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lundi 1 août 2022

La mer sans étoiles

Voilà un livre d'Erin Morgenstern qui m'a donné envie de crier au chef-d'œuvre dans ses deux premières centaines de pages. Rythme impeccable, monde de livres, de portes et de mystère... plein de choses pour me plaire ! Et puis, le rythme s'épuise sur la dernière centaine de pages, le personnage se perd un peu et le lecteur avec lui.

On commence avec des contes, extraits du livre Doux Chagrins que Zach, le héros de ce livre, va emprunter en biblio universitaire. C'est un livre étonnant, avec des contes de styles différents et surtout, un moment de la vie de Zach. Intrigué, l'étudiant essaie de trouver d'où vient le livre. Il tombe sur des symboles, à base d'épée, d'abeilles et de clés qui l'emmènent jusqu'à une soirée littéraire. A partir de ce moment, et du conte du temps et du destin qui tombent amoureux, l'histoire s'accélère et Zach se voit entrainer dans un monde de livres... et de chats !

Roman de la mise en abime, des symboles, des temporalités et des auto-référence, il intrigue et ne se lâche pas. On joue à débusquer les références, à collectionner les indices, à identifier les livres. On s'amuse des liens avec les jeux vidéos et les livres dont vous êtes le héros. Pourtant, ce petit monde lasse à mesure que le livre s'avance vers sa fin. Idem pour le héros, un personnage sympathique dont on ne sait finalement pas grand chose si ce n'est qu'il incarne un énième amour maudit. Et la fin est plutôt décevante. Je ne regrette pas cette lecture mais je crois que quelques pages et symboles de moins n'auraient fait de mal à personne.


Lu en Pocket, 755 pages

lundi 27 juin 2022

Comptines assassines

Sortie de LAL pour cet ouvrage de Pierre Dubois, noté il y a une éternité sur mon carnet magique !  

Au programmes des histoires de crimes liés à des contes de fées. Ne vous attendez pas à croiser princesses et princes charmants, les personnages sont plutôt cruels et dépravés. Ils aiment la torture et susciter la peur. 

Le lecteur découvre d'abord un chat botté qui aime assassiner des personnes infirmes. Puis un Sherlock Holmes mort d'ennui découvrant les joies du spiritisme. Et ce pauvre vieux et sa pauvre vieille victimes des superstitions locales au sujet de la dame blanche. Ou maître Boutonnet découvrant le monde des contes de fées, sans les méchants, dans un coin de forêt féérique. Enfin, jusqu'à ce qu'il devienne diabolique. Ou un homme pouvant tuer trois fois sans être poursuivi, prenant gout au meurtre. Ou encore ce Barbe-Bleue contemporain, qui ramasse des filles paumées tous les ans pour son anniversaire. Ou cette femme marquée du nom de Dracula. Ou enfin cette série de meurtres autour d'Alice au pays des merveilles...

Histoires criminelles et fantastiques, elles sont écrites avec précision et d'une belle langue, élégante et parfois précieuse. 



samedi 25 juin 2022

Silo

Ce livre de Hugh Howey est sur ma PAL depuis plusieurs mois, conseillé par de bons amis. Il parait que c'est un classique !


Le plot : l'humanité survit dans des silos à grains géants, organisée sur 150 étages, avec des machines qui permettent d'obtenir des matières premières et de produire l'électricité en passant par des fermes hydroponiques pour la nourriture. Les hommes sont répartis sur les différents niveaux et ont des rôles bien définis. Quand le shérif du silo demande à sortir - tabou ultime - et meurt pendant le nettoyage, la maire se met en quête d'un remplaçant. C'est Juliette, une jeune femme qui bosse aux machines, qui a sa préférence. Commence pour la maire et l'adjoint du shérif une descente à travers le silo. L'occasion pour le lecteur de comprendre l'organisation. Sauf que Juliette est peut-être trop compétente pour le poste. En tous cas, elle fouille et ça dérange à tel point qu'elle est aussi mise dehors... et que ça déclenche des événements en série.

Un roman très chouette et prenant, dans un univers intéressant - une terre inhabitable - mais qui laisse sur sa faim en termes de compréhension des origines - mais chouette, il existe deux autres pavés pour comprendre. Pas sûre d'avoir accroché au point de les lire toutefois. 


Lu chez Babel - 618 pages

jeudi 23 juin 2022

Le retour d'Hercule Poirot

Sir Reuben est mort, son neveu est accusé, l'affaire semble classée. Pourtant, Lady Astwell, l'épouse de Sir Reuben, envoie chercher Hercule Poirot, persuadée qu'Owen Trefusis est le coupable. Ce secrétaire irréprochable n'a pourtant pas l'air coupable. Toute la maisonnée va donc accueillir le détective belge le temps de résoudre l'affaire.

Retrouvée dans son bureau, la victime a forcément été tuée par l'une des personnes de la maison. C'est une course contre les nerfs des uns et des autres qui commence.

Un whodunit agréable, par cette chère Agatha Christie !




lundi 6 juin 2022

Le major parlait trop

Un petit Agatha Christie qui met en scène la délicieuse Miss Marple aux Antilles !

Assommée par un major qui lui raconte ses faits de guerre, ses histoires et lui dévoile même connaitre un meurtrier, Miss Marple regrette son cottage anglais et ses voisins à espionner. Le major meurt brutalement, est-ce un accident ? Comme moi, vous imaginez bien que non. Qui est le coupable ? Y aura-t-il d'autres meurtres ? Je vous laisse lire le polar pour le découvrir.

Les ficelles habituelles de la romancière, avec un décor qui change mais qui ne sert pas à grand chose. Entre l'hôtel sur la plage ou les maisons british, les habitants vivent les mêmes drames. 


lundi 24 janvier 2022

Paridaiza

Sortie de PAL historique pour ce roman de Luis de Miranda. C'est une histoire d'amour et de monde virtuel, d'ennui et de changer le monde.

Nuno et Clara sont amants mais doucement, l'ennui se glisse dans leur relation. Comment y échapper ? Comment trouver du sens à cette vie ? Sans nouvelle de Clara, Nuno s'inscrit sur Paridaiza, un genre de Second life. Directement lié au cerveau de l'être humain, il lui fait vivre, à travers un ou plusieurs avatars, une expérience complète : il sent, il pense, il aime dans la peau de son ou ses alter-ego. Après une première phase d'exploration, où Nuno est encore présent dans le "vrai monde", commence une addiction plus forte à ce faux monde, où il retrouve Clara. Cherchant à la reconquérir, il entre dans un groupe de rebelles qui veulent pirater le système. 

Un roman sans beaucoup de surprise, dont le thème a pu avoir du succès à sa publication mais qui semble aujourd'hui assez terne. 

mercredi 25 novembre 2020

La maison sur le rivage

J'ai redécouvert Daphné du Maurier avec ce titre. Cela faisait longtemps longtemps ! Au programme, une histoire de voyage dans le temps... ou presque. 


Dick passe quelques jours dans la maison de famille de Magnus, un ami d'enfance. Il attend que sa femme et ses beaux-fils le rejoignent. Dans l'intervalle, il a pour mission de tester une drogue conçue par Magnus. Celle-ci permet de leurrer le cerveau et fait surtout vivre à Dick des moments du XVIe siècle, avec une intensité plus forte que son quotidien. Il retrouve Roger, intendant, et le suit dans ses missions en Cornouailles. Témoin invisible des manœuvres des aristocrates locaux, Dick se passionne pour leurs faits et gestes. Au point qu'il en oublie ou néglige un peu les siens. Lorsque ceux-ci débarquent pour des vacances, Dick n'est pas tout à fait disponible. Son épouse le remarque, s'inquiète, ce qui ne fait qu'irriter Dick. Il faut dire qu'au XIVe siècle vit la belle Isolda qui ne le laisse pas indifférent.
Vous l'avez compris, Dick est addict' à ses sensations de vivre intensément dans le passé. Et il est prêt à beaucoup sacrifier pour y retourner. Un grave accident vient modifier son rapport au passé et au présent.

Si j'ai comme Dick apprécié les voyages dans le passé, je me suis assez peu intéressée au présent, à sa vie familiale un peu pesante. L'auteur nous fait bien ressentir combien Vita l'agace... et nous agace aussi. Après, les épisodes passés ont peu retenu mon attention, c'est vraiment le phénomène psychique qui m'a captivée. La narration et la langue ne m'ont pas transporté. C'est une bonne lecture détente !


 

mercredi 18 novembre 2020

Quand sort la recluse

 Un petit Vargas, rien de tel pour passer un bon moment lecture ! Un petit polar avec Adamsberg aux commandes, devant résoudre pas moins de trois affaires dans ce titre. Pour les amis de Danglard par contre, ce n'est pas le meilleur opus puisqu'il n'est pas très actif cette fois. Mais Retancourt, Voisenet, Veyrenc et Froissy passent sur le devant de la scène. 


Rappelé d'Islande pour résoudre une affaire de meurtre - ce qu'il fait en deux temps trois mouvements, Adamsberg s'intéresse à une araignée qui aurait tué des vieux messieurs. La recluse n'est habituellement pas mortelle, a-t-elle muté ? Ou s'agit-il de meurtres ? Tirant des petits fils, Adamsberg et son équipe vont remonter le temps, cherchant des liens entre les hommes morts et découvrir que l'araignée est moins anodine qu'elle n'y parait et plus polysémique. Plongeant dans l'histoire personnelle des membres de la brigade, cette enquête à rebondissements n'est pas de tout repos. 


Roman policier ou d'atmosphère, c'est plutôt pour les personnages et leur humour que je lis Vargas. L'affaire en elle-même, intéressante, est surtout un moyen de mieux connaitre le commissaire. Et comme souvent, on en profite pour faire des petits détours par l'histoire, qui sont bien agréables !

jeudi 15 octobre 2020

La Passe-Miroir

 Billet global pour la tétralogie de Christelle Dabos que j'ai dévoré en une semaine. Oui, avec des petites nuits et pas de vie sociale. C'est le problème quand on découvre un univers fascinant, entre mythologie et expo universelles !

A travers quatre ouvrages, Les Fiancés de l'hiver, Les Disparus du Clairedelune, La mémoire de Babel et la Tempête des échos, j'ai suivi Ophélie, une jeune femme fort attachante. Après la Déchirure - comprendre la fin du monde, le monde s'est réorganisé en arches, dirigées par un esprit de famille - un personnage à la longévité extraordinaire, qui partage une partie de ses pouvoirs à ses habitants mais a perdu la mémoire. 

Sur Anima, on découvre Ophélie, descendante d'Artémis. Elle est liseuse - elle peut lire les émotions des personnes qui ont été en contact avec un objet à partir de cet objet - et passe-miroir - elle peut passer d'un miroir à l'autre. Elle mène une vie tranquille dans son musée et seule sa maladresse lui attire des petites mésaventures. Ayant déjà refusé deux mariages, elle est fiancée à Thorn, un homme du Pôle - une arche où règne Farouk, un esprit de famille qui détient des pouvoirs psychiques. Après avoir grandi dans l'ambiance familiale d'Anima, la découverte du Pôle avec sa cour, ses intrigues et ses violences est un sacré apprentissage pour Ophélie. Sans parler de la découverte de sa belle-famille et des pouvoirs de ceux-ci. 

Si le premier livre permet de rencontrer les protagonistes, de pénétrer dans un univers et de s'attacher à Ophélie, les suivants s'intéressent à des problématiques plus globales : qui est Dieu ? Comment sauver le monde ? Mais aussi à des questions existentielles "qui est je". 

Roman fantasy plein d'aventures et de rebondissements, il n'oublie pas d'être profond, notamment dans l'utilisation des pouvoirs de chacun. Par contre, il aurait mérité un peu moins de redondances notamment sur les caractères des personnages : on nous redit régulièrement leur maladresse, leur froideur, leur beauté etc. Enfin, le dernier tome est un peu décevant : révélations et mystères jouent à cache-cache et font perdre de sa crédibilité à la narration ; on rencontre beaucoup de personnages dans les 4 tomes mais leur sort dans le dernier est un peu expédié. Mais de chouettes romans jeunesse !

lundi 22 juin 2020

Les premiers hommes dans la Lune

Voici un livre de SF que j'ai découvert avec plaisir puis lassitude. C'est notre cher H. G. Wells qui en est l'auteur et il était sur ma LAL depuis des siècles.
Fontana

Bedford s'est rendu dans un lieu reculé pour échapper à ses créanciers et écrire un drame qui lui permettra de retrouver des fonds. Son voisin est un homme curieux, qui passe tous les jours devant sa maison, en gesticulant bizarrement. Bedford l'entreprend et découvre Cavor, un savant qui vient s'aérer les idées en marchant. Mais se savoir observé le bloque, il n'arrive plus à travailler. Bedford lui propose de venir papoter avec lui chaque jour et découvre ainsi plein de sujets scientifiques... Jusqu'à ce que le projet de Cavor, créer une molécule qui crée l'apesanteur, l'intrigue. Il s'y intéresse et imagine des applications pratiques. Ensemble, ils mettent au point une sphère qui leur permettra d'aller dans l'espace, jusque sur la lune. 

Cette aventure, ainsi que la découverte de la lune et de ses habitants, est plutôt réussie et sympathique même si les scientifiques doivent doucement rigoler des hypothèses de Bedford et Cavor. Par contre, les personnages ne sont jamais attachants et les Sélénites sont finalement calqués sur l'organisation des fourmis ou des abeilles. C'est peut-être de la SF un peu dépassée mais je regrette qu'il n'y ait pas vraiment de surprises !

mercredi 3 juin 2020

Agatha Raisin - Coiffeur pour dames

C'est ma première rencontre avec cette Agatha de Marion Chesney Beaton et certainement la dernière. Je préfère largement l'autre Agatha ! J'ai trouvé que l'enquête n'avait aucun intérêt et que c'était plutôt la vie amoureuse voire les pulsions érotiques et saturées d'ennui d'Agatha qui semblaient compter.

Agatha se rend chez un coiffeur réputé à Evesham un jour d'été. Il fait un miracle avec sa tignasse. En évoquant son génie capillaire, elle remarque que toutes les femmes ne sont pas forcément de son avis et semblent même redouter Mr John. Il ne lui en faut pas plus pour lui mettre la puce à l'oreille, retourner régulièrement au salon de coiffure, flirter avec John, fureter dans ses affaires, etc. soupçonnant du chantage. Jusqu'à être témoin de la mort de celui-ci, empoisonné. 
Elle s'empare de l'enquête - contre tout avis policier. Agatha continue à interroger des femmes, à tester des coiffeurs, accompagnée de Sir Charles, un bon ami. Et à force de creuser, elle trouve des petits indices... 

Une enquête qui n'a ni queue ni tête, un personnage principal ennuyeux voire pathétique, des personnages secondaires plus transparents que des figurants, je ne comprends pas l'engouement pour cette série. Ce tome est peut-être plus mauvais que d'autres mais il me confirme qu'il y a de biens meilleurs livres à découvrir !


Les pendules - Christmas Pudding - Le policeman vous dit l'heure

Trois Agatha pour le prix d'une ! Je suis allée piocher dans une partie d'intégrale pour sortir ces trois titres. Et je me suis plutôt régalée de ces trois affaires, malgré leurs longueurs très diverses - du roman à la nouvelle.

Les pendules. C'est le titre le plus épais des trois avec une histoire d'Hercule Poirot. Il n'y apparaît cependant très peu et l'on s'attache plutôt aux pas de Colin Lamb et de l'inspecteur Hardcastle. Un homme est retrouvé assassiné chez Mrs Pebmarsh par Miss Sheila Webb, une sténographe qui a été appelée pour une mission. Or, celle-ci n'a jamais été appelée par Mrs Pebmarsh. Dans la foulée, une jeune collègue est assassinée dans la même rue. Cela fait beaucoup pour une rue d'ordinaire bien calme. C'est aussi là que Colin espère débusquer un espion. En faisant le tour des voisins, on ne découvre pas grand chose et notre mort n'est toujours pas identifié. Sans sortir de son fauteuil, Poirot va résoudre l'affaire. 

On le retrouve ensuite dans Christmas Pudding à tenter de retrouver un rubis dérobé, qui pourrait mettre en péril la réputation d'un jeune prince. Il n'hésite pas à se mettre en jeu pour cela. Pas vraiment d’énigme dans cette nouvelle mais plutôt une façon de raconter l'histoire en nous coupant des éléments déjà connus du détective mais pas du lecteur. Jusqu'au moment où il les explique à ses hôtes.

Le policeman vous dit l'heure. Une courte histoire de Miss Marple. Dans une horrible bicoque, une vieille dame vient de signer un testament pour sa dame de charge devant deux témoins. Quelques jours plus tard, elle est assassinée. Une histoire louche d'héritage bien sûr ! Heureusement, les connaissances et compétences botaniques et humaines de Miss Marple sont toujours fort utiles !

J'ai largement préféré le roman, plus abouti, plus complexe aussi, aux formes courtes. On a plus le temps de s'interroger, d'apprécier les personnages, de tenter des hypothèses.



mercredi 27 mai 2020

Contes et légendes inachevées. Le second âge

Sortie de PAL pour ce petit volume de Tolkien qui ne vaut pas le Seigneur des anneaux mais raconte des temps antérieurs avec des personnages entre l'humain et l'elfe. 

On y découvre l'ile de Numenor, une île en forme d'étoile, donnée aux hommes. Cette île prospère, riche en forêts, accueille un peuple de cavaliers et de marins. C'est l'histoire d'un des rois marins que nous découvrons dans Aldarion et Erendis, l'histoire la plus longue du recueil. Aldarion aime la mer et il aime Erendis mais toujours l'une bataille avec l'autre. On découvre ensuite la généalogie des rois d'Elros, le premier roi de Numénor, jusqu'à la submersion de l'île. Chaque roi ou reine vit moins longuement que son prédécesseur, leurs passions les poussent vers plus de pouvoir et de richesses, jusqu'à leur ruine. 

On retrouve aussi des éléments sur Galadriel et Celeborn, sur leurs rencontres - il y a plusieurs versions. Et surtout, il est question des elfes, de leur parenté, des conflits, des déplacements qu'ils doivent faire mais aussi de Celebrimor, l'artisan qui forge les anneaux de pouvoir. 
Les appendices décrivent quelques lieux, éléments de langage ou noms des personnages. 

Comme l'indique le titre, ces récits sont composés des notes de Tolkien, relues par son fils, qui dénonce des incohérences ou comble les trous. A moins de très bien connaître le reste de son oeuvre, on est un peu perdu par les dates, les personnages, les lieux. Mais cela n'enlève nullement leur saveur aux récits proposés !

mercredi 6 mai 2020

Ship of magic

Après l'Assassin royal, j'avais cette trilogie des Aventuriers de la mer qui me faisait du gringue. J'ai donc entamé ce roman de Robin Hobb avec pas mal d'attentes et finalement, j'ai eu du mal à rentrer dans ce monde, je ne sais pas bien pourquoi. J'ai trouvé que ça traînait. Pourtant, on est dans un monde de marins et d'aventuriers, de bois magique et d'êtres mystérieux.


A Bingtown, les familles sont opulentes, elles commercent par les mers grâce à des bateaux très particuliers, faits de bois enchanté. On s'attache plus spécialement à la famille Vestrit, qui est au bord de la ruine, à travers Althéa, une jeune femme qui devrait hériter de la Vivacia de son père Ephron. Sauf qu'il la lègue à Kyle, un homme qui n'a pas tout à fait les mêmes valeurs que sa belle famille et ne comprend pas bien les enjeux d'avoir un bateau vivant. On rencontre aussi le reste de la famille, notamment Ronica, la mère d'Althéa et Kefria, ou Malta, une garce insupportable, mais aussi d'autres personnages comme Kennit, un pirate qui rêve de pouvoir, Brashen, le second d'Ephron Vestrit ou encore Parangon, un bateau vivant devenu fou. On sent qu'il y a un petit enjeu autour de l'avenir de la famille Vestrit avec des conflits valeurs - argent : doit-on vendre des esclaves pour éviter la ruine ? Peut-on commercer avec les gens des Rain Wilds ? 
Pour Althéa, l'essentiel est de récupérer la Vivacia, et elle veut faire ses preuves pour cela. Pour Kyle, c'est de gagner de l'argent et du pouvoir. Pour Ronica, c'est de préserver les traditions et le mode de vie des Vestrit...
Et puis, il y a des questions qui les dépassent un peu autour des serpents de mer et de la piraterie. 


Un gros tome qui peine à mettre en place les personnages, qui sont assez peu attachants d'ailleurs. Et des aventures qui ne nous intéressent pas encore. J'ai mis pas mal de temps à le lire, c'est mon roman d'insomnie, d'où la fin de lecture en confinement. J'ai entamé le 2e tome mais je rame. Je le garde aussi sous le coude pour les nuits sans sommeil !

samedi 25 avril 2020

Le mystère Croatoan

Vous connaissez mon goût pour les livres de José Carlos Somoza, qui questionne nos réalités. Celui-ci n'y va pas de main morte et c'est tout notre monde qui se transforme ! Une apocalypse version vengeance de la nature.

Une famille est retrouvée déchiquetée. Des scientifiques reçoivent tous un mail d'un chercheur en éthologie décédé depuis 2 ans, Mandel. L'humanité semble en proie au chaos et se comporte de façon stupéfiante, comme hypnotisée ou malade. Les hommes deviennent des zombies qui détruisent tout sur leur passage (euh, comme maintenant, non ?). 
Face à la violence stupéfiante, quelques personnages se retrouvent dans un centre de recherche pour tenter d'élucider le mystère de cette humanité déréglée et, éventuellement, sauver leur vie - à grand renfort de LSD.

C'est un roman étrange, fantastique, qui vire souvent au gore. Il questionne la notion de destin, notre humanité et notre animalité, avec pas mal d'effets, ce qui peut le rendre un peu indigeste. Quant aux personnages, on retrouve dans Carmela la femme déjà vue chez Somoza, intelligente, amoureuse du mec qui lui fait du mal. On découvre une bande, que ce soit chez les amis de Mandel ou chez les policiers, assez caricaturale, avec des personnages assez peu soignés. Comme si cette animalité mise en avant dans la transformation de l'humanité atteignait aussi les autres personnages, autrement, pour les faire renoncer à toute subtilité. 

Bref, si l'idée initiale et le mystère de la disparition de groupes humains lançait le lecteur sur une piste passionnante, le traitement du roman est plutôt décevant. 


lundi 6 avril 2020

Entre deux mondes

C'est un collègue qui fait circuler ce polar d'Olivier Norek dans les bureaux. 

Adam joue un jeu dangereux en Syrie. Ce policier voit ses tentatives de résistance compromises, surtout devant l'interrogatoire et la torture musclée d'un complice. Il éloigne sa femme et sa fille pour qu'elles embarquent de Libye en Europe, avant de les rejoindre.
Bastien vient d'obtenir un poste à Calais. Il découvre le jungle et ses habitants.
Adam parvient à Calais où il cherche sa famille et se lie avec des soudanais. Il ne perd pas ses habitudes de policier et repère de drôles de choses dans le camp. 


Mais ce n'est finalement pas pour l'intrigue qu'on lit ce livre. Ce qui est intéressant, c'est la jungle de Calais, avec ses habitants du monde entier, la vie qui s'organise, les liens avec les passeurs, les blocages d'autoroutes façon Far West et attaque de diligence. C'est aussi la vie à Calais, entraperçue, avec ses bénévoles et ses fachos, ceux qui n'en peuvent plus, ceux qui viennent aider - mais peuvent aussi partir. C'est les flics, en burn-out, faisant de l'humour noir, s'attachant à Adam... 

Attention, c'est sombre ! 

mardi 18 février 2020

Le voyageur imprudent

Le challenge solidaire de Babelio me permet de relire des romans perdus dans ma bibliothèque, lus à l'adolescence comme ce Barjavel. Je n'en sors pas émerveillée. 

Saint-Menoux et Essaillon ont trouvé un moyen de voyager dans le temps. Ils explorent d'abord les années proches puis s'autorisent des bonds dans le temps pour découvrir comment va évoluer l'humanité jusqu'à une civilisation humaine étonnante, ayant muté, dont ils nous décrivent les fonctionnements. Cela n'est pas sans frayeurs ou inquiétudes sur ce que peut modifier leur présence dans ces lieux. Et sur la façon dont ils pourront ou non retrouver le Paris de la guerre, qui est leur quotidien. Voyager dans le passé, c'est une autre affaire, surtout lorsqu'on tente de jouer le destin... et que c'est lui qui se joue de nous. Une fin en mode chat de Schrodinger ou paradoxe du grand-père !

C'est un roman d'aventure et de SF, en mode page turner, efficace. C'est pas toujours très cohérent, c'est loin d'être dingue au niveau de l'écriture. Et c'est hyper rétrograde en termes de place de la femme. Sans parler de la nouvelle société du futur, explorée pendant la moitié du roman, complètement barbante ! Pas si heureuse des retrouvailles.


mercredi 8 janvier 2020

Marilyn la dingue

Ce polar américain de Jérome Charyn était sur ma LAL depuis des plombes. Une virée à la biblio l'en a fait sortir. Hélas, ce n'est vraiment pas ce que j'aime en polar. 
Pas d'enquête mais plutôt les mafias et les flics new yorkais qui gravitent autour d'Isaac le pur, Isaac Sidel, un commissaire respecté et craint. Avec ce titre, on suit aussi sa fille Marylin, trois fois mariée et divorcée, cachée chez Zyeux Bleus, un flic d'Isaac. Et pour vilains à arrêter, des ados de 15 ans, le gang des sucettes, qui défoncent les magasins et agressent les commerçants. Jusqu'à la mère d'Isaac. Et si c'était un message ? 
On découvre donc les coins New York, de Little Italy à Harlem, avec quelques virées à Brooklyn, avec leurs escrocs, leurs indics et leurs crimes. On suit une piste anarchique avec un flic déjanté qui tient plus du gourou que de l'inspecteur. Le tout dans un langage coloré et enlevé. 
Vraiment pas mon truc !


lundi 4 novembre 2019

Circe

Ce livre de Madeline Miller était depuis sa publication sur ma LAL. Le croiser en bibliothèque m'a fait sauter le pas de la lecture. 
Bienvenue dans la vie de Circé, la sorcière qui transforme les hommes en porcs. Sauf Ulysse, protégé par Hermès. Comment ça c'est un peu maigre ? Evidemment, le roman de Madeline Miller est plus vaste que cela. Ecrit à la première personne, c'est la voix de Circé qui s'élève, de sa naissance à ... son dernier acte de magie ? 

Circé, fille d'Hélios et de Perséis, c'est une déesse ratée : pas très jolie, pas très douée, elle observe et se cache toute son enfance. Moquée et abandonnée par ses frères et sœurs, elle s'occupe à regarder les humains. Puis s'amourache de Glaucos, l'un d'eux, qu'elle va rendre immortel. Et elle va changer une nymphe en monstre, Scylla. Evidemment, ça ne plait pas aux dieux, voire ça leur fait très peur, et ils l'exilent sur une île hostile : Aiaia. Elle y développe ses dons de magicienne, à l'écart du monde. Pourtant, des hommes accostent sur ses rives, comme le savant Dédale, ainsi que sa nièce Médée, ou le bel Ulysse, ou le fringuant Hermès (ah non, c'est un dieu). Comment la déesse s'en accommode-t-elle ? Comment passe-t-on d'exil en rebondissement et intrigues ? Eh bien, je vous invite à lire ce roman pour le découvrir.

Au-delà de l'aventure mythologique (dont j'aime toujours autant les réécritures), c'est le portrait de femme qui est intéressant ici. Bon, elle prend plusieurs millénaire pour évoluer mais c'est sa nature de déesse ;) Ok, les premiers chapitres sont un peu longuets. Mais dès qu'elle découvre ses dons, ça devient plus sympa. Et l'écriture est plutôt belle, notamment lorsque Circé cueille ses plantes, avec ses lions et ses loups !

mardi 30 juillet 2019

Les furtifs

Voilà un livre que, sans le savoir, j'attendais. J'avais beaucoup aimé découvrir l'écriture et l'univers de Damasio dans La Horde du Contrevent. C'était un plaisir de découvrir à nouveau un roman après ses nouvelles. Gros roman, foisonnant, il m'a moins emballée que le précédent mais beaucoup donné à penser.

Dans un avenir très proche, l'Etat n'a plus aucun pouvoir et se sont les marques qui possèdent les villes. A Orange, gérée par la compagnie du même nom, Lorca Varèse passe son examen final au Récif. Il va devenir chasseur de furtifs, des êtres vivants inconnus du grand public, dont on soupçonne qu'ils vivent à la lisière de nos sens. Paradoxal pour un sociologue et un alter que de se retrouver dans l'armée ! Mais Lorca est prêt à tout si cela peut lui permettre de retrouver sa fille de quatre ans, Tishka, disparue depuis plusieurs années. Fillette évaporée dans un appartement fermé, en présence de ses deux parents, Lorca et Sahar. Fillette qui disait communiquer avec d'autres êtres avant  sa disparition. 
Sahar a fait son deuil, Lorca non. C'est donc d'abord la quête de ce père qui occupe toute la place. Intégré à la meute d'Herman Agüero, avec Saskia et Nèr, Lorca débute les chasses. Et il tente de reconquérir sa femme en lui rapportant des preuves de l'existence des furtifs, à défaut de Tishka. Comme dans la Horde, chaque personnage a sa typo et son vocabulaire propre, lié à son histoire et à son boulot. Saskia est d'abord dans les sons alors que Nèr est dans le visuel. Agüero n'hésite pas à utiliser l'espagnol. C'est un peu son glyphe, cette empreinte que laissent les furtifs. Pour le coup, c'est bien plus facile de distinguer les personnages que dans la Horde, tant ils sont différents et typés, voire caricaturaux.

Au-delà de cette quête, il y a la description d'un monde ultra connecté, où chacun a une bague et un forfait qui lui donne accès à des zones de la ville, à certains espaces et services. Chacun est suivi et partage ses données aux gentilles IA. Sauf quelques alters et pirates qui détournent le système comme Sahar, Lorca... et les fameux furtifs, indétectables. Une menace pour une société de contrôle. 
On découvre aussi des zones libres et des zones de résistance, avec des communautés qui vivent de l'harmonie et l'aide (utopie contre dystopie, Damasio ne fait pas dans la demi-mesure). Et c'est finalement cette lutte entre deux mondes qui occupe le roman. Une lutte manichéenne et éternelle. 
Allergiques à la politique et adeptes de l'ultra libéralisme, ce livre n'est pas forcément pour vous car l'auteur a très clairement choisi son camp et nous assène régulièrement des passages poético-politiques un peu lassants et longs. 
La longueur - ou les longueurs - est aussi pénible : il y avait des pages à élaguer, notamment à la fin.

Bref, si c'est un plaisir de retrouver Damasio, je retiendrai plutôt la Horde que les Furtifs, tant au niveau de la narration et de la langue. Pour l'engagement politique, why not, mais il manque franchement de finesse !