dimanche 2 septembre 2007

Récits de l'exil

Je n'avais jamais lu Nina Berberova. Voilà une lacune en partie réparée. Encore une fois, vive le challenge qui me fait découvrir des plaisirs insoupçonnés dans ma Pal. Le ton de Berberova est doux, son style agréable. Il ne se passe pas grand chose dans ses nouvelles et ses personnages principaux sont des anti-héros, pourtant on se laisse gagner par cette écriture tout en demi teintes, en ellipses, en non-dit. L'ensemble est assez pessimiste voire cynique mais la morsure des mots est toujours moindre que celle du froid !
L'accompagnatrice est la première nouvelle. Il s'agit du journal d'une jeune fille, fascinée par la chanteuse qu'elle accompagne au piano. En son coeur, se partagent l'envie et l'adoration, la soif de détruire et celle d'idolatrer. L'histoire d'une ombre.
Roquenval est un petit manoir français où le jeune Boris est invité par un camarade de classe. Il y rencontre la comtesse, la jolie Kira, l'oncle aventurier... une galerie de personnages qui quittent le chateau.
Le laquais et la putain est certainement l'histoire la plus sordide du recueil. Décadence d'une femme russe à Paris, ses subterfuges pour rencontrer un protecteur, ses inquiétudes de femme vieillissante, la laideur des hommes...
Astachev à Paris est l'histoire d'un jeune opportuniste. Agent d'assurance, il débite des sornettes sur la mort, se croit philosophe et cultivé alors qu'il exploite l'horreur de la finitude. Il profite de la douceur de sa mère et des largesses de sa belle-mère. Il séduit une jeune fille... pour le plaisir.
Quant à la resurrection de Mozart, il s'agit de quelques jours du printemps 1939, de l'insouciance à la débacle.

2 commentaires:

  1. Et bien, je dois être la dernière à ne pas avoir lu cette auteure !

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  2. Oh non, je ne crois pas ;) Mais ne te refuse pas ce plaisir plus longtemps

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