mercredi 26 novembre 2008

Le pavillon d'or


Vous connaissez mon amour inconditionnel pour Mishima. Il vient d'être mis à mal par ce livre. Et dire que c'est celui qu'a lu Céline. Mon dieu, la pauvre, comme je comprends qu'elle n'ait pas poursuivi sa découverte !
L'histoire est celle d'un jeune bonze, Mizoguchi. Emmené par son père au temple, il est fasciné par la beauté du pavillon d'or et décide de devenir moine. Mizoguchi est laid et bègue. Il est l'objet de moqueries perpétuelles. Mais il s'applique à réussir et devient le favori du prieur. Son premier ami est Tsurukawa à qui il confie son insensibilité devant la mort de son père et son adoration pour le pavillon. Toutefois, il ne lui confie pas sa cruauté : Pendant l'occupation américaine, il cède au caprice d'un soldat et se montre violent envers une femme. Cela déclenche une série de considérations sur la sensibilité, la bonne conscience...
Son second ami est un jeune garçon manipulateur et peu apprécié, Kashiwagi, pied bot. Celui-ci le conduit près des prostituées, l'encourage à sécher les cours, lui prête de l'argent pour fuir du monastère, bref, développe les mauvais penchants de Mizoguchi. L'apogée de cette méchanceté froide, de cette cruauté, se manifeste dans l'incendie du pavillon.
Les thèmes chers à l'auteur sont présents en filigrane : suicide, impossibilité d'aimer les femmes, esthétisme... L'ensemble est assez lent, cruel, répétitif pour ce qui est du bâtiment, personnage principal de ce livre. Une déception parce que ce livre ne m'a pas emballée, il m'a plu mais sans plus. Petit conseil aux novices de Mishima : commencez par son théâtre ou par La mer de la fertilité !

4 commentaires:

  1. C'est curieux, moi, j'ai vraiment bien aimé ce livre, cet amour de l'art, de la beauté, qui rend le beau intolérable. C'est vrai, le Pavillon occupe une place très importante dans le livre. Mais parce qu'il est un motif obsédant, quelque chose comme les Halles du "Ventre de Paris", ou la locomotive dans "La Bête humaine".
    Je n'ai pas lu "La mer de fertilité". Vraiment, c'est mieux? Alors il va falloir à tout prix que je le lise.

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  2. La mer de la fertilité est l'un de mes premiers Mishima. J'ai souvenir d'un éblouissement.
    Je trouve justement que le pavillon n'a pas du tout cette vie propre aux images de Zola. Il se laisse contempler, froidement. C'est une beauté sacrée à la Baudelaire, à pervertir pour l'anéantir.

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  3. Mishima est l'exemple type du Japon non pollué par l'Occident, mais en même temps, il me reste hermétique avec ce goût de la souffrance, ce culte de la beauté portée comme religion,cet attraction pour la mort...

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  4. J'avoue ne pas connaître Mishima. Je vais suivre ton conseil.

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