Affichage des articles dont le libellé est Teulé (Jean). Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Teulé (Jean). Afficher tous les articles

mercredi 27 avril 2011

Charly 9

Teulé m'avait pourtant bien agacée la dernière fois. Et pourtant, je me suis laissée tentée quand ma collègue me l'a prêté. J'ai pensé à Dumas, j'ai pensé à Clouet. Bref, j'ai craqué pour une époque que j'apprécie.
Tout commence par la Saint-Barthélémy. Comme si cette mise à mort avait déclenché une folie chez Charles IX. La scène en est risible. On propose de tuer un homme, en clôturant le débat, le roi a accepté d'en tuer des milliers. Et cette image du sang, des cadavres, de la mort puante va hanter toute la lecture.
Car peu nous importe ce qu'il advint de Charles après l'assassinat collectif, c'est pour toujours le roi de la Saint-Barthélémy. Enfin... autant que sa mère, la vipérine Catherine. Que l'on voit manigancer, un peu. Mais le centre du roman, c'est Charles. Ses relations sans amour avec sa femme, ses chasses même dans le Louvre, son goût pour le cor, sa paranoïa vis à vis de son frère et de sa mère, son égoïsme, son imbécillité, parfois... souvent.
Et toute cette crasse, cette violence, portée par la plume de Teulé. Vous la connaissez. Gouailleuse, verte, écoeurante. Personnellement, si je l'appréciais les premières fois, je suis maintenant lassée et dégoûtée. Ce livre m'a semblé être le ramassis de toutes les caricatures, les on-dit, les images d'épinal sur le règne de Charles IX. Le Satiricon aurait presque plus de retenue que ce roman. Bref, nauséeuse.


samedi 1 mars 2008

Je, François Villon

Jean Teulé avait été une découverte de l'an dernier : son magasin des suicides m'avait bien plu. C'est avec joie que j'avais découvert le vote final pour cette biographie car j'ignorais tout à fait comment il pouvait traiter ce type de sujets. Et puis les poèmes de Villon ont un bon goût de Lagarde et Michard et de vieux françois, tout pour me plaire !

Cette biographie romancée est traitée de façon assez peu originale, de la naissance à la mort (apothéose ?) du poète. Peu de flashback, de sauts en avant, tout est très linéaire mais après tout, c'est encore le plus simple pour ne pas s'y perdre. François Villon survit. Son destin semble être de résister à toutes les condamnations, les coupe-gorges et tortures. Il faut dire que son temps, marqué par l'ombre du gibet, parle de mort, de cruauté et de crudité ; il y a du Rabelais pas loin mais sans Thélèmes et ses douceurs. Villon vit dans la boue, le sang et la puanteur. C'est un aventurier, un petit malin, un amuseur, un ivrogne, un épicurien, un pécheur, un traître, un voleur, un tueur. C'est un personnage qui malgré ses horreurs nous attache et nous traîne sur les chemins écoeurants où ses chausses le mènent. Il a des amis fidèles : Robin, Tabarie et Dimanche... il a des amis cruels, coquillards et autres voyous. Il aime, il brûle ce qu'il adore. Parisien avant tout, il conquiert les cours des princes par sa plume insolente, sa langue sans pareille, étonnante et vivante.
Prince, aux dames parisiennes
De bien parler donnez le prix ;
Quoi que l'on die d'Italiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.

Insérées dans le texte, quelques images marquantes mais surtout ses poèmes comme autant de naissances, de refrains, de chapitres dans sa vie palpitante. Une réussite !