Affichage des articles dont le libellé est Irving (John). Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Irving (John). Afficher tous les articles

lundi 21 septembre 2020

Les rêves des autres

Je continue à découvrir les John Irving de ma PAL avec cette fois un recueil de nouvelles. On retrouve bien l'humour et le sens du cocasse de l'auteur, les petitesses humaines mises sous la loupe et l'ambiance américaine.


Les rêves des autres : un jeune divorcé se découvre une capacité surprenante : il peut faire les rêves des personnes qui ont dormi sur un lit avant lui. Il rêve ainsi d'un rêve de sa femme, de sa mère, et d'une intimité qu'il n'avait jamais imaginée. 
Un énergumène passe à table : un homme boit trop, sa femme le surveille, elle sent qu'il va s'emporter. Elle tente d'éviter le scandale, il s'amuse à le provoquer.
L'espace intérieur : un jeune couple s'installe dans une petite maison, charmé par un noyer et l'intérieur modulable. La jeune femme, architecte, en fait un lieu à son idée tandis que son époux, urologue, soigne toutes les maladies vénériennes des étudiants de la ville. Mais leur voisin les inquiète, il en veut au noyer...
Dans un Etat proche de l'Iowa, ou l'itinéraire qui mène à l'état de grâce : un homme et sa voiture, quelle drôle de relation ! Surtout quand celui-ci roule sans cesse, se trompe d'itinéraire, échoue au mauvais endroit.
Un royaume de lassitude : Minna encadre les jeunes femmes d'un foyer. Sa vie est réglée comme du papier à musique, sans qu'aucune émotion ne vienne changer la routine. Quand elle demande une embauche, la vie du foyer change avec l'arrivée de Céleste. 
Faut-il sauver Piggy Sneed ? Un pauvre diable ramasse les ordures et vit avec des cochons. Il est la risée de tous les enfants puis adultes, qui le maltraitent, explorant l'ignominie humaine.
Mon dîner à la Maison Blanche : Faut-il répondre à une invitation des "amis des républicains" quand on est démocrate et qu'on reçoit une invitation à dîner à la maison blanche ? 

Les nouvelles sont moins inoubliables que ses romans, moins intenses au niveau des personnages, mais on retrouve bien le burlesque, l'amusement ou la tristesse devant tous les caractères.



lundi 2 septembre 2019

L'oeuvre de Dieu, la part du diable

Petit à petit, j'apprivoise les livres de John Irving et j'arrive à les sortir de ma PAL. Ce titre m’intriguait énormément. Je voyais mal comment il pourrait être drôle en parlant d'avortement et d'orphelins. Et en fait, il l'est !


Homer Wells, un des orphelins de Saint Cloud's, manque toutes ses adoptions. Au quatrième échec, Wilbur Larch, directeur et médecin de l'institution, décide de le garder à l'orphelinat et de le former. C'est dans ces bâtiments austères, dans la section garçon, que grandit Homer. Il devient le bras droit du docteur et pratique avec lui l’obstétrique. Car l'orphelinat est un lieu où les femmes viennent accoucher sous X... ou se faire avorter. Ce qui n'est pas commun dans le Maine de l'entre deux guerres. A l'orphelinat, Homer devient aussi lecteur pour les plus jeunes et se lie avec Melony, une terreur.
Lorsque Candy et Wally débarquent à Saint Cloud's, c'est un peu le coup de foudre entre les trois jeunes gens. A 20 ans, Homer les suit dans les vergers de Wally où il devient saisonnier avant de s'incruster pour de bon. Vous imaginez bien que le triangle amoureux n'est pas loin, surtout quand la guerre est déclarée et que Wally part dans l'aviation.

Un roman fleuve, bourré d'humour et de fantaisie, de situations complètement burlesques et de répliques improbables, mais aussi plein de finesse sur un sujet complexe. Bravo pour une si belle palette de personnages, de sentiments, d'idées qui impliquent le lecteur et le font passer du rire aux larmes !


"Il était obstétricien ; il délivrait des enfants dans le monde. Ses confrères appelaient cela l'"oeuvre de Dieu". Et il était avorteur ; il délivrait aussi des mères. Ses confrères appelaient cela l'"oeuvre du diable", mais pour Wilbur Larch tout était l'oeuvre de Dieu"

lundi 7 mai 2018

L'épopée du buveur d'eau

Vous souvenez-vous de ma première rencontre avec John Irving ? C'était il y a dix ans et ça s'était mal passé. Et puis, il y a des livres qui trainent depuis trop longtemps dans votre PAL pour les ignorer plus longtemps. Ils vous demandent de les lire ou de les donner mais, pitié, pas dix ans de poussière en plus ! Bon, c'est un peu ce qui s'est passé avec ce titre. Et je suis heureuse de vous dire que je révise mon jugement, c'est plutôt drôle et incorrect comme ouvrage.

Boggle/Bogus est un anti-héros parfait. Fils d'urologue, il choppe la vérole avant la majorité. Il est incapable de skier mais épouse une championne de ski. Et ça fait des plombes qu'il peine sur une thèse bidon en nordique primitif inférieur. Pourtant, Ralph veut faire un film sur lui !

Lorsqu'on le rencontre chez son urologue, il est installé avec Tulpen qui a des seins remarquables. Et au chapitre suivant, on remonte dans le temps. C'est le rythme qui va s'imposer à mesure du roman. Quelques chapitres en flash-back et d'autres non suffisent pour comprendre l'étendue du désastre et de l'éparpillement. Pas de temporalité linéaire, ça part dans tous les sens. A vous de retrouver les repères chronologiques. Drôle et fataliste, Bogus n'a pas de bol mais ne favorise pas spécialement sa chance. Et surtout, il n'assume rien et préfère se terrer au fond de l'Allemagne que de faire des choix. 

Un roman cocasse et délirant, qui peine un peu à se mettre en route et à la fin un peu trop joyeuse mais qui ne manquera pas de vous faire rire. 


lundi 2 avril 2007

Le monde selon Garp

Irving ne m'a absolument pas convaincue mais écoutez plutôt l'histoire.

Jenny Fields, infirmière de son état, veut un enfant sans avoir à supporter un mari ou un amant. Elle profite des érections du soldat S. T. Garp, un de ses malades en fin de vie, pour se faire engrosser (il n'y a pas d'autre terme !). Un petit Garp naît, que l'infirmière élève seule, dans un collège. Le jeune garçon y suit ses études, pratique la lutte et tente de se faire apprécier d'Helen. C'est pour elle qu'il choisit de devenir écrivain. Mère et fils écrivent alors chacun de leur côté, lors d'un voyage à Vienne. Jenny en sort célèbre (et riche), son fils beaucoup moins. Sexuellement suspecte fait d'elle une féministe et déclenche un mouvement qui la dépasse. Garp épouse Helen, écrit, a des enfants qu'il protège tellement qu'il les blesse, trompe sa femme... Bref, une vie presque comme tout le monde. Sauf qu'il est écrivain et fils de Jenny, ce qui déclenche des passions incontrôlables.

Un livre grinçant et grimaçant. Cette satire de la vie d'un écrivain tend à faire rire mais laisse un goût amer. L'écriture est trash et le réalisme sanglant ou poisseux de certaines situations dégoûte la petite fille sensible qui sommeille en moi. Je crois que je n'ai pas vraiment accroché à cet auteur, ce que symptomatisait déjà le temps depuis lequel ce bouquin entamé traînait dans mon sac...