Jean Teulé avait été une découverte de l'an dernier : son magasin des suicides m'avait bien plu. C'est avec joie que j'avais découvert le vote final pour cette biographie car j'ignorais tout à fait comment il pouvait traiter ce type de sujets. Et puis les poèmes de Villon ont un bon goût de Lagarde et Michard et de vieux françois, tout pour me plaire !
Cette biographie romancée est traitée de façon assez peu originale, de la naissance à la mort (apothéose ?) du poète. Peu de flashback, de sauts en avant, tout est très linéaire mais après tout, c'est encore le plus simple pour ne pas s'y perdre. François Villon survit. Son destin semble être de résister à toutes les condamnations, les coupe-gorges et tortures. Il faut dire que son temps, marqué par l'ombre du gibet, parle de mort, de cruauté et de crudité ; il y a du Rabelais pas loin mais sans Thélèmes et ses douceurs. Villon vit dans la boue, le sang et la puanteur. C'est un aventurier, un petit malin, un amuseur, un ivrogne, un épicurien, un pécheur, un traître, un voleur, un tueur. C'est un personnage qui malgré ses horreurs nous attache et nous traîne sur les chemins écoeurants où ses chausses le mènent. Il a des amis fidèles : Robin, Tabarie et Dimanche... il a des amis cruels, coquillards et autres voyous. Il aime, il brûle ce qu'il adore. Parisien avant tout, il conquiert les cours des princes par sa plume insolente, sa langue sans pareille, étonnante et vivante.
Prince, aux dames parisiennes
De bien parler donnez le prix ;
Quoi que l'on die d'Italiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.
Insérées dans le texte, quelques images marquantes mais surtout ses poèmes comme autant de naissances, de refrains, de chapitres dans sa vie palpitante. Une réussite !De bien parler donnez le prix ;
Quoi que l'on die d'Italiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.
Je aimé cette lecture (il y a qq mois) ... O Verlaine est pareil dégoût, répulsion, mais je l'ai moins aimé..;
RépondreSupprimerQuelle histoire, quelle magnifique plume, j'ai très envie de continuer avec cet auteur, même si pour une première approche, j'ai fait fort, car plus d'une fois j'aurais pû abandonner, mais le talent de Teulé, m’a captivée !! ;-)
RépondreSupprimerJe ne suis pas aussi enthousiaste que toi mais je ne regrette pas de l'avoir lu.
RépondreSupprimerQuant à moi je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage...
RépondreSupprimerJ'ai dévoré ce roman...un vrai bonheur mais je suis une fan du MA et après la lecture des "Rois maudits", du cycle de "Tristan de Castelreng" de Pierre Naudin, le côté sordide de cette époque m'était connu!
RépondreSupprimerLe personnage de Villon me fascine et, même s'il est clair que cette biographie est inventée quasiment en tous points, j'ai vraiment aimé lire ce roman. Ca fait un petit choc, par rapport au "magasin des suicides", quand même!
RépondreSupprimerOui, c'est assez déstabilisant au niveau cruauté mais est-ce si loin du magasin des suicides ?
RépondreSupprimerComme Joëlle tu fais donc parti des exceptions ;)
RépondreSupprimerJe ne pense pas que ce soit si loin du Magasin des suicides! Même tonalité, même côté décalé au niveau de la narration et même sensation de déstabilisation à la fin du roman... J'ai beaucoup aimé aussi et je trouve ta critique très proche de ce que je ressens!
RépondreSupprimerUne horreur pure, mâtinée d'humour noire. MAis une lecture forte. ça oui!
RépondreSupprimerOui, cela fait réagir !
RépondreSupprimerToi aussi, tu as aimé ! Je commençais à me trouver un peu isolée car on n'est pas nombreuses :)
RépondreSupprimerVoilà un livre qui est depuis bien trop longtemps dans ma PAL, il va falloir que je le fasse remonter un peu dans la pile...
RépondreSupprimerMerci de ton passage sur mon blog, c'est un plaisir de découvrir le tien et par la même occassion de découvrir de nouveaux auteurs...