En fait, j'aurais peut-être mieux fait de finir Marguerite de Navarre pour la réunion spéciale galipettes... Non, je plaisante, la sœur de François Ie est une femme sérieuse. Par contre, les récits qu'elle conte sont parfois grivois.
Au retour d'une cure dans les Pyrénées, plusieurs petits groupes se retrouvent bloqués par une crue soudaine. Ils choisissent de se réfugier dans une abbaye voisine le temps que les moyens de reconstruire un pont soient mis en œuvre. Pour se distraire, nobles dames et gentilshommes se réunissent dans une verte prairie où ils racontent des histoires à tour de rôle entre la grand messe et les vêpres. Les moines, intrigués, viennent les écouter sans intervenir. Sur sept jours, à raison de dix nouvelles par jour, les compagnons parlent d'amour, de religion, de mensonges... Et entre chaque récit, chacun y va de son commentaire. Le dernier à avoir argumenté prend souvent la parole pour narrer l'histoire suivante. Tous les caractères sont évoqués, tous les âges sont mis en scène. Le thème récurrent : les rapports des hommes et des femmes. Les tromperies les plus incroyables, les passions les plus folles, la vertu la plus pure sont décrites. Et j'avoue que certaines nouvelles, particulièrement celles qui visent les franciscains, m'ont bien fait rire. La seule difficulté, la langue, à laquelle il faut s'habituer. Un petit aperçu pour la route :
"là où ils feirent semblant d'aller abattre des amendes(1) à un coing du preau, mais ce fut pour abattre prunes(2). Aussi, Jacques, au lieu de bailler la cotte verte(3) à s'amye, lui bailla la cotte rouge(4)."
Un ensemble assez touffu, dont je retiens quelques nouvelles sans toujours savoir si certaines ne se sont pas mêlées dans mon esprit car beaucoup se ressemblent. Mais un très grand plaisir de lecture.
notes de mon édition :
(1) faire tomber des amandes pour les ramasser
(2) au sens libre : faire l'amour (c'est sympa comme expression, non ?)
(3) jeter une fille dans l'herbe et folâtrer avec elle
(4) lui ravit sa virginité
Au retour d'une cure dans les Pyrénées, plusieurs petits groupes se retrouvent bloqués par une crue soudaine. Ils choisissent de se réfugier dans une abbaye voisine le temps que les moyens de reconstruire un pont soient mis en œuvre. Pour se distraire, nobles dames et gentilshommes se réunissent dans une verte prairie où ils racontent des histoires à tour de rôle entre la grand messe et les vêpres. Les moines, intrigués, viennent les écouter sans intervenir. Sur sept jours, à raison de dix nouvelles par jour, les compagnons parlent d'amour, de religion, de mensonges... Et entre chaque récit, chacun y va de son commentaire. Le dernier à avoir argumenté prend souvent la parole pour narrer l'histoire suivante. Tous les caractères sont évoqués, tous les âges sont mis en scène. Le thème récurrent : les rapports des hommes et des femmes. Les tromperies les plus incroyables, les passions les plus folles, la vertu la plus pure sont décrites. Et j'avoue que certaines nouvelles, particulièrement celles qui visent les franciscains, m'ont bien fait rire. La seule difficulté, la langue, à laquelle il faut s'habituer. Un petit aperçu pour la route :
"là où ils feirent semblant d'aller abattre des amendes(1) à un coing du preau, mais ce fut pour abattre prunes(2). Aussi, Jacques, au lieu de bailler la cotte verte(3) à s'amye, lui bailla la cotte rouge(4)."
Un ensemble assez touffu, dont je retiens quelques nouvelles sans toujours savoir si certaines ne se sont pas mêlées dans mon esprit car beaucoup se ressemblent. Mais un très grand plaisir de lecture.
notes de mon édition :
(1) faire tomber des amandes pour les ramasser
(2) au sens libre : faire l'amour (c'est sympa comme expression, non ?)
(3) jeter une fille dans l'herbe et folâtrer avec elle
(4) lui ravit sa virginité
Je veux le lire depuis des années, mais par fainéantise je repousse à chaque fois sa lecture... Il va vraiment falloir que je m'y plonge!
RépondreSupprimerOui, c'est un beau voyage dans le temps...
RépondreSupprimerDans ma PAL depuis la prépa! C'est dire si je suis à la bourre! ;-))
RépondreSupprimerQuelle élégance dans le verbe ! :-)
RépondreSupprimerIl n'existe pas de traduction plus moderne ? Tu as dû drôlement souffrir, je n'aurais jamais pu tenir. Tout à fait le genre de classique auquel j'ai échappé pendant mes études, et qui ne me manque pas; pourtant, en lisant ton billet, je me dis que j'ai peut-être raté quelque chose... On verra dans quelques années !
Une de mes lectures obligatoires universitaires! J'en garde un bon souvenir. J'ai beaucoup ri!
RépondreSupprimerChiffonnette : Il était sur ma LAL depuis la prépa également :) Mais il n'a guère pris la poussière sur ma PAL.
RépondreSupprimerErzébeth : Tu peux essayer... ça se lit relativement bien, quelques pages suffisent pour oublier qu'on est devant du vieux françois :) Et puis, c'est amusant !Au pire, tu lis quelques nouvelles par ci par là, ça n'a pas besoin de se lire d'un seul trait.
Romanza : J'ai rarement découvert ce type de littérature à l'université, hélas. Mes profs préféraient le XXe... ou des classiques à la Rabelais que la moitié de la classe connaissait déjà, snif.
Pfff, mes neurones ne sont pas en état pour décrypter ce genre de livre en ce moment ... à croire que l'été me ramollit le cerveau ;)
RépondreSupprimerC'est sur, dès que Loutarwen le fait entrer dans le cercle très fermé de nos étagères, je le lis! Surtout après avoir lu ton commentaire
RépondreSupprimerJoelle : à la rentrée alors ;)
RépondreSupprimerSoïwatter : N'hésite pas un instant !
Coucou !
RépondreSupprimerAh, un peu de littérature joyeuse :) Euh, oui, pardon, je viens de lire le commentaire sur le livre de la femme dont l'amant est mort. J'enchaine avec les camps de concentrations... Ouf, sourions un peu !
Par contre, je ne sais pas si je saurais comprendre tous les doubles sens du vieux français, heureusement qui tu expliques !