Bruno Schulz m'avait été recommandé pour ce titre. Par qui ? Je n'en ai aucune idée. Mais je remercie cette personne car cette lecture fut une belle découverte !
Cet ami de Gombrowicz écrit ici un ensemble de nouvelles étranges, presque les chapitres d'un petit roman s'il y avait eu une intrigue commune. Ces historiettes (d'inspiration autobiographique nous dit l'introduction) se déroulent toutes dans une petite ville sans histoire, au sein de la famille du narrateur. Deux figures s'en détachent : le père, visiblement fou, et Adèle, la bonne. Les enfants et la mère, bien que présents, restent infiniment moins visibles que nos deux personnages, en lutte incessante.
Que trouve-t-on dans cette petite ville à la frontière de la Pologne et de l'Ukraine ? Des boutiques justement. Des boutiques aux objets communs ou mystérieux, des boutiques aux étranges mannequins, des boutiques où les tailleurs vous proposent d'étranges images...
Des personnages sont aussi représentatifs : l'oncle qui vit dans des draps semblables à une pâte qui l'emprisonne. Le père obsédé par les oiseaux, les cafards, effrayé par le vol. Les maisons, labyrinthiques. Le climat, incertain, violent.
Le ton ? Il est clairement lyrique. Il faut s'y faire au début, c'est un peu déstabilisant comme plume. Et la façon de faire basculer le réel dans l'onirique est tout aussi inattendue.
Cependant, je recommande ce livre, dans la lignée d'un Kafka pour certaines images certes, mais la plume et les fantasmes digne d'un surréaliste, des relents d'un fantastique XIXe mais sans frayeur, qui plonge vers un absurde plus moderne, très XXe pour le coup.
Étonnant !
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