Je suis allée au musée d'Orsay et je n'ai pas vu les nus. Je me suis dit que mon expérience viennoise des hommes en tenue d'Adam m'avait suffi. Par contre, j'ai été attirée par les vives couleurs de l'affiche d'Allegro Barbaro.
Sandor Ziffer, Paysage d'hiver à la barrière, 1910 |
Dans chaque salle ou presque, Bela Bartok en fond sonore. L'idée ? Faire ressentir au visiteur l'ambiance créative des artistes hongrois du début du XXe siècle. Tout commence par des autoportraits, souvent très expressifs, à la touche et aux couleurs éclatantes. Dezso Czigany nous fige par son sérieux, son usage des couleurs et des contrastes. Puis l'on découvre l'attirance des jeunes artistes pour Paris où ils rencontrent notamment Matisse. De post-impressionnistes, ils basculent dans le fauvisme. Quelques nus peu académiques dans la salle voisine, pourquoi pas ? Puis, une salle sur le régionalisme. Là, c'est rigolo. On plonge dans le cliché et le folklore : habits traditionnels, vaisselle, mobilier, ont des faux airs de Russie tsariste. La salle suivante, qui m'a semblé la plus intéressante, montre les créations de ces jeunes peintres après leur apprentissage parisien, pétris d'influences et de créativité. Cela donne des œuvres plus "hongroises" en termes de sujets, dans un style fauve. J'y ai beaucoup aimé les oeuvres de Sandor Ziffer et de Imre Szobotka.
La fin de l'exposition parle un peu plus de Bartok, que l'on ne fait que croiser pour ainsi dire. Il joue ses compositions lors de l'exposition du groupe des huit (Róbert Berény, Dezső Czigány, Béla Czóbel, Károly Kernstok, Ödön Márffy, Dezső Orbán, Bertalan Pór et Lajos Tihanyi) et il devient source d'inspiration pour les mouvements politiques radicaux tel l'activisme. Là, on se confronte à quelques peintures de l'avant garde qui plonge dans le cubisme ou l'expressionnisme.
Pour conclure, l'expo m'a fait découvrir des peintres que j'ignorais tout à fait et je suis plutôt heureuse de quelques belles rencontres. Par contre, je n'ai pas eu l'impression de beaucoup rencontrer Bartok. Son nom m'a semblé plus un prétexte qu'autre chose et j'en suis un peu déçue. Dans le même ordre d'idée, je crois que j'avais nettement préféré Mahler.
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