire d'interminables cercles au dessus des terrasses, comme désorientés par cette liberté nouvelle"