lundi 26 février 2007
Un Guérin déprimé
Ah ! ce bruit affreux de la vie !
Et que dormir serait meilleur
Dans la terre où le caillou crie
Sous la bêche du fossoyeur !
Le soleil a toute ma haine ;
Je suis rassasié de voir
Sa lumière quotidienne
Se rire de mon désespoir.
Ah ! pouvoir donc enfin m'étendre
Dans le seul lit où l'on soit seul,
Et dans l'ombre attentive entendre
Les vers découdre mon linceul !
Et, quand en moi l'être qui pense
Sera dissous lui-même, alors,
Au coeur de l'éternel silence
N'être qu'un mort entre les morts !
Les autres
Les autres campe en trois parties l'histoire de la soirée d'anniversaire de Théo, 20 ans. Son frère Niels lui offre à cette occasion un jeu de société, Caractère. Il s'agit de poser des questions aux différents joueurs et de se débarasser ainsi de ses cartes. Réticents, amusés ou étonnés, les jeunes gens commencent à jouer. Ce groupe compte deux couples : Théo et Estelle, Claude et Fleur ; Niels et Marina (amie de Théo) participent aussi... et Moussia (la mère de Niels et Théo) par intermitence. Nina, la grand-mère et Luc, le père, sont aussi évoqués. Rapidement, le jeu dégénère, les tensions s'exacerbent, la colère monte, les incompréhensions et les mensonges se font jour tandis que des secrets sont révélés. Toute la subtilité de ce huis-clos tient dans la multiplicité des points de vue. Dans une première partie, ce sont les choses pensées par chacun des personnages qui sont racontées (le "je") ; dans la seconde, ce sont les paroles ("tu"), tel un dialogue de théâtre. La dernière partie ("il, elle") est contée par un narrateur omniscient qui dévoile enfin la totalité des allusions des précédents chapitres.
Ce livre est très prenant et contrairement à certains, je n'ai pas trouvé les trois parties redondantes. Elles se complètent. Les angles variés, les différentes paroles, aussi bien du point de vue de la narration que des personnages sont impressionnants et séduisants. Le seul bémol, des passages un peu pontifiants ou généralisants... mais un très bon moment, quoique trop court.
samedi 24 février 2007
Lettres à un jeune romancier
Neiges artificielles
lundi 19 février 2007
Journal d'un disparu et Le chateau de Barbe-Bleue
Une semaine à l'opéra est une belle semaine. Après les Contes d'Hoffmann, place à un genre très différent mais très plaisant aussi. Musicalement parlant, Janacek et Bartok m'ont tout à fait plu dans ces deux opéra. Les émotions passaient très fortement, l'angoisse, parfois, étreignait le spectateur de façon incroyable. Ces deux opéra très courts réunissent des couples aux voix savoureuses.
Journal d'un disparu raconte à la manière de poèmes l'amour d'un jeune homme pour une tzigane. Envouté et heureux, il choisit de la suivre lorsqu'elle le rend père.
Le chateau de Barbe-Bleue reprend le conte. Barbe-Bleue vient d'épouser une jeune femme. Celle-ci lui fait ouvrir les différentes portes de son chateau... la septième lui est fatale.
Seul reproche à cette magnifique soirée : la mise en scène du Journal d'un disparu où des corps nus rampent sur scène lorsque le désir étreint le narrateur. Un peu bizarre et surtout pas nécessaire. Par contre, la mise en scène du Bartok était fabuleuse. Les portes, les escaliers, les images projetées, les rideaux de mots... tout invitait au rêve et à l'angoisse.
Le Styx coule à l'envers
Ces douze récits sont très inégaux et surtout beaucoup trop fantastico-traumatisants à mon goût.
En voici quand même un aperçu :
Si vous vous posez des questions sur la mort et la resurrection, c'est Le Styx coule à l'envers qu'il vous faut lire tandis que les horreurs de l'enfer vous attendent dans Vanni Fucci est bien vivant et il vit en Enfer. Les sectes et prédicateurs y sont caricaturés et interviennent de façon plus sanglante dans Douce nuit, sainte nuit.
Passeport pour Vietnamland est un parc d'attractions détonnant sur la guerre du Vitnam alors que la guerre de Sécession reprend dans Les fosses d'Iverson.
Quels souvenirs gardez-vous de vos années d'écolier ? Photo de Classe, Le Conseiller, A la recherche de Kelly Dahl voient des rapports étranges se nouer entre élèves et enseignants.
A quoi pense-t-on pendant les Deux minutes quarante-cinq secondes d'une chute ?
L'avenir vous effraye, vous n'imaginez pourtant pas le pire... On parle pollution, changement climatique et destruction dans Mes Copsa Mica... Le cancer y est aussi évoqué et prend une place centrale (et terrifiante) dans Métastases tandis qu'une "maladie", un changement terrible stigmatise l'humanité dans Mémoires privés de la pandémie des stigmates de Hoffer.
Le livre des secrets de l'alcôve
dimanche 18 février 2007
Les contes d'Hoffmann
Mon opéra favori d'Offenbach ! Ivan, Marie et moi-même avons eu la joie et la chance d'assister à ce superbe spectacle. Bastille était plein à craquer pour écouter et admirer cette production.
L'histoire, en très gros, est celle du poète Hoffmann qui semble maudit en amour, poursuivi par son méchant génie Lindorf. Les voix étaient magnifiques (pas de problème de volume cette fois), la musique agréable et la mise en scène très épatante : à mesure des actes, nous voyions les coulisses, la scène, la fosse et le public d'un opéra... une belle mise en abyme ! Peut être quelques excès dans l'érotisme de certaines scènes.
Et le texte est drôle...! on s'en rend encore mieux compte que lorsqu'on se contente d'écouter un CD. Notons que le passage Kleinzach fut remarquablement exécuté !
Edit de septembre 2012 : En grosse fan, j'y suis retournée ! Pas les mêmes interprètes mais une mise en scène toujours aussi séduisante. De belles voix, notamment celle des rôles féminins. Et une interprétation pleine d'humour. J'avais oublié la scène d'Olympia, effectivement très orientée. Elle a fait rire tout le public, du jamais vu pour moi à Bastille ! Bref, Hoffmann et moi, c'est l'amour.
Les entremetteurs et autres nouvelles
Les entremetteurs : Tilney et Miss Grantham, adeptes des promenades manitales doivent se partager un banc. De discussions en rencontres, les entremetteurs tentent de faire épouser à l'autre Mrs Bixby pour lui et Mr Magraw pour elle, mais tout ne se déroule pas comme prévu...
Giboulées de mars : Comment une jeune fille romantique s'imagine bientôt publiée.
Sables mouvants : Renoncer à l'amour ou à ses convictions ?
L'art d'écrire un récit de guerre : un extrait suffit me semble-t-il "Vous étiez fachée à l'instant parce que je n'admirais pas votre récit ; et vous êtes, à présent, plus fachée encore parce que j'admire votre portrait. Etes-vous étonnée que la femme soit, pour nous autres romanciers, un sujet aussi inépuisable ?"
La guérison : Mr Keniston est un grand peintre... jusqu'à ce qu'il visite Paris !
La mission de Jane : Adopter un enfant renforce les couples mal assortis.
La descendance de l'homme : Quand un savant écrit un livre parodique lu comme une agréable vulgarisation...
Les réfugiés : Première Guerre Mondiale, dans le chaos des départs précipités vers l'Angleterre, deux personnes se méprennent sur leur situation.
dimanche 4 février 2007
Petite philosophie de l'amour
Encore un livre qui ne répond pas aux attentes de son lecteur. Ce bouquin décrit d'un ton docte, qui se veut parfois humoristique, les différentes phases d'une histoire d'amour, de la rencontre à la rupture. Les chapitres sont courts, subdivisés en petits paragraphes numérotés et agrémentés de schémas. Et l'esprit analytique gache tout le plaisir de cette frivole lecture. On m'annonçait des références littéraires, j'attendais donc des allusions à quelques classiques, des petits jeux et clins d'oeil entre l'auteur et son lecteur amusé. Je ne trouve que quelques mots de Platon sur le mythe de l'androgyne, du Bovarisme, du Freud et du Marx (!) alors comprenez ma déception : de grosses tartes à la crème et une analyse économique (libérale) de l'amour... Merci Monsieur, la prochaine fois, je m'abstiendrais !
Le Moyen Age
Un livre parfois savant, magnifique, à lire par bribes selon l'inspiration du moment (sauf quand vous savez qu'il est indispensable de l'avoir parcouru un certain nombre de fois avant vos examens bien sûr ;) )
Variations énigmatiques
Un prix Nobel de littérature, un peu cinglé, isolé en Norvège reçoit un humble journaliste. Ou plutot, reçoit son hôte à coup de fusil ! Ce premier contact passé, les deux hommes en viennent aux mots et cela devient vite aussi explosif et dangereux : de considérations sur le dernier écrit du génial misanthrope à la confrontation de deux visions opposées de l'amour, leur échange ne manque pas de ressort. Ajoutez à cela quelques révélations détonnantes... Cette oeuvre est une vraie bombe à retardement !
samedi 3 février 2007
A la croisée des mondes
Les royaumes du nord : ce tome est une quête. Dans un monde différent du notre mais pourtant proche, Pullman a créé un lieu où les théologiens mènent le monde, où les hommes ont des daemons (âme visible d'une personne, de forme animale). Lyra, orpheline, élevée dans un collège anglais, mène une vie de jeux jusqu'au jour où son ami Roger disparait, enlevé par les enfourneurs. Commence alors une expédition vers l'Artique. Lyra y rencontre des amis (ours et sorcières entre autres), y découvre des secrets sur le monde, l'Eglise et surtout, sur elle-même.
La tour des anges débute dans notre monde. Will tente d'échapper à ses poursuivants, tue un homme et se retrouve... ailleurs. Ce garçon recherche son père, il va rencontrer Lyra ! Dans un univers qui le dépasse, il se trouve investi d'une mission et d'un pouvoir qu'il ne comprend pas. Lyra et Will cheminent ensemble sans se douter qu'il portent le destin de l'humanité. L'enigme se noue un peu plus, des anges et des spectres entrent en scène, des ennemis réapparaissent...
Tandis que Le miroir d'ambre, mené à un rythme fou, fait voyager les enfants jusqu'au monde des morts et participer l'humanité à un combat contre Dieu lui-même !
Cette trilogie se lit très vite et très bien. Il manque à ma relecture l'effet d'émerveillement et de surprise devant l'imagination audacieuse de Pullman... Pourtant, l'ensemble reste prenant. Il pose des questions sur l'Eglise, Dieu, l'absolutisme. Une jolie histoire se noue et la mort n'est plus à redouter. Il y a de tout dans ce livre, des questions, des hypothèses et beaucoup de rêve !
Knock
Une pièce de Romains, drôle et ironique, sur les bienfaits de la science et les manipulations d'un médecin ! A lire pour passer un bon moment ; dans la veine du médecin malgré lui ! Certainement très bien à voir également, après tout, le théâtre est fait pour ça, même si je ne prends pas souvent le temps d'y aller moi-même.
La Perle
Un petit conte presque philosophique, triste...
Le challenge ABC
Uniquement des auteurs que je n’ai jamais lus. Des livres tirés de ma PAL mais aussi des étagères familiales et quelques exemplaires de la bibliothèque municipale. Et maintenant le plus dur : par qui commencer ? ;)
LU Asimov, Fondation
LU Berberova, Récits d'exil
LU Christensen, Le demi frère
LU Duby, Le moyen age
LU Etxebarria, Amour, Prozac et autres curiosités
LU Frain, Secrets de famille
LU Gracq, Le Rivage des Syrtes
LU Huston, Dolce Agonia
LU Irving, Le monde selon Garp
LU Janicot, Cet effrayant besoin de famille
LU Kipling, Kim
LU Littell, Les bienveillantes
LU Maalouf, Le Périple de Baldassare
LU Nodier, Contes
LU Osorio, Luz ou le Temps sauvage
LU Pill, Hell
LU Quint, Effroyables jardins
LU Romains, Knock
LU Steinbeck, La perle
LU Tunström, Le buveur de lune
LU Urfé, L'Astrée
LU Vallès, L'enfant
LU Wharton, Les Entremetteurs et autres nouvelles
LU Xi, La shampouineuse
LU Ying, Le livre des secrets de l'alcôve
LU Zeller, Neiges artificielles