lundi 28 février 2011

Lost and found


Tout le monde a besoin de réconfort à un moment dans sa vie. Une belle histoire avant de s’endormir. Quelque chose de simple, joli, mais spécial.

Le DVD de Lost and found remplit cette fonction à merveille. Si vous ne savez pas de quelle histoire je parle, alors allez voir ce billet. Ne pas dire que Lost and found est l’incarnation du mot « mignon » serait mentir. Mais ne dire que cela serait rabaisser ce petit chef d’œuvre, qui est franchement plus qu’une simple histoire pour enfants. En fait, beaucoup d’histoires pour enfants sont bien plus que de simples histoires, mais celle-là est encore plus fortiche que les autres.


Oliver Jeffers nous invite pendant une demi-heure à mettre nos préjugés et nos soucis très importants de grandes personnes de côté, à dépasser les simples apparences et à nous émerveiller des choses simples, inattendues qui peuvent arriver dans la vie, et saisir ces opportunités pour ce qu’elles sont. A oser faire des choses folles.

Et surtout, il nous invite à nous ouvrir aux autres, à ceux qui sont juste à côté de nous en permanence, et qui viennent frapper de temps en temps à notre porte. Il nous invite à ouvrir les yeux, afin de ne pas devoir aller jusqu’au pole Nord en barque pour se rendre compte que les gens avez qui vous avez fait le voyage comptent pour vous.

Si vous doutez encore des bienfaits que peut avoir ce film, posez-vous une simple question : franchement, qui n’aime pas les câlins ou les pingouins ?
Si vous n’êtes toujours pas convaincu, alors ne regardez pas les images et écoutez juste la bande son, rien que ça vaut le coup !

dimanche 27 février 2011

Les portes

Quand j'ai lu sur les blogs qu'il y avait un nouveau Connolly, j'ai trépigné. Et puis, joie et bonheur, il était dispo dans ma biblio !
Cette histoire est un régal. Sans aucune comparaison avec le livre des choses perdues en terme d'ambiance. Ici, il se passe des aventures incroyables, pathétiques et dramatiques (figurez-vous que l'enfer débarque sur terre, quand même) mais on rit, on sourit voire on s'esclaffe franchement. 
Samuel est un petit garçon un peu agaçant, en avance pour son age, accompagné de son teckel, Boswell. Il se pose des questions qui déstabilisent les adultes. Comme "Combien d'anges peuvent danser sur une tête d'épingle". Et puis, il est plutôt du genre curieux, borné et courageux. Du coup, lorsqu'il s'aperçoit que ses voisins, les Abernathy, fricotent avec des démons, il tente de prévenir des adultes. Mais vous savez, les adultes, ils ne réagissent pas avant l'apocalypse. Et encore, même à ce moment, ils sont encore capables de ne pas trop vous croire.
Bref, c'est une histoire qui parle de fin du monde, de démons, d'accélérateur de particules, de Lewis Caroll. Et qu'il faut s'empresser de lire pour échapper à la morosité pluvieuse ! Les notes de bas de pages sont particulièrement savoureuses, vous auriez tort de vous en priver !
Une fois n'est pas coutume, une citation pour encourager l'Amoureux à lire ce roman : 
"Il y a des arbres, des oiseaux, des éléphants... Tout le monde aime les éléphants ! On ne peut pas ne pas aimer un éléphant. Ou une girafe. Moi, par exemple, j'adore les pingouins. [...]
Le petit démon rose, qui pensait encore aux pingouins, lâcha un soupir de déception."

Ok, c'est un peu une private joke mais s'il est sympa, il vous expliquera. 

samedi 26 février 2011

Absolument dé-bor-dée ou le paradoxe du fonctionnaire

Alors que je repassais les concours, maman m'a offert ce livre en guise de clin d'oeil, de détente ou d'avertissement. J'ai plongé avec joie dans ces pages pleines d'humour et de dérision. Vraiment, Zoé Shepard décrivait là bien des comportements humains que j'avais pu observer... Et hélas, pas à la mairie de notre narratrice. J'ignore si ce qu'elle décrit en matière de dossiers inutiles, de manque de travail à faire et de copinage est propre à l'administration française mais on peut aussi le retrouver dans quelques grandes boites. 
Mais voyons d'un peu plus près de quoi ça cause : népotisme : le fils de truc est peut être le dernier des crétins, il est 'fils de' et pour cela a le droit d'être chef.
Paresse : horaires ultra light, mots croisés au bureau, absentéisme et pauses café toutes les 30 minutes.
Envie : de prendre la place de machin qui a un plus beau blackberry. Mais c'est pour ceux qui ont encore des envies. 
Et ça se poursuit sur des réunionites aiguës, des projets avortés etc.
Dur dur de garder le moral devant cela ! 
Alors certes, je comprends que le livre fasse débat, ça fait un peu pavé dans la mare et tous les fonctionnaires se sentent visés. Forcément. Mais n'oublions pas que ce livre se veut avant tout un petit roman, pas une bombe. Donc quand je vois les proportions que peuvent prendre ce genre de publications, je suis choquée. Il y a des pseudos partout, pour justement ne pas tourner cela en accusation et tenter de conserver le fameux 'devoir de réserve'. Mais bon, le jour où je comprendrai comment marchent notre pays et ses habitants...
Pour moi, cela reste une lecture amusante, pas un poulet placardé sur la porte des administrations françaises. Et puis pour voir des fonctionnaires se faire des journées de 10h, voire 12h, je puis vous assurer que c'est pas la dolce vita pour tout le monde...

vendredi 25 février 2011

Eloge de l'amour


Alain Badiou est interviewé par Nicolas Truong pendant tout ce livre. Le sujet du débat ou plutôt du monologue car l'interviewer intervient peu : l'amour. 

Au fil des différents chapitres, A. Badiou explicite sa vision philosophique de l'amour, n'hésitant pas à faire un petit cours de rattrapage pour les largués de la philo. Quelques références historiques par ci, quelques exemples littéraires par là. Et ce qui est amusant, c'est qu'il commence en parlant de Meetic et de l'amour 'zéro risque', comme si l'amour tel qu'il le connaissait n'avait plus rien à voir avec notre société. Le hasard, la chance et le risque ne sont-ils pas aussi composant de cet amour ? Et la durée est aussi questionnée. Qu'est-ce qu'un amour qui s'envole à la première difficulté ?
Ce qui m'a plus dérangée, c'est le retour constant à la politique et les liens qu'il établit entre l'un et l'autre. 

En terme de lecture, ça se lit bien, la structure est composée de parties indépendantes guidées par des questions, dans la plus pure tradition socratique... Même si les questions sont bien plus ouvertes et laissent bien plus la parole à l'interviewé !

Une belle façon de se (re) mettre à la philo et à méditer sur un sujet universel !

jeudi 24 février 2011

Azilis, le sortilège du vent

Au début, j'appréciais Azilis. C'était une battante malgré son coté capricieux. Puis j'ai trouvé une égoïste. Et ça m'a agacée. Qu'en est-il dans ce volume ?

Attention, peut contenir des spoilers !

Dans ce dernier tome de Guinot, je trouve une fille qui n'en fait toujours qu'à sa tête mais un peu domptée par les évènements. D'abord, elle échappe à une tempête et à une attaque en mer alors qu'elle rentre en Gaule avec son frère Caius, sa servante Enid et son maître en sorcellerie, Myrddin. Puis ses propres souvenirs la déstabilisent. Enfin, la disparition avérée de son jumeau, Ninian, l'inquiète au plus haut point.
Ce retour au pays, il est loin d'être évident. Marcus s'est montré impitoyable avec ceux qui ont aidé les fuyards. Les voyages avec Myrddin accentuent sans cesse l'attirance de la belle pour le druide. Et Caius se sent étrangement faible face à la petite Enid (Il est vraiment top Caius, franchement plus je le fréquente, plus je l'aime).
Outre Manche, Kian accompagne Arturus dans le ralliement des rois bretons. La peine est omniprésente et il en néglige presque son petit compagnon adoptif. 
Bref, c'est un peu la peine et l'échec partout. Et puis tout se dénoue sur moins de cent pages. On comprend les agissements de Myrddin, Caius s'appaise, Arturus peut négocier finement, Ninian est en vue. Seule Azilis a des difficultés à trouver la sérénité. Mais après tout, elle l'a bien cherché !

Contrairement à d'autres, cette fin (et surtout les dernières lignes, perfides) ne m'a pas bouleversée. C'est assez logique. Par contre, je n'ai pas vraiment ressenti longueurs et mollesses que je craignais. Mais je n'ai pas vraiment pris le temps de souffler pendant la lecture, non plus.
C'est donc une relecture des légendes arturiennes qui m'a vraiment embarquée. On y ressent tellement l'atmosphère romaine et le coté historique ! Alors que je redécouvrais presque en même temps ces mêmes légendes par le biais de la fantasy (Trilogie des elfes, dont je vous parle plus tard), je ne peux que clamer ma préférence pour cette narration ancrée dans l'antiquité tardive.

mercredi 23 février 2011

Dans la main du diable

Il y a d'abord eu Caroline, puis Émeraude, pour me convaincre d'ouvrir ce roman d'Anne-Marie Garat. Un peu de temps libre a fait le reste, je me suis immergée dans un roman aux allures de saga. Et pourtant, il ne se passe pas grand chose au commencement. Mais la plume de l'auteur suffit à retenir le lecteur. Les pages défilent et l'on ne s'en rend pas compte.
Paris, 1913. Gabrielle est une jeune fille déterminée. Lorsqu'elle apprend la mort de son cousin et amour de jeunesse, Endre, elle met tout en oeuvre pour découvrir ce qu'il s'est réellement passé. Parti en Birmanie des années plus tôt, il ne reste de lui qu'une malle au contenu bien peu en adéquation avec l'élégant jeune homme. Aiguillée par un policier fou de ses charmes, Gabrielle va chercher à se rapprocher de la famille Galay (des biscuits Bertin-Galay) dont l'un des membres a dû croiser Endre. Celui-ci, le ténébreux Pierre Galay, est spécialiste des maladies infectieuses et membre de l'institut Pasteur. Pour entrer en contact avec lui, Gabrielle se fait embaucher comme institutrice de sa fille, Millie. Exilée de Paris, Gabrielle découvre une bien étrange famille et un monde accueillant. Entre la charmante mais faible Sophie, la terrible Blanche, la femme de tête et aïeule de la famille, Mme Mathilde, le patriarche en vadrouille, Henri, l'artiste, Daniel et le docteur, Pierre, Gabrielle va se lier d'amitié, d'estime, d'amour et de haine avec cette nouvelle famille.
Et surtout, elle va poursuivre son enquête, coûte que coûte, avec son amie Dora, l'inconstant Michel Terrier et bien d'autres : un anarchiste nommé Marcus, par exemple.
Si l'essentiel de l'action se déroule entre Paris, ses faubourgs et la province, quelques excursions vers la Birmanie ou Venise (où on croise Thomas Mann) agrémentent le paysage.
Qu'ajouter sinon que ce roman est une véritable merveille, si bien du point de vue de l'intrigue que du caractère des personnages, qu'on ne s'y ennuie jamais, que l'écriture est entraînante, qu'il faut le lire, sans attendre !

mardi 22 février 2011

L'origine de la violence

Merci à Caroline de m'avoir offert ce livre de Fabrice Humbert. Il avait été lu par toute la blogosphère, encensé à droite, à gauche. Et justement, ça me bloquait. Je ne voulais pas le lire.
Le titre ne me plaisait pas. Les camps de concentration, j'en avais un peu trop entendu parler. Les histoires de famille avec mensonges et non dits, ça me lasse.
Et pourtant, j'ai adoré ce roman. A peine ouvert, je n'ai pu le lâcher. 
Étrange découverte d'un prof en voyage de classe à Buchenwald : une photo de son père dans une vitrine. A mieux y regarder, ça ne peut pas être son père. Commence alors une fouille du passé familial, un passage au crible de toutes les pistes qui pourraient expliquer cette improbable trouvaille. Quête pour mieux comprendre la violence latente du narrateur, quête pour retrouver un inconnu devenu rapidement central, quête pour découvrir une explication des relations familiales.
La deuxième partie, quant à elle, est plutôt la conséquence de ces découvertes. Comment parler à un grand père qui n'est pas vraiment le sien ? Comment aimer une allemande sublime qui a la malchance d'être fille d'un nazi ? 
Si j'ai eu beaucoup de mal avec la partie qui retrace la vie au camp et avec la relation avec Sophie, j'ai été complètement charmée par la relation avec Adrien et Marcel. L'écriture est aussi très fluide et agréable. Et puis reprendre cette recherche des origines du mal et de la violence, après tous les textes du XXe siècle sur le sujet, c'est péchu !

lundi 21 février 2011

Les échos du silence

Il y avait déjà le titre. Puis l'image de la couverture. Enfin la quatrième avec cette évocation de "Dieu se tait". Il ne m'en fallait pas plus pour acquérir ce livre de Sylvie Germain. Et à l'intérieur, cette dédicace aux moines de l'Atlas a confirmé ce choix.
Mais ce livre ne s'offre pas sans effort. Le premier chapitre s'intitule 'Impropères', mot peu usité s'il en est. Les impropères, ce sont les reproches. Les reproches envers les juifs initialement. Ici les reproches de tous envers dieu et ses silences en ce siècle de guerres meurtrières, d'abominations et de perte de foi. C'est aussi la figure de Job, toujours plus pauvre et malheureux, lent à la plainte. Job a qui tout est rendu mais qui reste l'éternel perdant. 
Le deuxième temps est celui d'un dieu introuvable, toujours en mouvement, celui pour qui il faut rester veilleur, malgré tout. Celui que l'on accuse d'abandon.
Le troisième temps est celui du Roi Lear, vous savez, la pièce de Shakespeare. Partant du constat simple de la prodigalité de dieu, la comparant à celle de Lear qui laisse son royaume à ses enfants, l'auteur analyse les caractères des personnages. Chaque attitude, chaque mot, c'est une façon de répondre à l'absence, au silence. Très belle interprétation spirituelle d'un texte littéraire !
Pour conclure, une lecture spi, courte mais où le poids de chaque mot est important. Un livre qui ne plaira pas forcément à tous !

dimanche 20 février 2011

Le combat d'hiver

Je m'étais promis de lire dès que possible un autre Mourlevat, sous le charme du Chagrin du roi mort. Voilà que la bibliothèque municipale vient d'ajouter ce titre à ses collections. Ni une ni deux, j'ai sauté dessus !
Ce roman, tout comme le précédent, prend place dans un univers froid, glacé, anesthésié sous la neige. Un soir d'octobre, ravagée par la tristesse, Helen demande à sortir pour voir sa consoleuse. Milena l'accompagne. En chemin, les jeunes filles rencontrent Bart et Milos, en route eux aussi vers leur consoleuse. Ils échangent quelques mots et promettent de se contacter. Milena reste dans la bibliothèque, en attendant qu'Helen se réconforte dans les bras de Paula. Mais en sortant, plus personne : Milena a fui avec Bart...
Commence alors une étrange aventure dans un univers dictatorial. Les enfants découvrent peu à peu que leurs familles ont été décimées en raison de leur appartenance à la Résistance. Depuis l'écrasement du mouvement, symbolisé par la mort d'une cantatrice sublime, la Phalange et sa milice d'hommes chiens fait régner le calme.
Quatre enfants qui s'attaquent à un pouvoir totalitaire, une voix qui fait se réveiller un pays, un garçon condamné à devenir gladiateur, des interrogations sur un passé et un monde qui ne sont jamais résolues... Voilà les composants de ce roman d'aventure et de courage. Dommage que le rythme du début s'épuise un peu sur la fin....

samedi 19 février 2011

Le retour de l'aube

Quatrième tome de la série de Malorie Blackman ! Mais selon moi absolument pas indispensable, contrairement aux tomes de la trilogie qui se complètent bien.

Ici, plus trop de Stéphie, un peu de Callie Rose et essentiellement du Tobey. Vous ne voyez pas de qui je parle ? C'est le petit voisin de Callie. Un gamin que l'on a rencontré imaginatif et gaffeur dans le troisième tome. Et qui se révèle manipulateur et menteur dans celui-ci.


Je crois que ce qui m'a le plus gênée c'est que je n'arrivais pas à apprécier Tobey. J'avais envie de le laisser se débrouiller, voire se planter. 
Vous souhaitez en savoir plus sur l'histoire ? 
Tobey et Callie Rose vivent toujours aux Prairies, quartier divisé par une guerre des gangs entre McAuley et Dowd. Déjà, ça c'est bizarre de ne pas en avoir entendu parler avant, ça fait quand même des années que Stéphie vit aux Prairies. Mais soit. L'ami de Tobey, Dan, rend quelques 'services' à McAuley en échange de sommes d'argents complètement improbables. Et c'est justement ce qui attire Tobey, l'argent. Il en devient obnubilé, c'est son passeport vers l'université qu'il essaye de gagner. Pendant un été, mené par la vengeance et l’appât du gain, Tobey va monter toute une série de plans plus machiavéliques les uns que les autres. Calqué sur les trafics de drogues, les combats entre bandes et les conditions de vie et d'évolution limitées des banlieues, ce tome est loin d'être un indispensable.

vendredi 18 février 2011

Le choix d'aimer

... est le troisième tome de la série Entre chiens et loups de Malorie Blackman. Et il est tout aussi extra que les précédents ! Il faut dire que le procédé narratif est absolument prenant et que ce livre fait partie de ceux que j'ai du mal à abandonner en cours de lecture.

En effet, la situation présente est extrêmement tendue, mais elle est sans cesse laissée de coté pour des voyages dans le passé. Voyages qui expliquent l'improbable action présente. 

Ce récit se déroule sur neuf ans, entre les sept et les seize ans de Callie Rose. Il narre l'évolution des relations entre Stéphie et sa fille mais aussi ses amitiés avec Tobey ou Lucas, ses rapports avec ses grands-mères et avec son oncle Jude.
L'histoire de Callie Rose est une histoire pleine de non dits, d'incompréhensions et de ratés entre différentes personnes qui ont peur de la blesser. Et qui la surprotégeant ou croyant le faire la rendent plus vulnérable, plus naïve et plus influençable. 

Dans ce tome, la haine est toujours présente, mais l'espoir se fait jour. C'est un peu le tome d'un renouveau possible, d'un choix à réaliser. C'est un tome très fort encore une fois. Le coté obscur de Jude prend toute sa dimension, les incohérences de Meggie se poursuivent et Stéphie n'arrive toujours pas à aller de l'avant. Callum reste pour tous un tiers dans leurs vies. Surtout dans celle de Callie Rose, qui, ne l'ayant pas connue, se livre à un exercice d'imagination permanent qui n'est pas sans dangers...

jeudi 17 février 2011

La couleur de la haine

Deuxième tome de Entre chiens et loups, ce roman de Malorie Blackman est aussi prenant que le précédent, voire plus. 

Attention, spoilers inside ! Ne pas lire si vous ne connaissez pas la fin du tome précédent. 

Stéphie est désormais seule pour affronter le monde. Elle a sa fille, Callie Rose, à protéger. Car la situation entre Nihils et Primas ne fait que s'aggraver. A moins qu'elle ne soit plus visible parce que Stéphie vit parmi les Nihils. Toujours est-il que ce tome n'est pas des plus joyeux. Lorsque Stephie s'installe chez Meggie et commence à retrouver de quoi s'occuper (elle chante), le moral retombe aussi sec lorsqu'elle prend connaissance de la dernière lettre de Callum. 
En parallèle, on découvre de plus en plus Jude. Ce garçon et ses règles de vie, sa froideur, ses principes... Un caractère dévolu à la haine, à faire triompher ce qu'il croit juste, à tout prix.
Contrairement au tome précédent, celui-ci ne s'écoule pas sur une durée très longue mais sur les premiers mois et années de Callie Rose. C'est concentré et c'est intense. 

Deuxième tome plutôt dévolu à la haine, à l'intolérance qu'à l'amour, on découvre plus en profondeur les choix, les attentes, les psychologies des personnages. Ce tome donne encore plus envie que le précédent de sauter sur le suivant !


mercredi 16 février 2011

Entre chiens et loups

Cette série de Malorie Blackman venait d'être recommandée à Arsène et je jurais qu'elle était dans la bibliothèque familiale. En fait, pas du tout. Mais elle était dispo à la bibli municipale. 

L'idée de départ, amenée avec subtilité, est celle d'un monde où la couleur de peau détermine la place dans la société. Si tu es noir comme Perséphone, tu peux faire des études, avoir une belle maison et gouverner. Si tu es blanc comme Callum, tu vas lutter pour trouver ta place au collège, tu vas subir des humiliations perpétuelles et tu n'auras pas le droit de trop fréquenter les Primas (la classe noire). Entre Nihils et Primas, c'est une guerre larvée. Pourtant, Callum et Stéphie sont amis depuis leur plus jeune age. Élevés ensemble, ils font chacun face durant l'adolescence, à des réalités beaucoup plus dures que ce qu'ils imaginaient.
Callum, avec sa soeur traumatisée, son frère complètement frustré, ses parents blessés, cherche une place dans une famille qui se délite. Chez Stéphie aussi, c'est la débandade. Adultère, alcoolisme, pots de vin et magouilles politiques sont au rendez-vous. Faut dire qu'avec un père ministre plus ambitieux et raciste que tout, c'est pas évident.

Histoire de tolérance, de lutte pour l'égalité mais aussi histoire d'amour, d'adolescent, roman initiatique... Ce livre est très riche et se dévore. Pas de temps morts, des psychologies qui se construisent, des pistes pour la suite... Une dystopie prenante et qui fait réfléchir !

Liste des participantes au Swap bad boys


Arsène
Nahe
Praline
Steph'

mardi 15 février 2011

Des choses fragiles

La majorité des oeuvres de Gaiman sont sur ma LAL. J'attendais de lire ses nouvelles avec beaucoup d'impatience, en ayant déjà eu un bel aperçu. Hélas, premier regret : ces nouvelles sont reprises dans ce recueil. Donc toutes ne furent pas inédites pour moi. 
Et toutes ne sont pas non plus de la même qualité selon moi : d'une à quelques pages, récentes et anciennes. Certaines m'ont donc beaucoup plu, d'autres nettement moins. 
Typiquement, les "Quinze cartes peintes d'un tarot vampire" n'ont que peu d'intérêt selon moi. 
Par contre, "Le chemin caillouteux du souvenir" et "L'heure de la fermeture" furent d'agréables lectures autour du thème des fantômes. 
"La Saint-Valentin d'Arlequin" et "Amères moutures" sont de belles histoires de vol d'identité. 
Et "Les autres" est un étrange huis clos infernal, pas vraiment à la Sartre. 
"La vérité sur l'histoire du départ de Mlle Finch" est étonnante et se finit en queue de poisson. 
"Le problème de Susan" est un hommage à Narnia à ce qu'il me semble. Voilà qui me donne envie de découvrir le monde de Lewis. 
"Nourrir et manger" est assez horrible, dans le genre amour délétère, il n'y a pas pire ! 
"Goliath" est un terrible voyage entre les temps et les mondes. 
"Le monarque de la vallée" est un étrange récit écossais, qui est lié à American gods (que j'ai aussi envie de découvrir). 
Bref, certaines sont véritablement chouettes et étonnantes, d'autres nettement moins créatives. Sachez que je n'ai noté ici que quelques titres, le recueil est véritablement plus riche que cela.
Bonne découverte !

lundi 14 février 2011

ChamaSutra

Vous aimez les livres, vous adorez les chats, vous êtes fan de Pénélope Bagieu, vous pensez que sexe et humour font bon ménage ? Ce petit livre du Chat Malo illustré par Pénélope est pour vous !
Ce bouquin est une référence pour tous les matous, un livre qui ose enfin leur proposer des jeux sexuels inédits avec pour chaque position (quarante au total) une illustration et le degrés de Miaouuu (pour la plaisir) et de Kssssss (pour le danger). Cet indispensable à destination des félins peut inspirer les quelques humains qui le croiseraient. Mais je doute qu'ils puissent s'essayer à des positions aussi acrobatiques comme 'Accroche-toi à la gouttière, mon amour' ou 'Chatastrophe'. Ahlala, quel dommage de n'avoir la souplesse du chat, sa faculté à retomber sur ses pattes ou à provoquer une excitation d'un simple frôlement de queue ou de moustache. 
(D.R.)
Bref, voilà un petit livre très charmant, écrit avec humour et jeux de mots, illustré de façon rigolote et sans vulgarité : normal, un chat c'est quand même hyper classe en toutes circonstances ! A offrir à votre chat pour son usage exclusif ou à partager avec votre chat-mour pour rigoler au lit et tester votre souplesse féline. Et regretter de ne pas être chat !

dimanche 13 février 2011

Black swan

Deuxième film de la semaine, tout aussi beau que le premier mais d'un style tout différent. Âmes trop sensibles, trop influençables ou trop perfectionnistes, passez votre chemin, ce film peut vous ravir comme il peut vous faire sombrer dans le pire des désespoirs.
Ce qui m'attirait à l'origine : le monde de la danse et les exigences qu'il demande, Nathalie, la naissance d'une folie.
Ce qui me faisait peur : la noirceur, la violence du film.
Ce serait mentir que de dire que ces a priori n'étaient pas fondés. Ce film est dérangeant. La violence y est physique mais surtout psychologique. Certaines scènes de cruauté envers soi même sont proprement révoltantes, choquantes, à la limite de la torture. L'atmosphère malsaine, les oscillations entre illusion, folie et réalité sont toujours assez floues, impalpables, imperceptibles et pourtant bien présentes. De même, le jeu des points de vue (et la façon de les filmer, parfois en mode "caméra sur l'épaule"), intérieur, pour Nina qu'incarne Nathalie Portman, et extérieur, est subtilement mené de sorte qu'on ne sait plus bien où la réalité se déforme. Analyse d'un monde à part, celui de la danse, et des affres de la psyché, superbement menée, la tension qu'elle a provoqué m'a rappelé Shutter Island (dans un tout autre registre, n'est-ce pas, je ne parle ici que d'un ressenti).
Nina, ballerine exceptionnelle, toujours en quête de perfection, est nommée pour le rôle titre du Lac des cygnes. Consécration mais surtout nouveau défi à relever pour la jeune femme perfectionniste, incapable d'incarner l'Odette sensuelle que rêve le chorégraphe. Surtout qu'une nouvelle venue, Lily, la trouble bien plus qu'elle ne l'imagine.
Film très dense, scènes à la limite du supportable et extrêmes, intensité dramatique permanente, nous sommes devant un conte de fée des plus noirs. Et pourtant, c'est certainement un des films les plus forts que j'aie vu. Il est brillant, dur et totalement époustouflant ! A ne manquer sous aucun prétexte !

samedi 12 février 2011

Le discours d’un roi


En voyant ce cher Colin Firth à l’affiche d’un nouveau film, je ne pouvais que craquer et aller l’admirer dans un rôle absolument génial. En incarnant le duc d’York, futur Georges VI, Colin campe un bègue, à l’heure où les rois britanniques ne peuvent plus se contenter d’apparaître à leur fenêtre de temps en temps mais doivent rentrer dans les foyers du peuple via cette géniale invention qu’est la radio.
Si pour nous la résistance anglaise est incarnée par Churchill, ce film met en lumière la personnalité de ce roi qui va devoir faire face à ses responsabilités et son handicap pour jouer un rôle décisif dans l’avenir de son pays et de l’Europe.
Néanmoins, ce ne sont pas ces aspects qui sont mis en lumière mais la période précédant ce fameux discours du roi : les premières thérapies, la fin du règne de Georges V et sa difficile succession.
Plus qu’une histoire politique, c’est ici une histoire d’amitié entre un prince et Lionel Logue, un médecin australien sans diplômes et aux méthodes peu orthodoxes. C’est aussi l’évolution d’un caractère et une véritable histoire psychologique.

Belle performance pour Colin, qui a su rentrer à merveille dans la peau de son personnage et bégaie de façon étonnamment convaincante. Cela fait aussi plaisir de voir Helen Bonham Carter dans un autre rôle que celui de Beatrix Lestrange !

vendredi 11 février 2011

La faculté de l'inutile

Ce titre était sur ma LAL depuis des années quand j'ai découvert qu'il était disponible dans la bibliothèque familiale. Iouri Dombrovski narre ici les affres du système installé par Staline. Roman qui m'a rappelé les aspects de la critique anticommuniste de Soljenitsyne dans Le pavillon des cancéreux, livre marquant s'il en est. 
Ici, tout débute avec la trouvaille d'un trésor archéologique. Au musée, Zybine est un collaborateur efficace mais un peu trop bavard hors du travail. Il se réjouit aussi de revoir son amour de jeunesse. Mais la disparition du trésor, l'espionnage et l'emprisonnement de Zybine nous font directement changer de cadre. 
La majorité du roman se déroule alors en prison où Zybine est retenu pour des raisons qu'il ignore. Subversion ? Vol ? La résistance du protagoniste et les erreurs des instructeurs sont au centre du propos. S'ajoutent à cela les réminiscences d'une histoire d'amour et une vision de l'histoire du christ tout à fait détonnante pour la Russie de Staline. 
Si ce roman est un témoignage intéressant et inspiré de la vie même de l'auteur, conservateur de musée et archéologue qui n'a cessé les allez retours en prison, j'ai trouvé cette écriture très datée. Difficile de se passionner pour cet homme. Difficile d'apprécier toute la portée d'un roman comme celui-ci plus de 20 ans après l'explosion de l'URSS. Et cette faculté de l'inutile ? C'est la faculté de droit qui échoue à faire entendre le bon droit, chacun le déformant à son aise...
Un peu déçue par cette lecture que je n'ai su apprécier à sa juste valeur.

jeudi 10 février 2011

Au delà

Clint et moi, c'est une histoire récente mais on s'entend plutôt bien. Son dernier film m'a d'ailleurs extrémement plu !
Trois personnes très différentes. Trois histoires. Trois liens avec la mort. La première est une journaliste reconnue. Marie a survécu au tsunami mais en est définitivement bouleversée.
Le second, George, peut voir et communiquer avec les morts rien qu'en rentrant en contact avec un de ces proches. Il sert d'intermédiaire et transmet des messages entre ces deux mondes. Ce don est pour lui la pire des malédictions et il se cache.
Le dernier, Marcus, est un jeune garçon dont le jumeau est mort. Il n'arrive pas à en faire le deuil.
Trois expériences très différentes dont on ne voit pas trop l'intérêt qu'elles se rejoignent tellement chacune est unique et suffisante. Trois scénarii dans lesquels la mort est un passage, dans lequel un au delà existe. Et pourtant rien ne fait ici penser à du paranormal, tout est traité de façon très logique, presque naturelle. C'est à la fois très rassurant mais aussi de parti pris. Personnellement, ça ne m'a pas gênée. J'ai au contraire trouvé le thème, qui est en soi morbide, glauque etc, tout à fait bien amené, sans drame, simplement. Bien sûr, la scène du tsunami est impressionnante mais tout se passe si vite qu'on se rend à peine compte des changements.
Un très beau film, qui pose plus de questions qu'il n'en résout. 

mercredi 9 février 2011

Le château des Pyrénées

Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu Gaarder. Son dernier roman, à la couverture si jolie, un Magritte, m'a fait de l'oeil. Et je n'ai pas su résister en le croisant en biblio.
Deux anciens amants se rencontrent après avoir passé leur vie loin l'un de l'autre. Ils renouent par mail. C'est cet échange qui va nous éclairer sur les causes de leur rupture et sur leurs façons de concevoir le monde. Solrun et Steinn se retrouvent par hasard là où ils se sont séparés, des années plus tôt. Chacun a maintenant une famille et des enfants. 
Le sujet principal de ces échanges épistolaires très contemporains, ce sont leurs conceptions de la vie que nous apercevons à travers leurs histoires et leurs choix. 
Steinn est un véritable cartésien, rationnel, absolument contre toute notion de divinité ou de destin. Au contraire, Solrun est croyante, presque mystique. On comprend comment un tel couple pouvait faire des étincelles !
Divers sont les sujets abordés, je leur reprocherai parfois d'être amenés de façon un peu artificielle. Et ces deux personnages sont parfois tellement ancrés dans leurs convictions qu'ils ne déclenchent aucune empathie, ils sont manichéens, presque abstraits. 
Si j'ai beaucoup apprécié la confrontation de deux points de vue, la trame romanesque m'a semblé un peu fragile et faible. Dommage ! 

mardi 8 février 2011

Votre attention s'il vous plait : Bad boys inside

Arsène et moi méditions sur les héros au grand coeur, les faux méchants, les gentils voleurs, les justiciers masqués et autres êtres de fantasme.


Bad boys...


Cela m'évoque le Sethos d'E. Peters, le Arsène de Leblanc, mon cher Rhett ou encore Robin des bois.

Vous avez envie de découvrir des bad boys. Ils ne sont pas toujours beaux, ils ont bon fond. Ils peuvent être charmeurs et dangereux mais leur cause est juste...
Rejoignez donc Arsène et moi-même dans un swap follement excitant !


Détails pratiques
les inscriptions commencent aujourd'hui et courent jusqu'au 28 février. Le questionnaire sera envoyé à cette date et devra être retourné pour le 5 mars. Vous recevrez le nom de votre swappé le 7 mars et aurez deux semaines pour trouver de quoi le gâter. 
L'envoi des colis se fera entre le samedi 19 et le samedi 26 mars.
Attention aux dates, nous serons intraitables !!!

Contenu des paquets :
2 à 3 livres en format poche ou BD ou Manga
Un casse croûte ou une boisson de mauvais garçon
Un objet indispensable au bad boy qu'aime votre swappée selon vos moyens (marque page à l’effigie de Valmont et papeterie, DVD sur Rochester, badge avec Rhett...)

Les inscriptions se font à l'adresse suivante : swapbadboys@gmail.com

Let's swap !

dimanche 6 février 2011

Michel, le mouton qui n’avait pas de chance


Les livres pour enfants me fascinent. Alors quand une bouille souriante de 3 ans vous demande de lire une histoire de Sylvain Victor avec un titre aussi amusant, comment résister ?

Michel est donc un mouton, qui vit dans un enclos avec d’autres moutons. Mais contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre pour une bête de son espèce, Michel a toujours plein de problèmes. Tenez, par exemple, il adore les framboises. Mais il ne peut pas manger celles qui sont sur le rebord de la falaise, juste de l’autre côté de l’enclos : la clôture est électrifiée… Michel se retourne, pensant qu’il n’a pas de chance, pendant que le petit bout de falaise s’écroule de lui-même…

Plus tard, pendant l’orage, Michel veut s’abriter sous l’arbre. Mais tous les autres moutons ont déjà pris toute la place ! En repartant sous la pluie, il pense qu’il n’a vraiment pas de chance. Ce qu’il ne voit pas, c’est l’éclair qui frappe alors l’arbre, et tous les moutons avec !

Ca continue comme ça pendant une quarantaine de pages. C’est drôle, pas glauque du tout malgré les exemples que j’ai cité, et c’est bien dessiné (le loup qui se bouche le nez a bien fait rire tout le monde). Comble des combles, la morale est simple, et plaira beaucoup aux irréductibles optimistes comme moi. Un petit livre sympa, qu’on aimerait bien relire une fois terminé :)

samedi 5 février 2011

Les fils des ténèbres

Vous n'en pouvez plus d'Edward ? Les chasseuses de vampires vous sortent par les yeux ? Lisez donc cette interprétation pseudo scientifique de l'origine des vampires par Dan Simmons, ça vous changera.
Tout commence avec un étrange groupe d'occidentaux qui visitent la Roumanie peu après la mort de Ceausescu. Parmi eux, un très vieil homme, qui agit de façon un peu louche. Sans transition, on s'attache à Kate Neuman, médecin américain, en mission en Roumanie. On découvre des hopitaux effrayants, sans moyens. Kate décide de ramener aux USA un petit enfant. Elle veut le sauver car sa maladie sanguine semble une rareté, incurable dans ces lieux. Mais surtout elle souhaite l'adopter. Joshua est un enfant fragile et étonnant qui devient pour son groupe de recherche un cas. Après chaque transfusion, il gagne en force. Et un étrange phénomène se crée. 
Mais la tranquilité de Kate est de courte durée. Des individus semblent en vouloir à son bébé et à ses proches. Lorsque tout disparait autour d'elle, elle n'a qu'une idée en tête, repartir en Roumanie.
Ce roman est à la fois un vrai thriller et un roman fantastique. Si tout semble très scientifique (et parfois complexe) et historique (apartés du terrifiant Vlad Tepes), les phénomènes auxquels sont confrontés Kate et ses compagnons font froid dans le dos. Un seul reproche sur ce roman : le cadrage explosion de l'URSS et fin des républiques démocratiques donne un ton parfois vieilli au roman.

vendredi 4 février 2011

La cité des livres qui rêvent

Ce roman de Walter Moers, délaissé dans une bibliothèque municipale peu fréquentée, m'a attirée. Épaisseur inquiétante, tranche noire, bandeau rouge signalant 'un livre pour aimer les livres'. Après lecture, je corrigerais ce slogan en 'un livre pour les amoureux des livres'. Je ne suis pas persuadée qu'un tel ouvrage fasse aimer les livres. Pourquoi ? Parce qu'il est très dense et que le premier tiers est sympathique mais pas révolutionnaire. Parce que les livres et les auteurs sont dissimulés derrières des anagrammes plus ou moins transparents (mais je ne suis pas hyper douée à ce jeu). Parce que ce jeune dragon un peu naïf n'est pas très sympathique.
Mais ce serait dommage de ne pas poursuivre sa lecture pour ces raisons car au fond, c'est un très beau roman initiatique sur la formation d'un écrivain, qui utilise des références littéraires en permanence. Et l'on comprend pourquoi en découvrant les aventures d'Hildegunst Taillemythes. Ce dragon de Zamonie souhaite devenir écrivain. A la mort de son maître, le grand Dancelot de Tournerimes, le jeune Hildegunst se voit léguer un manuscrit. Absolument enchanté par celui-ci, il part à Bouquinbourg dans l'espoir d'en rencontrer l'auteur. Là, il agit comme un touriste enchanté par son voyage. Il ne sait où donner de la tête, se laisse embobiner et finalement, se fait enfermer dans la partie la plus vaste et la plus dangereuse de la ville, sa partie souterraine, les catacombes où sévissent les Rongelivres, les chasseurs de livres et le plus dangereux de tous, le maître des ombres. Je ne m'attarderai pas sur les rencontres déterminantes de ce monde, sur les horreurs qui y vivent ou sur les livres vivants et mortels qui s'y baladent. Mais sachez que l'aventure devient alors passionnante !
Ajoutez à cela des illustrations qui donnent corps aux monstres du labyrinthe et vous comprendrez toute la richesse de ce livre !

jeudi 3 février 2011

Azilis, la nuit de l'enchanteur

Ce tome 2 de Guinot m'a fait hurler de rage ! GRRR ! Je savais bien qu'elle était agaçante cette Azilis (que l'on appelle Niniane désormais) !
Mais laissons la de coté pour le moment car c'est son jumeau, Ninian, qui est au coeur de l'histoire en ce début de tome 2. On y retrouve toutefois les personnages du tome précédent, je vous rassure.
Ninian est moine au Mont Saint-Michel (enfin, son ancêtre, le mont Tumba) et il doute. Sa soeur lui propose de la rejoindre en Bretagne et l'ambiance délétère du monastère le pousse à fuir. Le voilà donc hors des murs, en grand danger...
Quant à Azilis, son destin s’apaise. Elle coule une vie de matrone. Kian s'ennuie... Jusqu'au retour du roi qui propose une nouvelle campagne militaire. Ce départ donne à Azilis le temps d'apprendre, elle devient l'élève de Myrddin. Si son don de guérison est une vraie bénédiction et un pouvoir qu'elle maîtrise, bien d'autres sont encore en germe. L'étrange amoureux aux yeux vairons lance un étrange jeu. Manipulation, pouvoir, sentiments contraires, méfiance sont les maîtres mots de ce tome... Azilis multiplie les points de vue mais perd aussi de vue l'essentiel... Bref, un tome tout en quiproquos, en mensonges et faux semblants. Plus poussé que le précédent. Plus psychologique, peut être. Incontestablement une bonne suite ! Par contre, j'ai peur du tome 3 dont beaucoup sortent frustrées... 


Azilis, l'épée de la liberté

J'ai lu sur cette série de Valérie Guinot des avis fort différents. Celui de Fashion, pas franchement emballée, celui de Karine, trop fan, celui d'Alwenn, séduite aussi. 
Alors j'ai décidé d'y plonger également, histoire de voir si l'effet était le même sur moi !
Eh bien, je me suis laissée embarquer dans les deux premiers tomes avec beaucoup de plaisir. C'est le genre de livre qui se lit tout seul, on tourne les pages sans s'en rendre compte, un peu hypnotisé... 
Azilis est une jeune fille de bonne famille, qui grandit en Armorique au Ve siècle de notre ère. Enfant chérie de son père, c'est à la fois un garçon manqué, une enfant gâtée et une fillette encore sous le coup de la mort récente de sa mère. Son destin ? Épouser un riche voisin, lui donner des enfants. Sauf qu'Azilis n'a aucune envie de se marier.
Ajoutez à cela un don pour la guérison, un cousin qui revient d'Orient et qui cherche à rejoindre la Bretagne (la Grande) pour donner à son roi une arme contre les Saxons. Il n'en faut pas plus à Azilis pour quitter la villa familiale.
Que dire ? J'ai apprécié la succession rapide des chapitres, des actions et des retournements de situation : cela donnait une véritable vivacité au roman, le coté page turner. Azilis a un caractère qui m'a un peu agacée mais bon, j'ai réussi à apprivoiser la bête. Et puis, moi et l'antiquité (même tardive) c'est un amour qui ne s'explique pas... Par contre, comme d'autres, j'ai rapidement perdu l'effet de surprise et les références ont vite été évidentes (non, je n'en dirai pas plus !). 
A mettre entre toutes les mains ou presque pour une nouvelle addiction garantie !

mercredi 2 février 2011

Noa, de l'autre coté

Ma sister est fan de Gaëlle Boissonnard. Il paraissait donc évident que ce livre rejoindrait rapidement sa bibliothèque. 
(D.R.)
Et l'histoire toute en finesse que nous conte Diane Peylin ne pouvait qu'être mise en valeur par les fines silhouettes de Gaëlle, toutes grises. Car le monde des fées, le monde où vit Noa, est gris. Pas de couleurs, pas d'éclat. Chacune rêve des indigos profonds, des nacarats éclatants et des ambres scintillants. Mais personne n'ose réellement se mettre en quête de la couleur. Seule Noa, pleine d'espoir et de curiosité, tente un voyage interdit, s'échappe du monde des fées pour y amener chaleur et couleurs. Un voyage qui lui permettra de comprendre pourquoi son monde s'était teinté de gris.
Ce que j'ai adoré dans ce livre, c'est la façon dont fées et paysages retrouvent la couleur, la façon dont celle-ci s'impose, petit à petit. Superbe !

Sortie livresque

Aujourd'hui, vous pourrez vous procurer dans toute librairie le dernier né du Livre de poche : Le symbole perdu de Dan Brown ! 

A venir : un billet et certainement une petite animation.




En attendant ? Allez jouer et gagner sur le site dès maintenant ou sur facebook à partir du 7 février !