C’est peut être l’une des nouvelles les plus inquiétantes et les plus malsaines de Zweig. Elle m’a fait une étrange impression, comme si j’avais côtoyé ce personnage, Crescenz. La demoiselle en question est une rustaude. Elle travaille toute la journée sans faire de pause, sans distraction, uniquement soucieuse de gagner de l’argent. Elle thésaurise. De serveuse campagnarde à domestique d’aristocrate, la laide et sans finesse Crescenz s’élève, gagne toujours plus d’argent. Elle n’a aucune curiosité et agit comme un robot.
Jusqu’au jour où un nouvel intérêt occupe son esprit. Suite à un mot gentil du baron, Crescenz s’entiche de lui. Elle tache de lui faciliter la vie en tous points et se fait sa complice lorsqu’il s’agit de tromper Madame. Elle en conçoit une détestation pour sa maitresse d’autant plus inquiétante qu’elle est opaque, lourde et sans discernement. Heureusement, Madame part soigner ses nerfs en cure. Crescenz devient alors Leporella, rebaptisée ainsi par son maitre et l’une de ses aventures, alors chanteuse dans Don Juan de Mozart. Bien entendu, la situation vire au vinaigre lorsque Madame est de retour…
Une noirceur et une stupidité à laquelle Zweig ne m’avait pas habituée. Il y a un peu de Czentovic du joueur d’échec là dedans…
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