mardi 14 octobre 2008

La femme qui lisait trop


Cet ouvrage de Bahiyyih Nakhjavani fut un véritable plaisir. Je l'ai commencé après On s'y fera et je vous rassure : il m'a beaucoup plus plu !
L'action se déroule en Perse, au milieu du XIXe. Le shah vient de mourir, assassiné, et est tombé sur une laveuse de cadavres. Double malheur et déshonneur. Cet épisode est à la fois le début et la fin du roman qui se découpe en quatre parties.
La première alterne des moments de la vie de la mère du shah avec les attentats que celui-ci a connu. On découvre alors la cour et son harem complètement gangrené par le luxe, la mollesse et les stratégies politiques autour d'un shah capricieux et influençable.
La deuxième partie tourne autour de la femme du maire et d'une prisonnière, la poétesse de Quazvin dont il sera question tout au long du roman. Ici aussi, cette dame cherche à gagner les honneurs les plus hauts, brigue un mariage princier... et se méfie des manigances du harem. Font échos les révoltes du peuple affamé et le désintérêt du shah pour ces famines.
La troisième partie est centrée sur la soeur du shah, une femme qui n'est qu'un objet politique, mariée successivement aux favoris du prince. Sa détresse devant la disgrâce, sa résistance aux épreuves, son intelligence, sa douceur avec sa mère, pourtant impitoyable, en font un personnage attachant. En parallèle, on découvre mieux un personnage secondaire, la femme de l'ambassadeur britannique, cloîtrée dans ce pays.
Enfin, la dernière partie est dévolue à l'histoire de la poétesse de Quazvin, cette femme qui lit, qui écrit, qui quitte son mari, une femme qui ôte son voile en public, bref, un personnage sulfureux que chacun a côtoyé dans ce récit... et dont on sait dès le début qu'elle finit mal.
Une série de beaux portraits de femmes, un roman historique très renseigné (qui comporte une "chronologie de cadavres" et une bibliographie) porté par un style enthousiasmant. Un bon moment de lecture.

6 commentaires:

  1. Hé, ça me tente vraiment bien, ça ! L'époque, l'histoire, le titre... ah oui, tentant ! Ce n'est pas écrit dans un style trop compliqué ?

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  2. Non, le style est très simple, sans fioritures, un délice ! Plonge ma belle :)

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  3. Tiens tiens un titre inconnu je le note !! J'aime beaucoup les portraits de femmes...

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  4. Je l'ai lu cet été (et je n'ai pas fait de billet sur mon blog) : j'ai trouvé que le roman ne parlait pas assez de la poétesse et j'ai été un peu déçue dans la mesure où la quatrième de couverture la mettait en avant et parce qu'elle a joué un rôle important dans l'histoire de son pays avec la foi bahaie. Le roman est certes intéressant (la vie des personnages, les évènements de l'époque : tout est bien écrit, retranscrit) mais j'aurais voulu avoir plus de faits sur la vie de la poétesse.

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  5. Il fait très envie ce romna! Ca complétera On s'y fera tiens!

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  6. Bonne lecture Nina et miss chiff' :)
    Naina : moi j'ai aimé qu'il s'agisse d'un portrait en creux mais je comprends que cela ne t'ai pas plu.

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