jeudi 17 avril 2014

Saint Philippe Neri, un ludion mystique

Merci aux éditions Dialogues pour l'envoi de ce livre de Philippe Le Guillou sur un saint réputé pour sa bonne humeur et son humour. J'aime les histoires de saints ou de martyrs et j'ai la Légende dorée dans ma bibliothèque, j'étais donc heureuse de mieux découvrir la vie de Philippe Néri. Pour moi, c'était un de ces saints de la Contre-Réforme, figuré tout de noir vêtu, simple et austère. Ce qui collait assez mal avec cette joie de vivre qu'on lui associe ! 

Rome Saint Jean de Latran
Pour Philippe Le Guillou, ce saint est avant tout son saint patron. C'est aussi le fondateur de la congrégation de l'Oratoire, qui a une importance personnelle pour l'auteur. Voilà pourquoi il se propose de suivre le cheminement de cet homme. 

Né à Florence au début du XVIe siècle, Philippe Néri n'ira jamais plus loin que Rome. Marqué par la figure de Savonarole et par le sac de Rome en 1527, il vit une époque troublée par les premiers feux de la Réforme. Refusant un avenir tout tracé de marchand ou de professeur, il vit en ermite et en vagabond. Se contentant de peu, il prie et aide les pauvres et les malades. Il est embrasé par le Saint-Esprit lors de la Pentecôte 1544 tandis qu'il priait dans les catacombes. Il commence alors à prêcher. C'est un prêche de la liberté et de la bonté qu'il diffuse, en posant les questions justes et en maniant sa célèbre ironie. Avant même d'être consacré prêtre, il rassemble. Son cercle, de plus en plus large, aime à prier et chanter ensemble ainsi qu'à discuter des textes bibliques. Celui-ci devient juridiquement un ordre de prêtres et de clercs séculiers en 1575.

A travers la plume de P. Le Guillou se dessine le portrait d'un saint humble et chaleureux, un homme qui suit son chemin avec bonheur et convertit sur son passage. Il n’apparaît pas comme un mystique (malgré l'épisode de la Pentecôte) mais comme un homme de son temps, qui agit sur l'ici et le maintenant. Le style précis et élégant (qui sème quelque mots rares tels camail (qui prend un "s" au pluriel, une belle exception de la langue française) ou mellifluent) rend ce court ouvrage très plaisant à découvrir. Je regrette toutefois qu'il n'y ait pas plus d'extraits des prêches de Philippe Néri : c'est un point qui reste assez vague pour moi. Il faut dire que le saint ne semble pas avoir beaucoup écrit... Mais peut-être trouve-t-on plus sur le contenu de ses discours chez ses contemporains ?

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