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vendredi 17 novembre 2017

La vie tranquille

Je ne comprends pas bien pourquoi mais les romans de Marguerite Duras me mettent souvent très mal à l'aise. Ses personnages, ses thématiques, son écriture me perturbent. 

Nous accompagnons Françou dans une drôle d'histoire de famille. Dans leur propriété des Bugues, Francine et Nicolas vivent avec leurs parents, leur oncle Jérôme, Clémence, l'épouse de Nicolas, Noël, leur fils et Tiène, un ami, un étranger. Et Jérôme se meurt, frappé par Nicolas. Jérôme fricotait avec Clémence et Francine l'a su. Et dit. Mais derrière cette histoire de cocu, il y en a une plus ancienne, une de sous. 

Avec la mort de Jérôme, l'immobilité des Bugues disparait. Tout change, petit à petit. Avec le départ de Clémence. Avec le nouvel amour de Nicolas. Avec des relations, des alliances entre les personnages. Et un bon marionnettiste, notre Françou. Certes, la vie parait tranquille de loin, c'est la campagne, son rythme saisonnier. Mais avec des hommes qui meurent trop tôt. Et une femme montée en graine, un peu perverse, aux relations malsaines avec son frère, son oncle. C'est finalement elle qui se construit, qui cherche son visage, son amour, et qui brûle tout autour d'elle. C'est elle qui s'ennuie et qui met en branle ces changements. Personnage sans morale, narratrice de son ennui, Francine nous répugne autant qu'elle nous intrigue.
"Dès que j'ai cru avoir trouvé comment éliminer Jérôme, j'ai regretté qu'il soit si simple de trouver et de choisir des solutions à des états de choses qui sont sans solution, sans solution si l'on ne veut pas être menteur, ni vulgaire ou niais. Avant le matin j'étais déjà déconfite par cette commodité honteuse qu'on peut trouver dans presque toutes les circonstances de la vie"


samedi 29 septembre 2007

Le vice-consul

Duras n'est pas dans mon panthéon. Duras fait pourtant partie de mes auteurs amis, que j'aime à parcourir régulièrement, pas trop souvent. Peut-être est-ce son coté inachevé, ses mots simples et ses narrations sans but qui me laissent assez froide ? Ce livre est un livre des colonies, de la moiteur des Indes et de la folie qui s'empare des hommes. Le roman commence par l'exil d'une jeune mère, qui fuit pour mettre au monde son enfant, qui connait la faim, qui ignore les dialectes de ceux qu'elle croise, qui sombre dans une vie bestiale... Ce roman est plus ou moins un roman dans le roman, écrit par l'un des protagonistes, mais si semblable au spectacle quotidien des rues de Calcutta. Et puis il y a ce monde qui gravite autour des ambassades, ces riches européens qui cherchent à tromper leur ennui. La femme de l'ambassadeur se plait à collectionner les amants, par exemple. Et le vice-consul ? Revenu de Lahore où il a perpétré des actes criminels, étudié par tous les Européens qui fouillent son enfance pour y trouver la cause de sa déviance, de sa folie. Jeu de la société, engourdissement, chaleur, mousson... une ambiance tropicale qui réchauffe nos jours pluvieux. Un style beau et simple dans la description comme dans l'action, qui se meut lentement, comme il sied aux pays gavés de soleil.