C'était le dernier pavé de l'été que je n'avais pas encore pris le temps de commenter. Bien sûr, tout le monde a parlé de ce bouquin l'an dernier, un bon nombre de foyers ont acheté ce livre mais qui l'a réellement lu ?
Le premier chapitre, Toccata, donne envie de poursuivre, il explique la démarche d'un homme agé qui souhaite raconter ses mémoires. Attention, dans les chapitres suivants, cela se corse. Le jeune Maximilien Aue est un SS, il tue les juifs parce que c'est un ordre. Il part du présupposé qu'il n'existait pas d'autre choix pour un Allemand. Les descriptions sont ignobles, le lecteur lit avec horreur et dégout les actes de ces hommes. Mais Maximilen Aue n'est pas un monstre sadique, ses crimes lui pèsent et le torturent. Il trouve alors refuge dans les livres, la philosophie et la musique. Ce SS n'est pas longtemps un de ceux qui tuent mais de ceux qui font des rapports. Et les rapports, sur tout et n'importe quoi, ces études sur du vide, foisonnent dans ce livre. Vacuité des mots, vacuité des dialogues. Pour tout dire Allemande I et II est pénible, il faut se battre pour continuer la lecture, il faut intégrer les multiples grades de l'armée, il faut accepter d'être voyeur. Tout dérange. La suite, habitude ou réel changement, qui montre Aue à Stalingrad, à Berlin jusqu'à la chute de la ville est plus lisible. Le ton adopté est souvent froid et se veut détaché mais Aue n'échappe pas aux cauchemars, qui confinent parfois à la folie. Outre ces mémoires de SS, sujet sur lequel on a tant insisté, apparait un Oreste. Il faut, pour ceux qui ne connaissent pas ou mal Eschyle, relire l'Orestie. Eschyle est le guide de ces relations familiales imaginées par Littell qui reprend précisemment les figures de style du dramaturge. On trouve un père absent, remplacé par un autre homme, l'amant de sa mère. Une soeur avec qui les relations sont incestueuses. Un meurtre... Et puis, il y a Platon qui guide l'homosexualité de Aue. C'est difficile de le voir jouer avec les concepts et les grands mots de la philosophie avec érudition, de le savoir si intelligent et si SS... Lecture douloureuse, j'ai failli le lacher en route mais j'ai persévéré. Je ne le conseille pas à qui hésite, il faut avoir envie de le lire parce que les 200 premières pages sont à vaincre pour gouter les suivantes.
Quant au titre, encore un coup d'Eschyle ! Les Euménides, dernier volet de l'Orestie sont ces fameuses bienveillantes, ces déesses noires qui poursuivent les patricides.
Le premier chapitre, Toccata, donne envie de poursuivre, il explique la démarche d'un homme agé qui souhaite raconter ses mémoires. Attention, dans les chapitres suivants, cela se corse. Le jeune Maximilien Aue est un SS, il tue les juifs parce que c'est un ordre. Il part du présupposé qu'il n'existait pas d'autre choix pour un Allemand. Les descriptions sont ignobles, le lecteur lit avec horreur et dégout les actes de ces hommes. Mais Maximilen Aue n'est pas un monstre sadique, ses crimes lui pèsent et le torturent. Il trouve alors refuge dans les livres, la philosophie et la musique. Ce SS n'est pas longtemps un de ceux qui tuent mais de ceux qui font des rapports. Et les rapports, sur tout et n'importe quoi, ces études sur du vide, foisonnent dans ce livre. Vacuité des mots, vacuité des dialogues. Pour tout dire Allemande I et II est pénible, il faut se battre pour continuer la lecture, il faut intégrer les multiples grades de l'armée, il faut accepter d'être voyeur. Tout dérange. La suite, habitude ou réel changement, qui montre Aue à Stalingrad, à Berlin jusqu'à la chute de la ville est plus lisible. Le ton adopté est souvent froid et se veut détaché mais Aue n'échappe pas aux cauchemars, qui confinent parfois à la folie. Outre ces mémoires de SS, sujet sur lequel on a tant insisté, apparait un Oreste. Il faut, pour ceux qui ne connaissent pas ou mal Eschyle, relire l'Orestie. Eschyle est le guide de ces relations familiales imaginées par Littell qui reprend précisemment les figures de style du dramaturge. On trouve un père absent, remplacé par un autre homme, l'amant de sa mère. Une soeur avec qui les relations sont incestueuses. Un meurtre... Et puis, il y a Platon qui guide l'homosexualité de Aue. C'est difficile de le voir jouer avec les concepts et les grands mots de la philosophie avec érudition, de le savoir si intelligent et si SS... Lecture douloureuse, j'ai failli le lacher en route mais j'ai persévéré. Je ne le conseille pas à qui hésite, il faut avoir envie de le lire parce que les 200 premières pages sont à vaincre pour gouter les suivantes.
Quant au titre, encore un coup d'Eschyle ! Les Euménides, dernier volet de l'Orestie sont ces fameuses bienveillantes, ces déesses noires qui poursuivent les patricides.
Je n'ai jamais eu envie et je vais suivre ton sage conseil de ne pas se forcer !!
RépondreSupprimerCa ne me semble en effet pas évident du tout comme lecture. Et puis Eschyle chez les SS, je m'y perd un peu dans ce résumé qui débute chez les nazis et termine en relation homosexuel avec Platon.
RépondreSupprimerFlorinette: idem, il ne faut pas se forcer ;)
Mince, je suis pas claire ?
RépondreSupprimerFranchement, il faut parfois renoncer à certains livres, tous les primés ne sont pas forcément indispensables à lire.
Moi je trouve ton résumé fort intéressant, et il va donc me permettre de me passer de cette lecture, du moins pour l'instant.
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