lundi 3 août 2009

La société de consommation


Jean Baudrillard signe ici un essai édifiant sur notre société d'abondance. Il montre combien l'objet ne tend plus à satisfaire un besoin mais à permettre à l'homme de se différencier ou de s'intégrer. 

Une voiture n'est pas seulement un moyen de transport, elle est une image de soi, de son statut, de sa richesse, de son gout, de son gaspillage permanent et du gout du risque, excité par n'importe quel moyen dans nos société ultra sécurisés (l'accident comme plus beau happening dans l'art contemporain est assez édifiant sur ce point). 
L'objet est aussi le lieu d'élaboration d'un discours, publicitaire et social, il porte des valeurs que l'on pourrait presque qualifier de morales. 

L'auteur s'interroge également sur le corps. Sur le culte de ce dernier comme objet de consommation, comme image fétichisée. Et sur la sexualité comme discours publicitaire. 

La question des loisirs est également évoquée comme contrainte du temps libre, comme espace d'accomplissement. 

Voilà qui fait écho à ma récente lecture des 30 glorieuses de Fourastié où se dernier s'inquiète du vide des loisirs, du coté panurge et social qu'ils peuvent avoir (ça me rassure un peu sur mes vacances foutues tout ça ;) ). Bref un essai très interessant, qui touche à la sociologie, à l'histoire, à l'économie et complète l'analyse des mythes de Barthes.

3 commentaires:

  1. Cette lecture ne laisse pas indifférent, mais je n'ose pas imaginer l'écho qu'elle pouvait avoir lorsque Jean Baudrillard l'a sorti en 1970. Si cet essai est toujours d'actualité, c'est que le système fonctionne toujours à plein régime. Les exemples peuvent sembler un peu vieux, mais ils pourraient tout aussi bien être remplacés par d'autres plus récents, sans que cela ne change rien au fond de la démonstration de l'auteur.
    Aujourd'hui, nous avons beau avoir conscience de ce système, le recul de 40 années aidant, rien ne semble avoir changé. L'abondance est partout, au moins dans nos pays. Même la blogosphère est touchée ;) De plus en plus de livres (écrivains / éditeurs / livres), de plus en plus de lecteurs (critiques / blogueurs) et pourtant, toujours autant de temps pour profiter de l'existence (bon d'accord l'espérance augmente, mais ce n'est pas encore l'abondance !!) ;))
    Belle lecture Praline et bonne initiative de l'évoquer sur ton blog !

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  2. Merci pour cet avis :) Je trouve effectivement le débat d'actualité mais finalement quel impact ? Ce livre aide-t-il a prendre conscience du système ? Pas réellement, à moins de se voiler la face. A le combattre ? Encore moins. Bref, c'est une analyse passionnante mais dont les retombées me semblent hélas bien faibles.

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  3. Effectivement, ce livre n'aide pas à prendre conscience du système, mais c'est une clé essentielle pour comprendre le système. Les explications de Baudrillard relèvent du travail de sociologue.
    Pour ce qui est de la prise de conscience du système, je sais qu'il existe un livre : No logo de la journaliste canadienne Naomi Klein, mais je ne sais pas vraiment ce que cela vaut.
    Pour combattre les excès de la société de consommation, il ne faut pas seulement un bon livre. Il faut également des lecteurs - déjà - et des lecteurs réceptifs. Je ne sais même pas s'il y aura une guerre pour gagner le moindre combat ;)

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