Étonnant comme je pouvais avoir des réticences à ouvrir ce roman de Bernard Thomasson. Je m’attendais à un livre froid. Ne cherchez pas à comprendre pourquoi, c’est peut-être des réminiscences des voyages scolaires en Allemagne.
Et puis cette première phrase « Sam, mon ange, je t’écris du ciel » c’est un peu flippant, non ?
Eh bien quelques pages, plus loin, à l’arrivée de la jeune Hélène à la Zoologischer Bahnhof, j’étais embarquée dans ce roman qui joue délicieusement des points de vue, des années 70 à nos jours.
Hélène, dite Ellen, a vécu à Berlin sa première expérience de la ville. Issue de la campagne française, la jeune fille fuit sa famille pour une année d’étude dans la capitale alors coupée en deux. Accueillie par Olga et Karl, elle découvre une culture, voire deux cultures qui s’affrontent de façon plus ou moins brutale : Berlin Ouest, vitrine du capitalisme, est le lieu de toutes les sorties à la mode, de toutes les expériences jusqu’à l’exubérance. Berlin Est, c’est plus exotique, on y vit plus dangereusement.
Hélène, guidée par la charmante Sloan et ses amis, vit quelques mois déterminants. Sa sexualité, ses passions et ses goûts vont s’y affirmer.
Ce qui est passionnant, c’est qu’à mesure qu’on découvre l’adolescente, se dévoile aussi l’adulte qui revient sur les pas de la jeune femme, qui prend conscience de l’influence des événements sur ses décisions, des blessures qui se sont ou non cicatrisées. Ellen, notre Hélène dont le nom change depuis qu’elle vit Outre Atlantique, voyage dans le passé avec un journaliste, compagnon de voyage rencontré en vol : David. Jeune homme dont la propre histoire prend un nouveau relief à Berlin.
Ce qui est remarquable dans ce roman, c’est la vivacité de cette ville, changeante, aux visages et interprétations multiples que l’auteur se plaît à souligner, histoire de monuments palimpsestes… Pas si différemment de Rom@, on sent un amour du lieu, une accumulation des strates.
Style vif, entraînant, pour une jolie quête personnelle ! Merci à Chroniques de la rentrée littéraire pour cette trouvaille !
Tu me donnes envie de découvrir cette ville à travers ce roman.
RépondreSupprimerIl vaut le coup, je peux te l'assurer !
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