mardi 6 mai 2014

Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie

Le titre de ce livre de François Cheng m'a intriguée et attirée. C'est mon côté philo qui avait besoin d'être nourri ! 

Rodin mort amour


Comme le titre l'indique, ce livre se compose de cinq méditations. 
La première propose non pas de considérer la mort du point de vue de la vie, comme quelque chose qui vient la limiter et la brider, mais plutôt de voir la vie depuis la mort comme un formidable élan qui pousse chacun à se réaliser
La deuxième rappelle que la vie est faite de petits miracles qui nous la font apparaître comme le plus beau des dons. Elle s'attarde sur l'instant qui nous donne à voir l'éternité et sur le sens que chacun donne à sa vie selon sa passion : d'aventure, d'héroïsme ou d'amour. L'auteur revient sur le couple Éros et Thanatos et sur le besoin de transcendance. 
La troisième méditation est dédiée à deux composantes de nos vies : la beauté et le mal. L'auteur y développe un intéressant point de vue sur la barbarie suprême qu'est de nier le mort et la mort en refusant de donner une tombe et d'accorder une mort digne aux hommes. Il parle aussi de la désacralisation de la vie et du "tout est permis" qui vient brouiller les valeurs des hommes. "La mort [...] est morte à Auschwitz"
La quatrième s'intéresse à l'âme, à son éventuelle immortalité et à la transmutation des âmes, tandis que la dernière regroupe des poèmes de François Cheng sur la mort. 

Mêlant les philosophies occidentales et chinoises, l'auteur, issu des deux cultures, propose une vision personnelle de la mort nourrie de citations et de réflexions de philosophes et poètes. Il s'attarde finalement assez peu sur la mort, inconnaissable, et réfléchit plutôt sur la vie. Je regrette d'ailleurs qu'il ne titille pas plus la question de la mort et qu'il ne propose pas une vision plus personnelle. Certes, celle-ci est lisible dans les poèmes qui viennent clore cet essai, mais la partie plus rationnelle des quatre conversations est plus de l'ordre de l'agrégation de pensées des hommes le précédant que de la démonstration philosophique. Cela m'a un peu laissée sur ma faim mais m'a donné envie de revenir aux textes originaux de la philosophie.

2 commentaires:

  1. Intéressée aussi par ce titre, je tourne autour depuis un moment, justement parce que l'auteur mêle les pensées asiatiques et occidentales. Je crois que j'attendrai la parution poche, deux autres livres de F.Cheng déjà dans les piles...

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    1. Je déplore qu'il n'explicite pas plus certains concepts issus des philosophies asiatiques, que je connais très mal. Et ce qui est un peu bizarre, c'est qu'il ne parle pas beaucoup de la mort.

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