Il est des classiques que l'on commence, que l'on dévore puis que l'on laisse de côté avant de les reprendre, de façon plus ou moins suivie. Pour moi, Don Quichotte a été une lecture à épisodes, comme le livre lui-même d'ailleurs.
Je vous conte quelques mots pour vous remettre en tête de l'histoire de Cervantès :
Alonso Quichano, amoureux de livres de chevalerie errante, se prend pour un des héros de ses livres. Il part alors avec Sancho Pança en quête d'aventures.
Les aventures en questions sont presque innombrables. Il est question d'amour, d’enlèvement, d'armées, de chrétiens, de maures, de déguisements... Les personnages que croisent les deux compères viennent distraire le lecteur comme autant de petites nouvelles ou contes enserrés dans le récit. Et ces rencontres peuvent avoir plusieurs facettes selon qu'elles sont racontées par l'auteur ou perçues par Don Quichotte, obsédé par les sorts et les magiciens.
Je ne suis pas une spécialiste du livre, c'était ma première lecture in extenso. Je me sens un peu désemparée pour en causer.
Allons-y à bâtons rompus !
J'ai été étonnée par les faits suivants :
- Les épisodes que l'on connait le plus (Dulcinée, les moulins à vents etc) apparaissent dès les premiers chapitres. Soit tout le monde arrête après le premier livre, soit on estime la suite inintéressante.
- L'auteur intervient régulièrement, commente, critique, s'amuse, se cache sous des noms d'emprunts. Bref, c'est moderne !
- On se croirait dans un roman d'aventures à tiroirs façon Gil Blas de Santillane.
- La langue est drôle, jouant sur les mots, sur les répétitions... et sur les proverbes pour Sancho Pança. C'est plein d'humour !
- C'est moral, mais pas toujours...
- Les descriptions de la folie de Don Quichotte que l'on prend pour de la mythomanie avant de comprendre que c'est la "Mania" dans toute sa splendeur.
- L'évolution des personnages, notamment de Sancho Pança, qui mûrit.
- La puissance imaginative et le terre-à-terre des situations : ce qu'elles sont, ce qu'elles semblent être et comment elles ont abouti à ces extrémités.
- L'attachement que l'on éprouve envers les personnages, même secondaires.
- Sancho devient vraiment gouverneur d'une île
- La folie du chevalier à la triste figure est chronique !
... Et plein d'autres détails attachants, charmants, surprenants, parodiques, ironiques, historiques, ...
Un roman très riche, qui demande du temps, qui nécessite parfois qu'on l'abandonne un peu pour mieux le retrouver !