Eh bien, ça fait beaucoup de choses à raconter.
Commençons si vous le voulez bien par le plus chouette :
Sound of Music au théâtre du Châtelet.
Une comédie musicale dont on sort plein de joie, heureux, léger... et chantant. Vous connaissez certainement 'Do, le do, il a bon dos' ou en VO 'Do the deer, a female deer'. Vous entendez ? ça chantonne dans vos têtes !
Dès que Maria ouvre les lèvres, c'est extra, on a envie de l'accompagner en chansons. Sortie du couvent pour endosser le rôle de gouvernante, la jolie Maria ne plongera pas dans la tristesse militaire et endeuillée des Von Trapp mais saura redonner le sourire aux enfants comme à leur père. Las, l'Anschluss fait peser bien des menaces sur ces chers petits... Une merveille ! Allez écouter la bande annonce, cela vous donnera la pêche pour la semaine !
Matisse, Cézanne, Picasso... L'aventure des Stein
Au Grand Palais, il y a du monde, vous serez prévenus. Même en nocturne. Mais c'est l'effet Picasso.
Se pencher sur une famille de collectionneurs avisés, des juifs américains débarqués à Paris, fans de l'avant-garde, plutôt à l'aise financièrement et nous parler de leur passion pour les artistes qu'ils ont soutenu, ça me plaisait comme accroche. Et le résultat est plutôt réussi. Les trois peintres du titre sont abondamment représentés par des toiles, des sculptures ou des gravures. On regrette simplement la légèreté de certains cartels et l'on sort un peu déçu par un manque flagrant d'explications.
Alors on se rend en face, au Petit Palais, enfin, on se rendait parce que c'est terminé. On passe outre la grossièreté des gardiens pour se plonger dans les coulisses de la Comédie-Française. En cinq actes, nous parcourons l'histoire du lieu et de ses troupes, celle des comédiens et des dramaturges, leurs représentations, leurs rôles titres, avant de nous pencher sur le culte de Molière.
Des maquettes, des peintures, des sculptures époustouflantes, des dessins, des gravures, des accessoires... La Comédie-Française expose ses placards pour notre plus grand plaisir. On virevolte de Mlle Mars à Sarah Bernhardt en passant par Rachel, on sort avec le désir assumé de retourner au théâtre très vite.
A défaut, ce sera l'opéra avec un ballet et un opéra. Le premier vu à Garnier, le second à Prague.
Eugène Onéguine, c'est une tragédie de l'amour et de ses temps, son tempo irrégulier. Lointain et solitaire, Eugène refuse l'amour d'une belle demoiselle mais la courtise une fois mariée.
Je ne sais que dire de ce ravissant ballet, de ces danses russes, de sa joliesse, de son décor charmant. C'était très beau, c'était de saison, quelques jours avant Noël. Je recommande.
Mme Butterfly à Prague, c'est une tout autre histoire. Imaginez des tchèques qui chantent en italien et des sous-titres en anglais. Dépaysant ! Mais plaisant.
Puccini nous raconte le drame de cette jolie japonaise, Butterfly, séduite et épousée par un américain avant d'être abandonnée.
Une mise en scène classique et simple dans un intérieur japonais, des voix féminines à la hauteur mais un Pinkerton manquant de coffre, un orchestre parfait dans un opéra XVIIIe aux angelots joufflus : soirée superbe.
Je pourrais continuer sur la musique en vous vous parlant de l'expo Paul Klee, mais je vais laisser l'Amoureux vous conter cela.
Nous avons également fait un tour du côté de Beaubourg pour les expositions Danser sa vie et Munch, l'oeil moderne.
Commençons par la première. Si le propos est intéressant, il est dense et complexe. Cet aperçu de la danse au XXe siècle est visiblement incomplet si l'on en croit les commentaires du livre d'or... Et pas un mot sur Béjart, c'est fou ! Mais le pari est plutôt réussi : on a envie de danser en sortant. On s'aperçoit que depuis le ballet classique, la révolution a soufflé. On s'interroge sur les danses mécaniques, sans homme, sur la liberté du danseur. Par contre, certaines danses sont à la limite de la pornographie, c'en est choquant quand on voit l'âge des enfants dans l'expo.
L'expo Munch est d'une approche beaucoup plus classique. Elle tend à mettre en avant la modernité du peintre. Si certains thèmes comme le rayonnement peinent à convaincre, si la modernité n'est pas toujours là où l'on nous dit qu'elle se trouve, les oeuvres présentés valent le déplacement. Et les cartels sont loin d'être idiots. A voir, donc.
Enfin dans la catégorie à éviter : Pompéi au musée Maillol. Que vous ayez vu la ville ou non.
La vie quotidienne avant l'éruption, ça fait rêver. Eh bien, je vous préviens, c'est très lacunaire, les explications, pourtant indispensables quand il est question d'une civilisation mal connue par la majorité des visiteurs, sont inexistantes. Les cartels sont pires qu'au musée de Naples où l'on évolue pourtant dans le no man's land du cartel : les datations sont à la - très grande - louche, les lieux de découverte (nom de la maison ou quartier) ne sont jamais précisés, les matériaux, c'est variable... et tout à l'avenant.
L'ensemble propose un catalogue des éléments de la vie quotidienne sans que jamais ceux-ci ne soient rattachés à des gestes, des rites, des habitudes ou des exceptions. On défile simplement devant des objets, plus ou moins beaux, dont on ignore s'ils appartenaient à l'aristocrate ou à son esclave !
Bref, tellement incomplet que ça en devient source d'erreur pour le visiteur, le pire qu'il puisse lui arriver.