Vous allez croire que je suis une obsédée de la prépa, que je mérite des années de psychanalyse pour m'en guérir. C'est peut être le cas. Mais je me passionne pour plein d'autres sujets, ce n'est pas parce qu'en l'espace d'une semaine je vous parle deux fois de prépa qu'il faut s'inquiéter. Ici, c'est le titre qui m'a interpellé et le nom de la collection 'les empêcheurs de penser en rond', sympathique, isn't it ?
Et puis j'ai fréquenté suffisamment d'X et passé un nombre important d'heures sur le plateau de Saclay pour éprouver une certaine curiosité à cet égard. Bon, je ne pense pas que cela me fait complétement comprendre mon X mais ça y contribue un peu.
L'auteur, Téodor Limann, nous propose un aperçu de ces années terribles, celles de la prépa et celles de l'école. Terrible d'être étiqueté X ? ça vous parait le rêve ? Pas si sûr.
Le roman/essai/biographie commence par quelques cours de vocabulaire car la prépa puis l'X, c'est d'abord une démarcation langagière. Et de sympathiques, mais oh combien inutiles, conseils parsèment le texte. 'Ne vous épuisez pas', 'faites du sport'... Mais quel préparationnaire arrive à décoller de sa table de travail ? Il en a toujours plus. Et résister à ce cercle est difficile (enfin moi, je ne pouvais pas). Après avoir pougné comme un dingue dans un lycée lyonnais, notre narrateur se présente aux oraux. Il visait l'X, comme tous les math-spé. Et il est admis. Mais avant l'eldorado, quelques obligations, école militaire oblige, comme les premiers mois d'exercices militaires intensifs. Et les joies du plateau ! le Bôb, les soirées du Styx, les intervenants d'une qualité incroyable (mais qui n'intéressent pas le quart de la promo), le GU, les X-ettes... Bref, tout un monde assez surréaliste de taupins qui redécouvrent la vie et testent tous les excès. Mais en restant dans le cadre 'grande école' et 'militaire' donc en essayant de pas trop faire tache non plus. Et l'intégration professionnelle, pas compliquée, mais pas toujours si satisfaisante...
Je retrouve dans ce livre des événements que j'ai vus, des comportements observés, des traits de très bons amis, passés par cette expérience. Je peux vous affirmer que malgré l'humilité de ce livre et de ces hommes, on se sent souvent toute petite. Surtout quand un malotru (qui redouble sa énième année de droit) vous toise et vous sort, l'air de rien : 'Tu fréquentes des X ? Mais, comment font-ils pour te supporter ? Tu n'as pas fait l'ENS que je sache ?!'
Bref, un essai intéressant pour qui souhaite avoir un aperçu de cette formation d'élite. Un livre humble et vrai.
Ce n'est pas très courant comme thème alors je note car je ne connais rien du tout à ce milieu !
RépondreSupprimercomme j'ai fait une prépa, je n'ai pas besoin qu'on m'explique ce que c'est... même si, certes, je n'ai pas fait des maths et encore moins l'X... ;o)
RépondreSupprimerVive la Prépa ! Moi c'est un système que je connais que par ouï-dire : les petites crasses entre khâgneux, les soirées révisions jusqu'au petit matin. Alors connaître l'envers du décor !
RépondreSupprimerMoi aussi j'en ai fréquenté, j'en fréquente meme encore aujourd'hui :) Pourtant ce n'est pas mon domaine lol :)
RépondreSupprimerL'ENS... c'est surfait! Les gens y sont comme tout le monde..(même s'il faut avouer que c'est des gens très intelligents)... c'est-à-dire pas toujours très intéressants ou franchement trop sympas. J'ai fait une prépa (littéraire) et je connais des normaliens. Alors avoir de la conversation est loin d'être une caractéristique systématique d'un normalien. Alors ton malotru tu peux lui rire au nez, non mais!
RépondreSupprimer*ce sont des gens... pardon pour la faute. J'ai honte!
RépondreSupprimerJ'ai aussi fait une jolie hypo puis khâgne et j'en garde des souvenirs assez désagréables. Et les normaliens que je connais ne sont pas forcément de bons amis. Mais j'avoue que quand on a pour meilleurs amis un groupe d'X, on a parfois besoin d'un peu de reconnaissance. Si eux ne me font pas sentir de décalage et que nous sommes au contraire très liés, de l'extérieur c'est interprété autrement.
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