vendredi 20 février 2009

La mariée mise à nu


J'avais vu pas mal de billets sur ce livre de Nikki Gemmell à sa sortie. La curiosité m'avait titillée. Puis j'avais oublié. Je l'ai recroisé la semaine dernière dans une bibliothèque.
Ce livre est composé de courts chapitres, titrés d'autant de conseils très XIXe comme "Prévenir le gaspillage, un devoir" ou "Au nom de leur santé, toutes les filles doivent faire leur lit et ranger leur chambre". Le contenu des chapitres est nettement moins sage.
Le postulat de base est le suivant : Une jeune mariée, la trentaine, vient d'écrire un livre sur son mariage et a disparu, abandonnant son mari et son manuscrit. Sa mère le fait publier. Il contient des années de frustrations et de désenchantements. Je ne sais pas trop sur quel ton le prendre : fatalité de la vie commune, caricature, réaliste ou fantaisiste ? J'en connais un qui me dirait d'arrêter de prendre ce que je lis au pied de la lettre, que tout le monde ne finit pas comme Ariane et Solal...
Revenons en à ce livre qui me laisse perplexe. La narratrice est une femme heureuse, elle est mariée à un homme qu'elle aime, profite du soleil avec lui. Mais très vite, des failles se font jour. Elle surprend son mari au téléphone avec sa meilleure amie, elle reçoit des lettres d'amours (à la A moi pour toujours) anonymes, elle croise un charmant garçon dans un café... La vie sage de cette jeune femme dérape. Elle profite de ne pas travailler, de vivre littéralement aux crochets de son mari pour conquérir une liberté nouvelle : une liberté sexuelle en premier lieu. Puis une liberté intellectuelle et sociale. Résultat : elle a un puis des orgasmes. Elle ne voit plus grand monde à part son amant et son mari, qu'elle manipule allègrement. Elle peut écrire ce petit brulot. Mais c'est un brulot qui n'en est pas vraiment un. Certes, elle fuit et se libère de sa vie morose, c'est une véritable éducation (pas sentimentale) et libération. Mais on ne sait pas si elle s'en trouve mieux. Qu'en pensez-vous ?
Le ton froid, le "vous", rendent la lecture plus intense, plus personnelle aussi. Cela donne un coté très rationnel et distant. C'est un "vous" qui n'est pas moi mais que je comprends ou, du moins, que j'entends. Je reste un peu perplexe. Dégoutée par certaines scènes crues (je sais, je suis une petite nature), l'amour dans des draps sales et l'amour sans amour... Fashion m'avait dit que j'étais trop jeune pour cette lecture. Je crois qu'elle avait raison.

16 commentaires:

  1. Je crois vraiment que c'est un roman générationnel. Mais c'est bien d'être jeune. :))

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  2. Bon, je ne sais pas si je suis trop jeune pour le lire ...
    Je ne sais pas non plus si je pourrais être tentée par cette histoire qui offre une vision désabusée de l'amour à son lecteur.
    Je vais lire l'avis de Fashion.
    (Je suis dubitative pour le moment.)

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  3. La femme manipulatrice, mythe machiste ou réalité? Cela me semble effectivement être la question dérangeante qui sous-tend ce roman. D'autant plus dérangeante, même, qu'elle est posée par une femme...

    Merci pour cette "suite" de votre réflexion!

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  4. On doit avoir à peu près le même âge, donc ça doit expliquer que ce livre ne me tente pas du tout ;o))

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  5. hum... moi ça me tente énormément et comme je suis un peu moins jeune que Miss Praline (mais juste un peu voire si peu que je me demande pourquoi j'en parle... ;o) ) je pense que Miss Fashion me donnerait sa bénédiction littéraire...

    @ Daniel : la manipulation est un des ressorts littéraires les plus fréquents dès qu'un livre parle d'amour et ce, que ce soit d'un point de vue masculin ou féminin...

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  6. Bonjour, je me permets de vous contacter pour vous annoncer la sortie de deux livres sur Calder à l'occasion de l'exposition au Centre Pompidou du 18 mars au 20 juillet 2009. Il s'agit d'"Animal Sketching", le premier livre de Calder (véritable rareté aujourd'hui) et "Calder, l'impossible réalisé" (petit portrait de l'artiste fait par Alain Jouffroy). Si vous voulez plus d'informations, n'hésitez pas à me contacter sur presse@editions-dilecta.com
    A bientôt!

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  7. voilà l'avis de Fashion : http://happyfew.hautetfort.com/archive/2008/04/08/la-mariee-n-etait-pas-en-rose.html
    Bonne lecture à ceux qui sont tentés :) Moi je vais retourner bosser (DS demain toute la journée, mort du WE)

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  8. Je l'ai lu dans le cadre de l'opération de la sortie en poche. Ton billet me le remets en mémoire. Je n'en avais plus trop de souvenirs. Une lecture qui s'oublie vite dans mon cas mais j'avais quand même apprécié.

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  9. Je l'avais noté chez Fashion... je le lirai peut-être si je tombe dessus, comme ça t'est arrivé!

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  10. bon je dois dire que ça ne dmarrait pas fort pour moi au début de ton billet, je me suis dit non pas pour moi et tu as su finalement y mettre ton grain de sel si bien que je suis intriguée! hum je le note finalement

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  11. Ravie de lire ce billet !
    Je ne me sens pas particulièrement jeune - et je ne le suis pas - et j'ai pourtant eu exactement le même ressenti que toi sur cette lecture ( mais tout de même d'accord avec Fashion sur le fait qu'il s'agit d'un roman générationnel ).

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  12. Ton avis mitigé attise ma curiosité en fait. Et du coup, je note !

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  13. Ça fait un petit moment qu'il est noté dans mon carnet, mais pour l'instant j'hésite encore et ça ne va pas aller en s'arrangeant ! ;-o)

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  14. J'ai davantage aimé ses précédents romans (Love song, Travercée, Les noces sauvages)

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  15. C'est amusant, je ne la connaissais pas du tout avant la déferlante de l'an dernier... et j'ai l'impression que beaucoup d'entre vous avaient déjà un petit avis sur ce livre.

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