Affichage des articles dont le libellé est nouvelles. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est nouvelles. Afficher tous les articles

lundi 28 novembre 2022

L'inespérée

Un petit Bobin, à nouveau, pour continuer à se régaler de le lire et de le découvrir. Quelques textes, courts, autant d'instants saisis par l'écriture. On y croise des femmes, des arbres, une télé, du repos, des conférences, de la lumière, des joies et des peines, toute la beauté simple de la vie. Coup de cœur pour la première nouvelle, qui est une lettre à la lumière.  



"Vous alliez partout dans la même seconde, comme une enfant riante. Vous étiez l'image d'une vie détachée de soi, prodigue d'elle-même et parfaitement nonchalante quant à ses lendemains. Pendant que les enfants, dans leur école, recevaient une leçon de musique, je recevais de vous une leçon de bonté : c'est à votre image que j'aimerais aller dans la poignée de jours qui m'est donnée, madame, c'est avec votre gaieté et votre amour insoucieux de se perdre.

Nous ne cherchons tous qu'une seule chose dans cette vie : être comblés par elle – recevoir le baiser d'une lumière sur notre cœur gris, connaître la douceur d'un amour sans déclin. Être vivant c'est être vu, entrer dans la lumière d'un regard aimant : personne n'échappe à cette loi, pas même Dieu qui est, par principe, parce qu'il est le principe supposé de tout, hors la loi. La Bible n'est que l'inventaire des efforts insensés de Dieu pour être entrevu de nous, ne fût-ce qu'une seconde, ne fût-ce que d'un seul homme et cet homme fût-il un bon à rien ou un gardien de chèvres abruti de solitude et de mauvais vin. Tout y passe. Tout est bon à Dieu pour attirer notre attention sur lui, de la grande machinerie des déluges et des orages avec leur vacarme de fer-blanc, jusqu'aux gémissements à peine audibles d'un nouveau-né couché sur la paille, bercé par la respiration besogneuse d'un âne et d'un bœuf."

 

"La vérité, on ne peut l'avoir, seulement la vivre. La vérité c'est vous, madame : de la lumière qui vient, de la lumière qui passe"

"L'intelligence est la force, solitaire, d'extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi"

"Ce n'est pas l'encre qui fait l'écriture, c'est la voix, la vérité solitaire de la voix, l'hémorragie de vérité au ventre de la voix. Est écrivain toute personne qui ne suit que la vérité de ce qu'elle est, sans jamais s'appuyer sur autre chose que la misère et la solitude de la vérité."
"Nous ne sommes faits que de ceux que nous aimons et rien d'autre"

"L'arbre est devant la maison, un géant dans la lumière d'automne. Vous êtes dans la maison, près de la fenêtre, vous lui tournez le dos. Vous ne vous retournez pas pour vérifier s'il est bien toujours là – on ne sait jamais avec ceux qu'on aime : vous négligez de les regarder un instant, et l'instant suivant ils ont disparu ou se sont assombris. Même les arbres ont leurs fugues, leurs humeurs infidèles. Mais celui-là, vous êtes sûr de lui, sûr de sa présence éclairante. Cet arbre est depuis peu de vos amis. Vous reconnaissez vos amis à ce qu'ils ne vous empêchent pas d'être seul, à ce qu'ils éclairent votre solitude sans l'interrompre."

 

"Un peintre c'est quelqu'un qui essuie la vitre entre le monde et nous avec de la lumière, avec un chiffon de lumière imbibé de silence"

"Pour la gloire d'être aimé. Cette réponse, toujours l'avez entendue. Elle vaudrait pour les livres comme pour le reste, et ce serait pour cela qu'on fait tout ce qu'on fait - de l'argent, des enfants ou des livres : pour que l'argent, les enfants ou les livres ramènent sur vous l'amour qui manque. Parents qui mendient à leurs enfants une force pour vivre. Ecrivains qui réclament à voix d'encre le baiser d'une lumière. Oui cette réponse toujours vous l’avez entendue, et toujours elle vous a paru fausse, ou bien d’une vérité infirme, bonne pour les mauvais parents, bonne pour les mauvais écrivains. On ne peut rien faire pour être aimé – ou alors seulement de mauvaises choses, des livres ratés, des enfants inachevés. L’amour n’est pas mesurable à ce qu’on fait. L’amour vient sans raison, sans mesure, et il repart de même."

"L'enfer c'est cette vie quand nous ne l'aimons plus. Une vie sans amour est une vie abandonnée, bien plus abandonnée qu'un mort"

lundi 27 juin 2022

Comptines assassines

Sortie de LAL pour cet ouvrage de Pierre Dubois, noté il y a une éternité sur mon carnet magique !  

Au programmes des histoires de crimes liés à des contes de fées. Ne vous attendez pas à croiser princesses et princes charmants, les personnages sont plutôt cruels et dépravés. Ils aiment la torture et susciter la peur. 

Le lecteur découvre d'abord un chat botté qui aime assassiner des personnes infirmes. Puis un Sherlock Holmes mort d'ennui découvrant les joies du spiritisme. Et ce pauvre vieux et sa pauvre vieille victimes des superstitions locales au sujet de la dame blanche. Ou maître Boutonnet découvrant le monde des contes de fées, sans les méchants, dans un coin de forêt féérique. Enfin, jusqu'à ce qu'il devienne diabolique. Ou un homme pouvant tuer trois fois sans être poursuivi, prenant gout au meurtre. Ou encore ce Barbe-Bleue contemporain, qui ramasse des filles paumées tous les ans pour son anniversaire. Ou cette femme marquée du nom de Dracula. Ou enfin cette série de meurtres autour d'Alice au pays des merveilles...

Histoires criminelles et fantastiques, elles sont écrites avec précision et d'une belle langue, élégante et parfois précieuse. 



samedi 2 avril 2022

Les Plaisirs et les Jours suivi de L'Indifférent

La préface aurait dû m'alerter, qui dit combien ces écrits de jeunesse diffèrent de La Recherche. Certes, on y retrouve les thèmes parisiens, les amours contrariées et les vanités. Mais le style m'en a semblé bien trop précieux et maniéré. 

La première nouvelle nous fait croiser un vicomte malade et son neveu tandis que la seconde s'attarde sur Violante, une vicomtesse qui s'égare dans la vie mondaine, thème qu'on retrouve dans "La Confession d'une jeune fille". S'ensuivent des "Fragments de comédie italienne" qui dressent en quelques paragraphes des portraits d'amis et d'amants malheureux - oui, entre la tristesse et la mort, ce recueil ne respire pas la joie. Je ne garde qu'un souvenir vague de "Mondanité et mélomanie de Bouvard et Pécuchet" qui épinglent leurs contemporains. S'ensuivent plusieurs nouvelles qui parlent d'amour blessé ou non réciproque comme "Mélancolique villégiature de madame de Breyves" ou "L'Indifférent". Les "Portraits de peintres et de musiciens" en vers n'ont pas un intérêt fou. D'autres visions poétiques se poursuivent dans "Les Regrets" où l'on trouve un peu de tout, du descriptif au narratif. "Un diner en ville" porte bien son titre. "La fin de la jalousie" rappelle la brièveté de la vie et les affres de la jalousie.

Snobisme et vie mondaine, plongée dans la Belle Epoque des rentiers en version brève - et répétitive -, je sors déçue. C'est un peu comme si j'avais lu des brouillons non aboutis. 


samedi 15 janvier 2022

Un combat

Relecture avec cette nouvelle édition, d'une nouvelle de Süskind lue adolescente.  

Au jardin du Luxembourg, Jean, champion local d'échecs, affronte un nouveau venu. Plein de flegme, l'air vainqueur, un jeune homme l'affronte devant les badauds habituels. Ceux-ci, souvent mis échec et mat par Jean et impressionnés par son adversaire, commentent le match. Tous, même Jean, ont envie que le nouveau venu gagne. Le lecteur suit le jeu jusqu'à son dénouement.

Edité avec des dessins de Sempé, ce livre est une belle redécouverte !



samedi 30 octobre 2021

Être un homme

J'avais un bon souvenir de Nicole Krauss, enfin du seul roman que j'ai pu lire d'elle. J'ai lu rapidement ces nouvelles et je n'en retiens pas grand chose. Au cœur de ces 10 nouvelles, la judéité et des questions existentielles des personnes. 

En Suisse : Une jeune iranienne, loin de sa famille, flirte avec des hommes plus âgés.

Zoucha sur le toit : Un vieil homme à l'hôpital disparait alors que son petit fils nait. 

Je dors mais mon cœur veille : Dans l'appartement de son père décédé, un homme s'installe comme chez lui.

La fin des temps : Ses parents divorcent, elle découvre l'amour.

Voir Ershadi : Un acteur apparait dans des endroits improbables. Et le souvenir du film où il jouait s'est transformé.

Urgences futures : Obligation d'acheter un masque à New York.

Amour : Histoire d'une belle aimée, retrouvée dans un camp à la veille de sa mort.

Au jardin : Avec un paysagiste, un jardin grandit.

Le mari : La mère de la narratrice se voit confier un homme que les services sociaux lui présentent comme son mari disparu. 

Être un homme : Une femme se remémore ses amours en regardant ses enfants.



lundi 25 octobre 2021

Expiration

Ce livre a rejoint ma bibliothèque à Noël et c'est finalement cet été que je l'ai ouvert. J'y ai cueilli, page après page, les fascinantes nouvelles de Ted Chiang. De longueur variable, chaque nouvelle est très léchée, souvent assez "scientifique". Au programme, la question du libre-arbitre. Moins d'enthousiasme du côté de l'écriture, passe-partout.


Le marchand et la porte de l'alchimiste : un conte, façon mille et une nuits, qui nous fait voyager dans le temps !

Expiration : découverte au scalpel des robots - et de la fin d'une espèce - voire d'un monde.

Ce qu'on attend de nous : ou pourquoi il faut croire au libre arbitre.

Le cycle de vie des objets logiciels : dans un monde virtuel, des mignons animaux de compagnie digitaux ont séduit des utilisateurs. A mesure qu'évoluent les technologies, seul un petit groupe conserve des liens avec leurs digimos. Petit souci : l'obsolescence. 

La nurse automatique brevetée de Dacey : une nurse mécanique fait-elle de bons humains ?

La vérité du fait, la vérité de l'émotion : et si toute notre vie était enregistrée, que deviendrait notre mémoire ?

Le grand silence : ou comment communiquer avec des intelligences moins extraterrestres que les extraterrestres.

Omphalos : sur l'origine du monde et la volonté divine, une petite histoire de créationnisme.

L'angoisse est le vertige de la liberté : dans des mondes parallèles, est-ce que nous faisons les mêmes choix ? Et tous les choix différents que font nos "parallêtre" font-ils de nous des personnes fondamentalement différentes ? 


Un recueil intéressant, surtout pour les questions philosophiques qu'il pose plus que pour les moyens qu'il propose pour les aborder. Il manque parfois un peu de chair pour s'attacher aux personnages ou aux mondes imaginés. 

mercredi 11 novembre 2020

Un royaume de femmes et L'épouse

Les nouvelles d'Anton Tchekhov, c'est aussi une relecture. J'avais un très bon souvenir de ces nouvelles, très fines. J'en ai choisi deux du recueil La dame au petit chien pour redécouvrir l'auteur.

Un royaume de femmes est l'histoire d'Anna, riche héritière d'usines qu'elle peine à gérer. Née dans un milieu populaire, la voilà maîtresse d'une grande maison. Entre actes de bienfaisance, gestion de l'usine, thés entre femmes, elle s'interroge. Est-elle au bon endroit ? Ne devrait-elle pas se marier ? En cette journée de Noël, elle joue avec cette idée !

L'épouse est l'histoire d'un mari trompé. Il cherche à chasser sa femme, qui souhaite garder sa liberté et son confort. 

Histoires d'amour, d'adultère, du point de vue des hommes ou des femmes, qui ne manquent pas de finesse et d'humour. Enfin rêveries et considération des situations respectives des héros plus qu'histoires pour ces deux nouvelles. C'est simple, économe d'effets ou de mots...



jeudi 29 octobre 2020

L'envers et l'endroit

A la suite de La Révolte dans les Asturies, je poursuis ma découverte des oeuvres de Camus que je n'avais pas lues. C'est un drôle d'ensemble, de textes, d'essais qui racontent quelques personnages croisés pour des tranches de vie souvent tristes, un peu cruelles. Très imprégnées d'Alger, elles parlent de vieillesse, d'isolement, de maladie, de voyage, de travail. C'est assez aride mais très beau.

Il comporte 5 parties et une préface très riche, où Camus reconnait dans ce texte la source de thématiques qu'il développera dans toute son oeuvre. On trouve notamment dans les appendices cette explication : 
"C'est vrai que les pays méditerranéens sont les seuls où je puisse vivre, que j'aime la vie et la lumière ; mais c'est vrai aussi que le tragique de l'existence obsède l'homme et que le plus profond de lui-même y reste attaché. Entre cet envers et cet endroit du monde et de moi-même, je me refuse à choisir. Si vous voyez un sourire sur les lèvres désespérées d'un homme, comment séparer celui-ci de celles-là ?"

L'ironie
Vieillesse, mort et isolement dans ce petit texte. 

Entre oui et non
Une femme et son fils, qui l'observe dans son silence.

La mort dans l'âme
Voyage à Prague, le personnage cherche son chemin.

Amour de vivre
A Palma, la danse dans un café, la joie de vivre.
"Car ce qui fait le prix du voyage, c’est la peur. Il brise en nous une sorte de décor intérieur. Il n’est plus possible de tricher – de se masquer derrière des heures de bureau et de chantier (ces heures contre lesquelles nous protestons si fort et qui nous défendent si surement contre la souffrance d’être seul) [...] Loin des nôtres, de notre langue, arrachés à tous nos appuis, privés de nos masques (on ne connait pas le tarif des tramways et tout est comme ça), nous sommes tout entiers à la surface de nous-mêmes. Mais aussi, à nous sentir l'âme malade, nous rendons à chaque être, à chaque objet, sa valeur de miracle"

L'Envers et l'Endroit
Que faire de son argent sinon préparer sa mort ?


mardi 22 septembre 2020

Le visage jaune

C'est une courte histoire de Sherlock Holmes que celle-ci. Elle a pour intérêt de s'attaquer à l'extraordinaire sagacité du détective de Conan Doyle. 

Grant Munro arrive très agité chez Holmes. Il s'inquiète des sorties nocturnes et des mensonges de sa femme. Marié depuis trois ans à Effie, veuve d'un premier mari, il n'a jamais eu à se plaindre de quoi que ce soit jusqu'à présent. Mais ses liens avec le cottage voisin nouvellement habité l'inquiètent. Et le visage jaune qu'il voit à la fenêtre de celui-ci aussi. Il vient prendre conseil auprès de Sherlock Holmes. Celui-ci croit élucider l'affaire en imaginant le mari, non pas mort mais bien vivant, venu faire chanter sa femme. Pourtant, une fois dans le cottage avec Grant, c'est tout autre chose qui advient ! Et Holmes de demander à Watson de lui rappeler cette histoire la prochaine fois qu'il est trop sûr de lui !

Court, pas très embrouillé et plutôt sympathique.



lundi 21 septembre 2020

Les rêves des autres

Je continue à découvrir les John Irving de ma PAL avec cette fois un recueil de nouvelles. On retrouve bien l'humour et le sens du cocasse de l'auteur, les petitesses humaines mises sous la loupe et l'ambiance américaine.


Les rêves des autres : un jeune divorcé se découvre une capacité surprenante : il peut faire les rêves des personnes qui ont dormi sur un lit avant lui. Il rêve ainsi d'un rêve de sa femme, de sa mère, et d'une intimité qu'il n'avait jamais imaginée. 
Un énergumène passe à table : un homme boit trop, sa femme le surveille, elle sent qu'il va s'emporter. Elle tente d'éviter le scandale, il s'amuse à le provoquer.
L'espace intérieur : un jeune couple s'installe dans une petite maison, charmé par un noyer et l'intérieur modulable. La jeune femme, architecte, en fait un lieu à son idée tandis que son époux, urologue, soigne toutes les maladies vénériennes des étudiants de la ville. Mais leur voisin les inquiète, il en veut au noyer...
Dans un Etat proche de l'Iowa, ou l'itinéraire qui mène à l'état de grâce : un homme et sa voiture, quelle drôle de relation ! Surtout quand celui-ci roule sans cesse, se trompe d'itinéraire, échoue au mauvais endroit.
Un royaume de lassitude : Minna encadre les jeunes femmes d'un foyer. Sa vie est réglée comme du papier à musique, sans qu'aucune émotion ne vienne changer la routine. Quand elle demande une embauche, la vie du foyer change avec l'arrivée de Céleste. 
Faut-il sauver Piggy Sneed ? Un pauvre diable ramasse les ordures et vit avec des cochons. Il est la risée de tous les enfants puis adultes, qui le maltraitent, explorant l'ignominie humaine.
Mon dîner à la Maison Blanche : Faut-il répondre à une invitation des "amis des républicains" quand on est démocrate et qu'on reçoit une invitation à dîner à la maison blanche ? 

Les nouvelles sont moins inoubliables que ses romans, moins intenses au niveau des personnages, mais on retrouve bien le burlesque, l'amusement ou la tristesse devant tous les caractères.



samedi 12 septembre 2020

Les neiges du Kilimandjaro

Le mois américain est un peu mon occasion de retenter des auteurs qui ne m'ont plu qu'à moitié comme Hemingway - oui, c'est bizarre, je ferai mieux de me concentrer sur ceux qui me plaisent. L'an dernier, je me suis ennuyée dans un roman. Cette année, je suis plutôt contente de ces nouvelles. On y retrouve cette humanité perdue, un peu vide, trop riche en safari ou trop pauvre pendant la guerre, des hommes grossiers, qui viennent des terres, des hommes qui regardent le monde et s'interrogent. Touchante humanité !


Les neiges du Kilimandjaro. Il s'est blessé à la jambe. Il se voit déjà mourir et fait repasser les moments de sa vie. 

Dix indiens. Retour de la fête du 4 juillet, 9 indiens dorment, ivres. Nick, rentre chez lui pour apprendre que sa bonne amie en aime un autre.

La capitale du monde. Madrid, Paco se rêve torero et s’entraîne dans la cuisine. Un faux mouvement et il est mort.

Hommage à la Suisse. Dans un café, une scène entre un voyageur et une serveuse, reprise trois fois. 

L'heure triomphale de Francis Macomber. Ils sont partis à la chasse au lion et l'on comprend très vite qu'il n'a pas tout géré. Sur le pouvoir et la virilité.

Le vieil homme près du pont. Guerre d'Espagne, tous fuient l'ennemi sauf cet homme, inquiet pour les animaux qu'il a abandonné (deux chèvres, un chat et des pigeons).

C'est aujourd'hui vendredi. Les légionnaires boivent un coup après la crucifixion. 

La lumière du monde. A la gare, des prostituées et des hommes attendent le train. Parmi les femmes, l'une d'elle, obèse, fascine le narrateur. 

La fin de quelque chose. Nick et Marjorie pêchent puis il la renvoie. 

Une journée d'attente. Il a de la fièvre. Entre Fahrenheit et Celsius, il voit mieux ne pas se tromper !

Là-haut dans le Michigan. Liz sent qu'elle aime bien Jim. Elle le regarde, elle l'attend. Mais pour Jim, elle n'est qu'un corps. 

Trois jours de tourmente. Bill et Nick boivent, prévoient leur journée de pêche. Nick regrette d'avoir quitté Marjorie. 

lundi 3 août 2020

La couronne de plumes et autres nouvelles

Voilà plus de cinq ans que cet épais recueil de nouvelles d'Isaac Bashevis Singer est à mon chevet. J'en lis une de temps en temps, plusieurs le même soir, je fais des pauses de plusieurs semaines, mois, je lis une autre nouvelle... Bref, j'ai pris mon temps pour lire ce pavé de 1600 pages qui regroupe plus d'une cinquantaine de nouvelles des recueils suivants : Yentl, Le beau Monsieur de Cracovie, La couronne de plumes, Le fantôme, Le Blasphémateur, Amour tardif, Passions, Le Fantôme.

Elles se déroulent à New-York ou en Pologne mais ont souvent des juifs pour acteurs. Elles se passent après-guerre ou avant guerre. Elles mettent souvent des femmes à l'honneur, comme une tante, une inconnue ou une ancienne amoureuse. Elles parlent un peu yiddish. Les éléments de la culture juive sont souvent présents avec des étudiants de yeshivas ou des événements qui arrivent durant le shabbat ou Kippour. 


Les nouvelles sont souvent courtes et marquantes. Elles peuvent être très naturelles ou surnaturelles. Elles présentent tous les visages humains, de l'étudiant à l'idiot, des rabbins presque saints et des pécheurs invétérés. Parfois, elles se ressemblent un peu. 
Il y est beaucoup question d'amour, d'émotions, de jalousie, de folie - ce n'est pas pour rien qu'un des recueils se nomme Passions. On lit par exemple Fort comme l'amour est la mort : jusqu'où peut-on aller quand on est fou d'amour, qu'on a attendu pour épouser son aimée qui dépérit ? ou Un coup de téléphone le jour de Kippour d'une maîtresse morte ?

Il y est aussi question d'écrivains ou de journalistes, à New-York, de conférences, de lettres d'admiratrices, de club des écrivains, de courrier des lecteurs et de rencontres impromptues qui donnent lieu à des histoires. 

On est parfois dans la superstition et le fantastique avec les démons et le diable comme acteurs : que penser par exemple de Deux cadavres s'en vont danser où le diable s'amuse avec des morts pour terrifier les vivants ou des liens de l’héroïne de La couronne de plume avec ce même protagoniste.

Le motif de double est aussi intéressant, notamment avec les sœurs qui se ressemblent ou qui sont l'opposé l'une de l'autre. Voire les filles et les mères ou les couples mal assortis...

La vie après la mort est aussi un sujet. Mais "De toutes les déceptions que j'ai connues, l'immortalité est la plus grande" dit l'un des protagonistes dans Les retrouvailles.

Bref, c'est varié et prenant. Le style est vif et simple, Isaac Bashevis Singer est un conteur expert. Pas un mot de trop, l'histoire se déroule et se clôt par une morale, induite ou non. C'est un monde qui nous est ouvert, entre Pologne rurale et l'urbaine New-York, tout peut devenir surprenant voire fantastique ! 



mercredi 22 juillet 2020

Une femme d'imagination et autres contes

Quelques suites du mois anglais avec ces nouvelles de Thomas Hardy, que je ne pense pas avoir lu depuis Tess. Dommage car le roman m'avait bien plu... Et plus que les quatre nouvelles de ce recueil. Toutes sont des histoires d'amour compliquées ou contrariées, souvent du côté des femmes, qui se prennent quand même pas mal la tête. Elles sont bien écrites et nous transportent dans une campagne anglaise en mutation, mieux reliée aux villes. 

Le hussard mélancolique de la Légion germanique : Phyllis, une jolie jeune fille, est fiancée à Humphrey. C'est un peu son premier et seul contact avec le monde car elle vit avec son père dans un endroit très reculé. Quand un régiment arrive à proximité, tout change...

Le veto du fils : Sophy s'est mariée au dessus de sa condition, avec un pasteur, Mr Twycott. Fuyant le suicide" social à la campagne, le couple gagne Londres. Lorsque Sophy se retrouve veuve, Sam, un ancien amoureux, réapparaît aussi. Mais c'est sans compter sur la dureté de son fils...

Le violoneux des contredanses : Les pieds de Caroline ne peuvent s'arrêter de danser lorsque joue "Balai-à-franges". Ce violoneux la hante, au point qu'elle refuse son bon ami Ned. Quelques années plus tard, ils renouent.

Une femme d'imagination : Mrs Marchmill, en villégiature avec son mari et ses enfants, loue une maison habitée par Robert Trewe, un poète. Elle-même se dédie à la poésie et a vu ses écrits publiés auprès de ceux du jeune homme. Un intérêt presque obsessionnel s'empare de la jeune femme d'imagination. 


jeudi 16 juillet 2020

Matin de roses

Départ immédiat pour l'Egypte avec ces trois nouvelles de Naguib Mahfouz, dans des quartiers du Caire qui ont changé. C'est plein de mélancolie et de photos sépias, d'histoires de voisinages et de voisins. A vrai dire, tout est empreint de nostalgie, peut-être trop pour moi !


Oumm Ahmad
Oumm Ahmad est une figure du quartier d'Al-Abbasseyya. Cette femme vive et forte connait toutes les histoires du quartier : marieuse, spécialiste des affaires conjugales, elle entre dans toutes les maisons, surtout celles des notables. Et en raconte les secrets. 
"Si je fais appel à mes souvenirs, je ne trouve que des images éparses qui ne veulent rien dire. Une belle qui se montre à une haute fenêtre, trois autres qui débouchent ensemble d'une voûte, une calèche qui se balance sur la place tel un palanquin sous le poids d'une femme. Ne reste de la vie foisonnante d'antan dans le vieux quartier que les souvenirs d'enfance : des paysages flous, des voix qui ne sont plus, une tendresse infinie et un cœur qui bat chaque fois que viennent le remuer les parfums des souvenirs." 
"Nous errâmes ensemble dans un monde peuplé de morts. Combien de gens étaient partis ! C'était comme si les visages n'avaient jamais resplendi de tout leur éclat, comme si les gorges n'avaient jamais vibré de rires. Voilà la conteuse d'histoires, le médecin de l'amour, du sexe et du bonheur, allongée sur un vieux lit, et devenue un fardeau quotidien pour la personne la plus proche à son coeur. Que valent les histoires, Oumm Ahmad, puisqu'elles ne font que se répéter, d'une manière ou d'une autre ?"
Matin de roses
On fait le tour des familles de la rue Al-Radwân, dans le quartier d'Al-Abbasseyya, entre le vieux quartier aux petites rues et le nouveau quartier. Pour chaque famille, on découvre une position sociale, des histoires de mariage et d'ambitions.

Dieu bénisse ta soirée
Un jeune retraité fait le triste bilan de sa vie. Il est désespéré de solitude. Et pourtant, il avait rencontré des jeunes femmes. Au soir de sa vie, une nouvelle histoire est-elle possible ?


samedi 11 juillet 2020

Sous le soleil jaguar

J'aime beaucoup les romans d'Italo Calvino mais ces nouvelles m'ont déçue. Nouvelles sur les sens, elles semblent partir dans tous les sens... Peut-être parce qu'elles n'ont pas été achevées ?

Le nom, le nez. Il cherche une femme à son parfum, parfum perçu lors d'un bal masqué. Quelle est cette fragrance et qui est cette femme ? L'odorat réveille des habitudes anciennes, on plonge dans les origines de l'homme et dans une joyeuse nuit d'ébriété, toujours grâce à ce sens.

Sous le soleil jaguar. Communion de goûts dans un voyage au Mexique, un couple se retrouve sans cesse autour de la table pour vivre de l'intensité des saveurs. Et si la plus grande intensité se trouvait dans la chair humaine ? Entre sacrifices des peuples anciens et repas comme sacrés, la bonne chair est centrale dans cette nouvelle.

Un roi à l'écoute. Un puissant sur son trône n'a d'autre rôle que de tendre l'oreille. Ecouter les conseillers, les plaintes et les nouvelles, écouter la voix d'une femme qui chante, écouter le bruit de la guerre et des complots. Histoire de pouvoir et de paranoïa, c'est la plus plaisante des trois. 

Vous l'avez compris, c'est un recueil qui ne mérite pas le détour. Il y a bien d'autres ouvrages plus chouettes, à commencer par Si par une nuit d'hiver un voyageur ou Le baron perché...


samedi 20 juin 2020

L'homme-joie

Notre challenge touche à sa fin avec l'été mais je pense bien poursuivre la lecture de Bobin qui m'est un régal pour l'âme ! 

Avec ce titre, tout en joie et en lumière, il nous offre 17 courts textes et phrases lancées sur le papier. Des textes comme des rencontres, brefs mais profonds, des textes simples qui dévoilent des beautés que nous ne voyons plus. Une ode à la vie, à cette joie d'être vivants qui coule dans nos veines quand on en perçoit le miracle. Une ode à l'écriture aussi : 
"Ecrire, c'est dessiner une porte sur un mur infranchissable, et puis l'ouvrir". 
Je vous livre des extraits, ou quelques mots, sur chacun de ces textes.

Et ma phrase choc de ce livre est, sans surprise :
"Un livre est voyant ou il n'est rien. Son travail est d'allumer la lumière dans les palais de nos cerveaux déserts"

L'homme joie : 
"Nous massacrons toute la douceur de la vie et elle revient encore plus abondante"
"Quelques secondes suffisent, n'est-ce pas, pour vivre éternellement"

C'est Maria : portrait lumineux d'une gitane.

Soulages : sur une visite au musée.
"Ce qu'on voit nous change. Ce qu'on voit nous révèle, nous baptise, nous donne notre vrai nom. Je suis un enfant dans une buanderie, devant des draps noirs mis à sécher sur une corde. Les tableaux sont de grandes bêtes vivantes allongées, un peu engourdies d'être là. Une lumière d'or blanc bat leurs flancs"
"Expliquer n'éclaire jamais. La vraie lumière ne vient que par illuminations, explosions intérieures, non décidables"

L’irrésistible : sur Glenn Gould. 
"Vous m'aimez trop. Vous voulez m'enfermer là où je suis, là où vous êtes, entre les murs de piano noirs, de fauteuils rouges, bien au chaud avec vous"
"Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais on ne peut pas faire deux choses en même temps, mener deux chevaux dans le même galop. On ne peut pas écouter et voir. Voir l'emporte. Voir est beaucoup trop fort, beaucoup plus fort. Au concert, nous sommes trois : vous, moi et le piano. Quatre si je compte la musique. Cela fait trop de monde, et trop de monde cela fait trop de bruit. Au bout du compte on n'entend rien"
"C'est un des rares principes que vous vous connaissez, et peut-être même est-ce le seul : ne jamais contrarier le cours des choses. Ne surtout pas résister au désastre. Quand l'incapacité est là - l'incapacité d'entendre, d'écrire ou d'aimer, l'empêchement de toute respiration - vous lui donnez la place, toute sa place, tout son temps, tout le temps. Vous ne faites donc pas réparer les appareils [...] Vous n'avez à votre disposition que ces instruments rudimentaires, ces machines capricieuses qui rongent vos cassettes, laissant de loin en loin passer un filet de musique, comme les plaintes d'une fée enfermée dans le noir"

Un prince : sur les fleurs. 
"Nous recevons la nouvelle de la disparition d'un être aimé comme l'enfoncement d'un poing de marbre dans notre poitrine. Pendant quelques mois nous avons le souffle coupé. Le choc nous a fait reculer d'un pas. Nous ne sommes plus dans le monde. Nous le regardons. Comme il est étrange. Le moins absurde, ce sont les fleurs. Elles sont des cris de toutes les couleurs"

Un carnet bleu : lettre à la plus que vive.

Le laurier-rose : pour traverser la mort, la mort de l'aimée. 
"La souffrance que nous avons de notre amour est encore notre amour, l’empêche de glisser au noir comme l'y feraient glisser les affreuses consolations"

La gueule du lion : 
"Mon idéal de vie c'est un livre et mon idéal de livre c'est une eau glacée comme celle qui sortait de la gueule du lion d'une fontaine sur une route du Jura, un été"
"Un livre est voyant ou il n'est rien. Son travail est d'allumer la lumière dans les palais de nos cerveaux déserts"

Des yeux d'or : sur l'essentiel.
"Deux choses importantes sont arrivées aujourd'hui. J'ai tout de suite su qu'il n'y en aurait pas d'autres. A deux heures de l'après-midi c'était plié. Deux émerveillements c'est beaucoup pour un seul jour, non ?"
"Le miracle arrive dans un deuxième temps, quand s'éveille ce qui dormait sous nos yeux, quand ce qui surgit de la vie crève nos yeux et les remplace par des yeux d'or"

Vita Nuova : sur Dante et la chasse. 
"Au bord d'une rivière de feu, Dante découvre ces gens qui ont passé leur vie en ne faisant ni bien, ni mal. Ceux-là "qui ne furent qu'eux-mêmes", le ciel les refuse et l'enfer les recrache"

La main de vie : sur son père et Bach. 
"L'absence de vérité dans une voix est pire que la fin du monde. On ne tord pas un rayon de soleil"

Trésors vivants : sur Alzheimer. 
"Quand mon père ne savait plus rien de moi, il savait encore qui j'étais, je le sentais, je l'éprouvais, et ce qu'on éprouve est plus grand que tout ce que nous dit la science. Ne trouvant plus les prénoms, il rusait. Interrogé sur moi il répondait : "c'est celui qu'on n'oublie pas", et sur ma mère : "c'est la meilleure". Ces oublieux n'oublient rien d'essentiel, c'est ce qui les distingue de nous." 

Les minutes suspendues : sur les fleurs des cathédrales.

Mieux qu'un ange : sur le Christ comme poète 

Le petit charbonnier : sur la mort d'un chat. 
"La vie nous mène à la mort comme une chatte, en les prenant dans sa gueule, mène ses chatons à l'abri."
"Je sais ce que c'est maintenant, un chat : c'est quelqu'un qui ressemble à un chat, qui vient et qui vous prend le coeur."

La restitution : sur le don d'une gitane. 

Un trousseau de clés : sur les clés des philosophes qui ne servent à rien.

jeudi 18 juin 2020

Dernières nouvelles du Sud

C'est un très joli ouvrage que celui de Sepulveda et Mordzinski sur la Patagonie. Il est illustré de photographies en noir et blanc qui racontent un monde perdu, un monde oublié. 


Suite à un voyage mené en 1996, il aura fallu des années à Sepulveda pour écrire les histoires qui composent ce livre. Ce sont les histoires des hommes et des femmes qu'ils rencontrent, des personnages presque hors normes, hors du monde. Ils sont gauchos et à cheval toute la journée, elle est guérisseuse et a bientôt 100 ans, il pilote des avions et répare des trains, il cherche des violons, il est shérif au fond d'une tombe... Toutes ces rencontres forment une joyeuse image d'un sud indépendant, qui se fait racheter et grignoter par l'argent. Un sud aux paysages infinis, aux personnages légendaires, aux habitants décimés. Un sud où l'on ne se retourne pas, où l'on continue de l'avant même si l'histoire a un gout de cendres.

Un joli récit de voyage, au fil de la route et des rencontres de hasard !


samedi 13 juin 2020

Le Livre de la jungle

Kipling est un mystère pour moi. Soit je trouve ses écrits inintéressants, soit j'apprécie beaucoup ! Et j'ai eu beaucoup de joie à lire ses nouvelles dans la jungle ou en Alaska dans ce recueil, un peu moins d'intérêt sur la dernière nouvelle. C'est bien sûr là que l'on rencontre Mowgli à travers plusieurs aventures, mais aussi d'autres personnages, humains ou animaux.

Les Frères de Mowgli : la découverte d'un petit d'homme et comment Raksha décide de l'adopter, avec l'accord de la meute.
La Chasse de Kaa : Après une leçon avec Baloo et Bagheera, Mowgli est enlevé par des singes. Les deux compères, ours et panthère, appellent un serpent, Kaa, à leur aide. Ce qui est plutôt terrifiant.
Au tigre ! Au tigre ! Comment Mowgli, hébergé par les hommes et chassé par les loups, tue son ennemi Shere Khan. 
Le Phoque blanc : En Alaska, un phoque aperçoit les chasseurs et ce qu'ils font subir aux siens. Il imagine trouver une terre protégée pour les phoques et écume les mers à sa recherche.
Rikki-tikki-tavi : une mangouste s'installe dans une maison, ce qui ne fait pas très plaisir aux serpents du coin. Bataille épique en perspective.
Toomai des Éléphants : Le père de Toomai est cornac et lui-même est appelé à ce métier. Une nuit, il a la chance d'assister à un spectacle unique, la danse des éléphants. 
Service de la Reine : A la veille de l'événement, les animaux d'une parade parlent de leur rôle à la guerre.

Chaque conte comporte un poème et une histoire, qui contient des animaux anthropomorphiques. C'est très moral, très axé loi de la jungle ou loi du plus fort mais c'est aussi sensible et drôle. J'ai plutôt aimé cet ensemble mais je ne suis pas sûre qu'il me marquera beaucoup !


mardi 26 mai 2020

Il viccolo di Madama Lucrezia

C'est une nouvelle de Prosper Mérimée qui se déroule à Rome. Une petite pointe de fantastique aiguise notre attention... et retombe.

Notre narrateur, fraîchement arrivé à Rome, se fait un ami, un jeune homme destiné à la prêtrise qui trompe bien son monde. Un soir, après avoir évoqué de curieux phénomènes, il est témoin d'une étrange apparition, dans un lieu obscur et abandonné. Dans cette bicoque, qu'il se fait ouvrir dès le lendemain, il apprend que vivait Lucrèce Borgia qui y tuait ses amants. Jouant avec sa peur, le narrateur s'aventure à nouveau dans la ruelle...

Courte et peu élaborée par rapport à la Vénus d'Ille dont j'ai d'excellents souvenirs, une nouvelle qui ne vaut pas le détour !

samedi 23 mai 2020

Contes à Ninon

Je préfère Zola dans les Rougon-Macquart ! Ces contes, quoi que sympathiques, ne m'ont pas emballée plus que ça. L'auteur se cherche entre réalisme et fantastique, entre histoires d'amour, de guerre et de pauvreté. 

Simplice : un jeune prince délaisse ce qui intéresse les rois : à la gloire et au combat, il préfère la forêt. C'est là qu'il apprend le langage des animaux et des arbres jusqu'à croiser une nymphe.
Le Carnet de Danse. L'objet est coquet, qui permet aux jeunes gens d'inviter une jeune femme. C'est aussi source de souvenirs ou de projections !
Celle qui m’aime : Dans une fête foraine, chacun et chacune peut payer quelques sous pour découvrir "celle qui m'aime" - et peut-être se trouver un peu moins seul.
La Fée Amoureuse : une jeune femme vit enfermée dans un château avec son oncle. Un jour, Lois s'y arrête et Odette tombe amoureuse grâce à une petite fée. 
Le Sang : A la nuit tombante, des soldats s'endorment près du champ de bataille où ils ont dispersé l'ennemi. Leur nuit est peuplée de cauchemars. 
Les Voleurs et l’Âne : Léon se moque des femmes, c'est un misogyne patenté. Et pourtant, lors d'une promenade, il croise Antoinette... le fera-t-elle changer d'avis ? 
Sœur-des-Pauvres : Elle est généreuse et reçoit un cadeau : une pièce qui en donne d'autres. Elle les distribue sans fin dans la contrée.
Aventures du grand Sidoine et du petit Médéric : Il est géant mais un peu bête, il est minuscule mais intelligent et beau parleur. A eux deux, ils sont un être parfait. Quand Médéric propose de se mettre en quête du pays des heureux, c'est le début d'un tour du monde ! - Une nouvelle un peu plus longue et beaucoup trop bavarde à mon goût.

Voilà qui ne donne pas très envie de découvrir les autres contes de Zola, je crois que je préfère largement ses romans. Il fait partie des auteurs que je relirai bien un jour, juste pour voir si je l'aime autant qu'adolescente.