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mercredi 8 mars 2017

La source

J'attendais avec impatience la lecture de ce roman d'Anne-Marie Garat. Et j'ai eu peur en lisant les premières pages... Je n'accrochais pas au style ! Heureusement, avec un peu de persévérance, j'ai réussi à entrer dans le livre.
 
Nous sommes dans la campagne française, au début du XXe siècle. Lottie vit auprès de sa mère et travaille comme couturière. Sous ses airs lourds, c'est une fille curieuse et maligne. Repérant un étranger se dirigeant vers Les Ardennes, elle le suit et découvre un secret de famille. Sa capacité à en prendre soin la fait embaucher directement aux Ardennes où elle passera sa vie. Après cette longue introduction, nous rencontrons la narratrice, chercheuse et prof, qui souhaite venir explorer les archives locales avec ses étudiants. Une impression étrange l'accompagne. Pourquoi son père s'est il précisément arrêté là il y a des années ? Que vient-elle chercher ?
Les deux personnages, Lottie et la narratrice, vont cohabiter, échanger au coin du feu quelques secrets et guider le lecteur dans une histoire familiale complexe et une histoire locale française avec ses héros et ses traîtres, ses archives oubliées ou glorieuses.
 
J'ai aimé l'intrigue que Lottie nous découvre petit à petit, sans jamais nous livrer la vérité ou jouant sans cesse avec elle. Elle nous le dit, c'est une histoire, à chacun d'y trouver ce qui lui convient. 

 "Je sondais les puissances du mensonge, ou plutôt de nos facultés de tordre à notre convenance les faits et les caractères, d'entendre ou de ne voir que ce qu'il nous plaît, de travestir les événements ou de les dénaturer au point de nous abuser nous-mêmes, si convaincus de notre bonne foi qu'ils nous semblent sincèrement vrais, mieux que la réalité ; mais qu'est-ce que la réalité pour nos sens ou sentiments ?"

J'ai moins aimé la narratrice, que j'ai trouvé un peu gauche. J'adore la façon dont Garat conte les histoires, avec la grande histoire dans le dos, comme on fouille dans de vieux albums. Sans être aussi épatant que Dans la main du diable, dont il est parfois très/trop proche, c'est une belle littérature française, avec un style étonnant, très travaillé, auquel il m'a fallu m'habituer pour apprécier réellement le roman. 
Source San Ignacio Paraguay

samedi 15 août 2015

Pense à demain

Renouer avec la trilogie Dans la main du diable, c'est fatal ! J'ai rapidement enchaîné sur le dernier tome d'Anne-Marie Garat. Et je peux vous assurer qu'il clôt intelligemment la trilogie. Un tout petit bémol : les 30 glorieuses, c'est moins sexy comme période. Par contre, j'ai trouvé très malin de clôturer le cercle avec les histoires birmanes du 1e tome. Car un étonnant film du début du XXe resurgit et dévoile ses secrets bien des années après le tournage... 

 L'héroïne de ce tome, c'est Christine, la fille de Camille. Une fille assez agaçante, qui n'arrive pas à communiquer avec sa mère. Elle semble un peu perdue entre ses études, son boulot dans un grand cabinet d'avocats et ses expéditions dans le bidonville de Nanterre. On croise aussi Antoine, un gars de la campagne, devenu citadin et quelques autres jeunes gens en perte de repères. Car ils grandissent sans passé. Le secret et l'histoire dissimulent les sales moments de la guerre (qui n'est pas si loin)...

Comme les tomes précédents, ce roman est très bien écrit et nous fait voyager dans le temps. Je me suis par contre un peu lassée des secrets explosifs révélés dans les dernières pages et la fin, en mode je donne des news de tout le monde, m'a paru un peu artificielle. Mais dans l'ensemble, la formule a bien marché et j'ai dévoré très rapidement ce petit bonbon.

Audrey Hepburn


lundi 10 août 2015

L'Enfant des ténèbres

Ma lecture du premier tome de cette trilogie d'Anne-Marie Garat commence à dater. J'ai mis un peu de temps à retrouver mes marques. Je n'avais certes pas oublié Gabrielle mais ses liens avec les uns et les autres restaient un peu flous. Malgré ce petit temps de remise à niveau, j'ai réellement été emballée par cette nouvelle aventure. 

Après la Belle Époque, voici les Années folles à Paris. La première guerre est passée par là et en a amoché quelques uns. Ce n'est plus Gaby le centre de notre roman feuilleton (même si les démons de son passé peuvent toujours ressurgir) mais la petite Millie. Devenue une belle plante sensible à la condition ouvrière, Camille infiltre la biscuiterie familiale pour examiner d'où elle tient ses rentes. Mais elle a une autre mission à remplir, plus dangereuse, qui va la faire traverser une Europe au bord de la crise... Sans se douter que ses parents et leurs amis allemands se mettent aussi en danger. Avant la guerre, la résistance s'organise déjà. 
D'autres personnages s'invitent, le charmant et dangereux Louvain, la libraire engagée, Élise, la couturière hors-pair, Pauline, mais l'on retrouve aussi Mathilde, Magda ou encore Simon Lewenthal. Il y a même Virginia Woolf dans ce roman ! 

Si la narration est un peu plus embrouillée que dans le premier tome, en raison certainement de ces personnages toujours plus nombreux et des références perpétuelles au passé, j'ai dévoré ce roman feuilleton. Il faut dire que la plume d'Anne-Marie Garat est de celles qui m'emballent : vive et fine !

train Orient express


mardi 4 mars 2014

La première fois

Avec ce titre d'Anne-Marie Garat, je replonge dans le goût de cet auteur pour la photographie

De retour dans une maison de famille, la narratrice frissonne et peine à apprécier les lieux. Puis, elle se souvient d'une autre venue. Ce jour là, elle avait pris des photographies. Elle nous conte combien elle aimait les développer elle-même... Et combien ses prises furent décevantes. 

A travers un texte très court, la narratrice s'interroge sur la mémoire et les réminiscences, sur l'atmosphère des lieux. Une lecture agréable, comme souvent avec cet auteur, sans être complètement dingue. 

famille maison

mardi 29 octobre 2013

Tranquille

Anne-Marie Garat. Voilà qui me donne immédiatement envie de lire le livre sur lequel est inscrit ce nom. C'était une belle découverte avec Dans la main du diable, qui s'est confirmée avec son Roman de l'album. Alors je n'ai pas hésité une seconde devant ce court roman. Mais je dois avouer qu'il m'a moins emballé que les titres précédents. Il m'a semblé trop court, presque condensé.

C'est une histoire de père et de fils. Le fils passe voir son père qui vit comme un ours, dans une cabane au milieu de nulle part. Peu de paroles sont échangées. Mais ils partagent des moments, ensemble. Pourquoi cette visite ? Vous le saurez à la toute fin. Et le père l'ignorera. 

Sympathique mais pas indispensable. Le thème est un peu bateau, les personnages n'ont pas trop le temps de s'affirmer, par contre la nature les entoure...

père-fils

vendredi 3 mai 2013

Photos de familles. Un roman de l'album

J'ai découvert Anne-Marie Garat par le roman. Et quel roman
Et j'y reviens par l'essai. 

Dans ce livre, Anne-Marie Garat nous partage son goût pour les photographies. Ces images anciennes (pour nous qui ne faisons plus développer nos photos mais les stockons sur nos ordinateurs) conservées précieusement dans des albums, que sortent les grandes tantes avec le goûter, une fois l'an. Ces images en vrac dans des boites à chaussure, vendues trois francs six sous sur une brocante. Ces images qui donnent l'éternité à des familles, qui figent nos 17 ans et que l'on contemple ensuite avec nostalgie. 

L'auteur s'intéresse à ces photos comme à un matériau romanesque. En les regardant, elle imagine une vie à cette famille autour de sa maison, à cette fratrie chez le photographe, à cette mère de famille, etc. Elle s'interroge également sur le statut de ces photos : pourquoi les a-t-on déchirées ? pourquoi tel personnage a-t-il été gribouillé ? Quelle sombre histoire derrière ce geste ?
Il est intéressant de lire le rapport personnel de l'auteur à l'image photographique, à l'appareil photo familial, à la photo numérique. Bref, pour nous qui sommes saturés d'images, ne délaisse-t-on pas trop l'objet "photo" ? Personnellement, c'est une lecture qui m'a donné envie de faire développer des photos. Pas toutes. Mais celles des gens que j'aime.

Qui a encore aujourd'hui sa famille dans son portefeuille plutôt que sur son portable ? Nostalgie, passéisme, matérialisme ? Qu'en pensez-vous ?

mercredi 23 février 2011

Dans la main du diable

Il y a d'abord eu Caroline, puis Émeraude, pour me convaincre d'ouvrir ce roman d'Anne-Marie Garat. Un peu de temps libre a fait le reste, je me suis immergée dans un roman aux allures de saga. Et pourtant, il ne se passe pas grand chose au commencement. Mais la plume de l'auteur suffit à retenir le lecteur. Les pages défilent et l'on ne s'en rend pas compte.
Paris, 1913. Gabrielle est une jeune fille déterminée. Lorsqu'elle apprend la mort de son cousin et amour de jeunesse, Endre, elle met tout en oeuvre pour découvrir ce qu'il s'est réellement passé. Parti en Birmanie des années plus tôt, il ne reste de lui qu'une malle au contenu bien peu en adéquation avec l'élégant jeune homme. Aiguillée par un policier fou de ses charmes, Gabrielle va chercher à se rapprocher de la famille Galay (des biscuits Bertin-Galay) dont l'un des membres a dû croiser Endre. Celui-ci, le ténébreux Pierre Galay, est spécialiste des maladies infectieuses et membre de l'institut Pasteur. Pour entrer en contact avec lui, Gabrielle se fait embaucher comme institutrice de sa fille, Millie. Exilée de Paris, Gabrielle découvre une bien étrange famille et un monde accueillant. Entre la charmante mais faible Sophie, la terrible Blanche, la femme de tête et aïeule de la famille, Mme Mathilde, le patriarche en vadrouille, Henri, l'artiste, Daniel et le docteur, Pierre, Gabrielle va se lier d'amitié, d'estime, d'amour et de haine avec cette nouvelle famille.
Et surtout, elle va poursuivre son enquête, coûte que coûte, avec son amie Dora, l'inconstant Michel Terrier et bien d'autres : un anarchiste nommé Marcus, par exemple.
Si l'essentiel de l'action se déroule entre Paris, ses faubourgs et la province, quelques excursions vers la Birmanie ou Venise (où on croise Thomas Mann) agrémentent le paysage.
Qu'ajouter sinon que ce roman est une véritable merveille, si bien du point de vue de l'intrigue que du caractère des personnages, qu'on ne s'y ennuie jamais, que l'écriture est entraînante, qu'il faut le lire, sans attendre !