vendredi 16 septembre 2011

Mots de tête


Contrairement à Ahmed qui annonce « A force de lire, j’ai les mots de tête », j’aurais bien passé plus de temps avec Dominique Resch. Car plus je le lisais, plus j’appréciais son humour, son écriture fluide et dynamique, rythmée de phrases percutantes. Et son environnement.

Pourtant, ce n’était pas gagné.

Professeur à Marseille, dans des quartiers pas très faciles, notre narrateur montre là une extraordinaire passion pour son métier et ses élèves. Au fil de l’année scolaire, de septembre à juin, avec des effectifs plutôt faibles en ces mois extrêmes ou une classe bien remplie entre deux, nous suivons le professeur. Nous rencontrons ses élèves : Tonio, plutôt bavard, qui découvre les compléments circonstanciels et possède un portable dernière génération, Jérémy, qui se promène armé, Loïc, qui pense beaucoup mais parle peu. Et les autres, présents par petites touches, phrases, attitudes. Le tout, empreint de bienveillance à l’égard de ces jeunes, d’humour sympa, de sourires.

Le corps enseignant est également présent via quelques noms, Emilie, petit bout de femme qui sait se faire respecter, Francis, surveillant costaud mais pas trop, Marc, prof pas toujours dans les clous mais bon dans ce qu’il fait, un inspecteur plus ou moins finaud… Et des profs pas sympas, ceux qui brisent des élans, déclenchent des détestations pérennes. Tout ce petit monde défile dans nos chapitres, qui déroulent les mois et alternent les thèmes.

Je ne sais pas si être prof ça ressemble à ce livre. Je m’en fiche. Je connais par les enseignantes que je fréquente les expériences des unes et des autres, les facilités de l’enseignement dans un collège catho du 3e mais aussi son ennui, les difficultés d’une ZEP, les bonnes surprises d’un cours, l’impossibilité de mener à bout un autre. Après tout, ce qui m’a plu ici, c’est cette joie de vivre et d’enseigner, cette façon d’avoir, en toutes circonstances, du toupet, de l’humour et des ressources. Evidemment ce n’est pas drôle tous les jours mais ce que nous signifie Dominique Resch, c’est une vocation assumée et adorée. Car être archetier finalement, ça doit sembler bien monotone !

Merci à Chroniques de la rentrée littéraire pour ce roman.

2 commentaires:

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