jeudi 13 novembre 2014

La Grèce des origines, entre rêve et archéologie

Pas mal les haches à toucher !
J'ai pas mal de retard sur mes billets d'expo, je vais tenter de le rattraper ce mois-ci. On commence avec une expo du Musée d'archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye. C'était mon immanquable de la rentrée ! C'est quand même hyper rare les expos d'archéo grecque, il ne fallait pas passer à côté... Enfin, ça, c'est ce que j'imaginais avant d'y aller. Après ma visite, je suis un peu moins enthousiaste.

Cette expo revient sur les débuts de la Grèce, la Grèce préhistorique des haches polies, la Grèce des héros homériques, la Grèce que découvrent les archéologues de la fin du XIXe siècle. L'expo débute avec les cycladica et les haches polies de l'âge de pierre puis s'intéresse à la Grèce de Troie et de Mycènes, villes homériques mises à jour par Schliemann, ainsi qu'à la Crète de Minos fouillée par Evans. La dernière section de l'expo est consacrée à la crétomanie


Aiguière de Marseille, -1575-1475

Ce voyage dans la Grèce préhistorique est intéressant mais sans surprise. Il se déroule de façon chronologique, en resituant les contextes de découverte et l'engouement pour cette période. Pour témoigner des types de trouvailles, quelques objets représentatifs ou des images de fouille. Mais malheureusement, assez peu. Ou trop peu à mon goût.
Et pour les trésors de Mycènes, conservés à Athènes, pas besoin de prêt : les fac-similé d'Emile Gillieron évoquent parfaitement les originaux. Objets de connaissance et de commerce, ils se diffusent en Europe et accompagnent la médiatisation de ces découvertes. Et c'est là que l'expo est intéressante, sur l'appropriation par le grand public de motifs égéens, sur la façon dont l'archéologie n'est pas restée du côté des experts uniquement ; les dernières salles proposent des costumes, des décors et des objets d'inspiration minoenne. Saviez-vous qu'un paquebot, l'Aramis, avait été conçu comme le palais de Cnossos (en plus art déco) ? Les photos et les esquisses sont dingues ! 

Gilliéron, trésor de Mycènes

Pourquoi suis-je finalement un peu déçue ? 
A mes yeux, cela manquait d'objets de fouilles, d'idoles et de cratères cycladiques par exemple. Et les contextes de fouilles sont assez vaguement évoqués. Je m'attendais à quelque chose de plus scientifique sur ces points. Idem pour le linéaire A et B qui ne sont mentionnés qu'en passant. 
De même, la section "inspirations" m'a paru très courte. On reste un peu sur sa faim... et c'est dommage ! 
Enfin, et juste pour le signaler, certains visiteurs peu attentifs imaginent que les fac-similé sont des originaux, notamment pour la vitrine des épées. Je ne sais en quelle police et en quelle taille il faut écrire les cartels et les panneaux pour qu'ils soient lus. Ce n'est pas du tout le musée qui est en cause sur ce point. Mais avec une telle confusion de la part du visiteur, comment comprendre le propos de l'expo et son intérêt ? 

L. Bakst, Décor pour Phèdre de G. d'Annunzio, 1923, BNF

4 commentaires:

  1. Je crois que je vais aller faire un tour à St Germain...

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  2. Eh oui on reste sur sa faim mais on en demande encore... et c'est l'essentiel ;-). Cela donnera envie à quelques uns de découvrir les collections des musées grecs!
    Le MAN n'est pas le Grand Palais: ni les mêmes moyens, ni la même surface d'exposition... sinon je suis certaine qu'il y aurait eu davantage d’œuvres... Et pour les contextes de fouilles, comme on suit l'histoire des découvertes, c'est normal qu'il ne soient pas très précis: pour la plupart des objets, on ne les connaît pas !

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    1. Heureusement que le MAN n'est pas le GP, sinon, on se demande même s'il y aurait eu des cartels (bouh, je suis mauvaise langue). Mais "Troade" reste quand même très vague comme lieu de trouvaille !

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