mardi 2 septembre 2008

Sur ma mère

Un roman d’un écrivain qui m’est cher, Tahar ben Jelloun, sur un sujet difficile : la maladie et la mort de sa mère.

Lalla Fatma est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle oscille entre délires et lucidité. Son fils invente à partir des bribes saisies au vol le passé de sa mère, son histoire. Une maman qui redevient petite fille, qui discute avec les morts, qui confond ses enfants avec ses frères et sœurs ou ses parents. Reviennent en force les moments importants : les trois mariages, les naissances, les journées à préparer les grands repas, les moments d’intimité entre femmes, les déménagements, les rebondissements politiques… Derrière les mots de l’enfant, on devine une mère affaiblie, qui perd sa dignité. Auprès d’elle, Keltoum, qui la soigne, lui tient compagnie, lui parle et l’agace. Une femme qui profite de la situation mais tient sa promesse, reste fidèle à son amie malade.


L’auteur jongle entre passé et présent, entre souvenirs et événements quotidiens, entre coups de fil et visites. Récit touchant, témoignage d’amour d’un fils à sa mère, essai de reconstitution d’une vie qu’il a mal connue, entre Fès et Tanger. Ici, un peu de Maroc dans la vie quotidienne mais moins d'exotisme que dans d’autres romans car cette situation est, hélas, assez universelle.

8 commentaires:

  1. Je n'ai lu qu'un livre de cet auteur (Partir). J'avais trouvé à son bouquin une athmosphère à la Almodovar. Des paillettes pour cacher les misères humaines.
    J'en lirai d'autres avec plaisir et curiosité.
    Pourquoi pas celui là, donc.

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  2. Ce n'est pas un sujet pour moi, je pense... c'est tout à fait le genre de chose qui risque de beaucoup trop me déstabiliser. C'est un sujet auquel je n'aime pas penser!! Mais j'ai deux Tahar Ben Jelloun chez moi avec lesquels je pourrai compenser!

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  3. Vanillabricot : la comparaison avec Almodovar me plait beaucoup. S'il fallait conseiller des titres, je dirais La nuit de l'erreur et l'enfant de sable...
    Karine : quels sont-ils ? Effectivement, le sujet n'est pas drôle, d'autres de ses romans sont plus légers :)

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  4. de T.B.J. j'ai lu "la nuit sacrée" (Goncourt 1987) et le très dispensable "éloge de l'amitié" (private joke superficielle).

    Le thème de celui-ci me fait penser à "je ne suis pas sortie de ma nuit" d'Annie Ernaux que je n'ai pas pu finir tellement je trouvais ça dur et angoissant comme sujet...

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  5. Cécile, je trouve que le sujet n'est pas traité de façon trop angoissante.

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  6. J'adore Tahar Ben Jelloun. J'ai lu ce livre il y a quelques mois. Traité avec pudeur, ce livre nous touche au plus profond...

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  7. Mon homme vient de le lire. Par contre, l'univers de TBJ ne me convient pas.

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  8. Anjélica, les gouts et les couleurs, tu sais...
    Lune de pluie, c'est vrai, il y a une grande pudeur dans ce récit.

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