samedi 26 juillet 2008

Un artiste du monde flottant


Masuji Ono est un vieil homme. Il a perdu un fils à la guerre. Il a perdu sa femme. Il lui reste ses filles et ses peintures. La cadette est mariée, elle a un fils. L'aînée devrait être mariée.

Ono nous laisse percevoir son existence avec un ton un peu froid, détaché et critique. Une certaine lenteur également, assez propre à son âge. Il s'interroge sur un monde qu'il voit changer très vite, sur le vieil empire japonais, sur l'omniprésence américaine (son petit-fils joue au cow-boy). Dans cette narration, les paysages sont beaux, doux, le regard est un peu nostalgique, porté par une plume nuageuse, pas toujours précise mais assez paisible. Outre l'ambiance, le style est plaisant.

Quant à l'intrigue, elle ne se révèle que par petites touches. Ono a été peintre pendant la guerre. Il semble avoir eu une certaine influence. Il ne parvient pas à marier son aînée. Qu'a-t-il fait qui le met ainsi à l'écart ?

Un doux roman de Kazuo Ishiguro qui manque un peu de peintures... J'attendais des estampes, mais je n'en ai guère vues. Le monde flottant évoque pour moi ces geishas feignant l'ivresse pour faire boire leur compagnon, jouant de la musique ou chantonnant devant un beau japonais... Le monde flottant est quasi absent ici... hélas.

6 commentaires:

  1. Je n'ai pas du tout aimé: Auprès de moi toujours
    Et un autre de cet auteur ne me tente pas du tout, en tout cas pas celui que tu décris là ;-)

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  2. Auprès de moi pour toujours me tente beaucoup par contre !

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  3. Contrairement à Fleur, j'avais beaucoup aimé "Auprès de moi toujours" et retrouverais volontiers l'univers de cet auteur.
    Bon dimanche.

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  4. "Auprès de moi toujours" est une merveille, n'écoute pas ce que dit Fleur ;o)
    Je ne connais pas celui-ci, je n'ai pas encore lu les romans d'Ishiguro se passant au Japon. Sûrement plus tard.

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  5. "Auprès de moi toujours" est un grand roman, tout à fait d'accord avec anne et lilly ; il m'a poussée à découvrir les autres romans d'Ishiguro et je suis en train de finir celui-ci. C'est vrai que le monde flottant annoncé et la peinture n'apparaissent vraiment que dans la troisième partie et encore de façon assez peu évocatrice ; mais il y a toujours le charme des analyses du narrateur, la révélation progressive du passé, les évocations si vivantes de son petit-fils...

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  6. Salut à toi! J'ai lu avec attention ta chronique que je trouve très intéressante! =)
    Si cela t'intéresse je viens de publier la mienne ici :
    http://lenlivree.blogspot.com/2011/10/un-artiste-du-monde-flottant-de-kazuo.html

    Je trouve ça intéressant de comparer les avis!

    Bonne continuation :p

    Affectueusement,
    Joyce de l'Enlivrée

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