mercredi 1 juin 2016

David Copperfield

Pour ce rendez-vous du Blogoclub et l'ouverture du mois anglais, rien de tel qu'un bon classique londonien comme ceux de Dickens. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais mes appréciations de Dickens sont toujours plus positives à mesure que je le lis. Avec ce titre, auquel j'ai trouvé parfois quelques longueurs, notamment dans certains chapitres d'enfance, cette bonne impression se confirme.

Blechen, Galgenberg par temps d'orage, Dresde

David Copperfield, c'est un peu le roman d'apprentissage par excellence, il faut tout lui apprendre à ce petit, et souvent avec violence. Orphelin de père, et très vite de mère, il est fouetté par son beau-père, Edward Murdstone, il est maltraité à l'école, il est mis au travail à un âge où il aurait dû poursuivre ses études, il est ruiné, il est veuf... Son seul réconfort est Peggotty, sa nurse, qui lui reste attachée pendant toutes ces épreuves, puis Agnès et Betsey. Sans vous conter toutes les aventures et rencontres de David, j'aimerais m'arrêter sur quelques personnages. Il y a Little Em'ly, sa tendre amie d'enfance, promise dès la première rencontre à un destin malheureux (car David est un narrateur omniscient, devenu écrivain, qui nous livre son autobiographie). Elle est trop belle, trop pauvre et trop confiante. Personnage secondaire, on aimerait mieux la connaître. Il y a Betsey Trotwood, tante de David, qui s'adoucit avec l'âge et la fréquentation de David. Il y a Uriah, qui fatigue tout le monde avec son humilité jetée à la face des autres. Et qui est plus malin qu'il ne paraît. Il y a Dora, femme-enfant, qui jamais ne saura être sérieuse. Il y a les lettres de Micawber et ses retrouvailles régulières et impromptues avec David - la seule constante est qu'il n'a jamais un radis. 

Pendant tout le roman, le lecteur suit les questions et les évolutions du petit David de l'intérieur puisqu'il reste notre narrateur attitré pendant tout le roman. La seule chose qui ne change pas, c'est la naïveté et la malléabilité du héros, toujours prêt à se faire plumer ou à s'imaginer les hommes meilleurs qu'ils ne sont.

Parmi ce que je reproche à ce Dickens, il y a le sort d'Em'ly et de Dora. Les figures féminines semblent avoir un destin féroce autour de David. De même que les enfants. Et les hasards qui dérangent ou arrangent tout le monde : Mrs Murdstone chez Spenlow, les morts violentes, la visite d'une prison où l'on retrouve tous nos méchants. Par contre, je me suis réjouie des belles relations d'amitié et des chemins qui se croisaient entre Cantorbery, Yarmouth et Londres. Je m'attendais à ce que la ville soit plus présente, qu'elle fasse partie de l'intrigue, un peu comme Paris dans les Misérables. Mais non, ces trois villes restent surtout des cadres à des aventures (souvent difficiles ou négatives à Londres). Seule la tempête de Yarmouth lui donne un relief différent. 

La plume de Dickens, qui s'amuse avec les patois (pas toujours évident en VO), semble s'amuser à émouvoir puis divertir le lecteur, l'ennuyer quelques pages pour mieux le passionner ensuite. Écrivain de situations plus que de descriptions, il trace des portraits par des mots et des actes de ses héros plus que par l'intrusion dans leur psychologie. Bref, je sors de ce roman bien plus emballée qu'avec De grandes espérances !

Mois anglais

8 commentaires:

  1. J'aime beaucoup Dickens également et en particulier David Copperfield.

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  2. je n'ai lu que "A Christmas Carol" et "Oliver Twist" mais il faudra absolument que je lise celui-ci... J'avais fait passer "de grandes espérances" en priorité mais vu ton post, je pense changer l'ordre ! :-) bonne suite d'english month!

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  3. J'en garde un souvenir malheureusement maintenant confus (je m'en rends d'autant plus compte en te lisant), mais bien particulier car c'était mon premier "vrai" Dickens et je l'ai lu dans le cadre de mon installation à Madrid. Je me revois encore en train de passer des après-midis à le lire au Retiro. J'aimerais le relire ou du moins voir une adaptation pour me le remémorer. Dickens emploie parfois de grosses ficelles mais on le lui pardonne volontiers car c'est un excellent conteur. Merci pour ce billet qui me rappelle de beaux souvenirs...

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    1. Il faut dire que c'est un bon pavé et que Dickens délaie parfois son histoire...

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  4. J'adore Dickens, mais comme toi j'avais été frappé, particulièrement dans David Copperfield, par le sort réservé aux personnages féminins (déjà qu'au départ les femmes de Dickens sont soit des cruches soit des mégères...). Par contre mon préféré reste les Grandes espérances, et, pas loin derrière, Hard Times (qui est, parmi ceux que j'ai lus, le plus drôle) !

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    1. Pas encore lu Hard Times. Peut-être pour le prochain mois anglais ;)

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