mercredi 3 août 2011

Gabriela, girofle et cannelle


Premier titre pour le challenge amoureux : une histoire qui finit bien !

Des années que ce titre était dans ma LAL. A tel point que je ne sais plus d'où me venait cette recommandation. Et pourtant, cela m'eut été utile car elle était très bonne.

Ce roman, il sent le Garcia Marquez

Le village écrasé par la chaleur, les propriétaires enrichis par le cacao, les femmes adultères tuées avec leurs amants, les maîtresses entretenues vues de haut par les "filles de", les luttes politiques entre le vieux colonel et l'étranger parvenu. 
Et au milieu de tout ce petit monde, il y a Nacib, le turc qui tient le bar le plus sympathique d'Ilhéus, petite ville brésilienne, le Vésuve. Il faut dire que sa cuisinière hors pair réalise des petits accompagnements à faire saliver les gourmands. Mais tout tourne mal lorsqu'un beau matin, la vieille Filomena, cuisinière de son état, l'abandonne la veille d'un grand dîner pour la compagnie locale d'autobus qui inaugure sa ligne. Il se met en quête d'une perle et c'est plutôt compliqué.
Alors, en désespoir de cause, il se rend au marché des miséreux, des vagabonds fraîchement arrivés qui ne demandent qu'un bon lit et de quoi manger. Gabriela, fille crasseuse, ne se distingue en rien des autres sinon qu'elle affirme savoir cuisiner. Dubitatif, Nacib l'entraîne.

En éclot une fine cuisinière, souriante, chantante, aimant l'amour, simple et bonne. Nacib ne tarde pas à tomber amoureux de la douce Gabriela. Taraudé par la jalousie, il lui vient des idées... Et s'il l'épousait ?

Cette histoire d'amour, c'est un délice. D'abord parce qu'elle laisse vivre la cité et ses problèmes politiques, ses personnages principaux comme secondaires, que Gabriela, si elle embaume tout le roman, n'en est pas pour autant l'unique centre. Bref, cette histoire laisse la place aux autres, ne les écrase pas.

Ensuite, c'est une histoire d'amour, de jalousie, de fidélité mais tout en nuances. Si Nacib est tantôt complètement accro, tantôt plutôt détaché, Gabriela est faite de tendresse, de douceur, d'attachement. L'amour ne prend jamais ce nom avec elle mais c'est la forme qui trahit le fond. 

Enfin, outre nos amoureux, il en est d'autres qui gravitent autour d'eux : l'amour trahi, l'amour platonique, l'amour charnel... Et le plus beau, le plus pur, le plus entier, c'est certainement celui de Gabriela, malgré ses contradictions.

Envoûtant, enivrant, excellent ! Une belle façon pour moi de rencontrer Jorge Amado.

Le petit plus : les poèmes qui introduisent chaque partie et en donnent le La.

2 commentaires:

  1. Ça donne envie, tout ça. Juste l'atmosphère que tu décris me tente.

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  2. C'est agréable et prenant si tu adhères à l'ambiance Garcia Marquez.

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