Il y avait déjà le titre. Puis l'image de la couverture. Enfin la quatrième avec cette évocation de "Dieu se tait". Il ne m'en fallait pas plus pour acquérir ce livre de Sylvie Germain. Et à l'intérieur, cette dédicace aux moines de l'Atlas a confirmé ce choix.
Mais ce livre ne s'offre pas sans effort. Le premier chapitre s'intitule 'Impropères', mot peu usité s'il en est. Les impropères, ce sont les reproches. Les reproches envers les juifs initialement. Ici les reproches de tous envers dieu et ses silences en ce siècle de guerres meurtrières, d'abominations et de perte de foi. C'est aussi la figure de Job, toujours plus pauvre et malheureux, lent à la plainte. Job a qui tout est rendu mais qui reste l'éternel perdant.
Le deuxième temps est celui d'un dieu introuvable, toujours en mouvement, celui pour qui il faut rester veilleur, malgré tout. Celui que l'on accuse d'abandon.
Le troisième temps est celui du Roi Lear, vous savez, la pièce de Shakespeare. Partant du constat simple de la prodigalité de dieu, la comparant à celle de Lear qui laisse son royaume à ses enfants, l'auteur analyse les caractères des personnages. Chaque attitude, chaque mot, c'est une façon de répondre à l'absence, au silence. Très belle interprétation spirituelle d'un texte littéraire !
Pour conclure, une lecture spi, courte mais où le poids de chaque mot est important. Un livre qui ne plaira pas forcément à tous !
Un roman qui se mérite, on dirait.
RépondreSupprimerOui, plutôt ! Et il est entre essai et roman.
RépondreSupprimer